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 La sincérité est un calcul comme un autre

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(#) ♣ La sincérité est un calcul comme un autre

par la plume de Invité ϟ Posté Lun Juil 30 2012, 13:31





La sincérité est un calcul comme un autre
Yolanda & Théodore



Il était un peu moins de minuit, et la réunion au Manoir Jedusor s’était très bien passée. Assise à la droite du Seigneur des Ténèbres, Yolanda avait souvent croisé le regard de Théodore, en face d’elle ; ses yeux avaient brillé, brillé d’un éclat rieur. Aujourd’hui, la Mangemort se sentait bien mieux que l’autre soir, lorsqu’il l’avait invitée à dîner et qu’elle s’était livrée à lui ; elle avait retrouvé cette aisance qui lui était propre, et elle souriait. Un certain temps s’était écoulé depuis leur dernière entrevue, mais Yolanda comptait renouer le contact. Théodore s’était révélé un homme très intéressant ; elle s’était livrée à lui toute entière, avec son histoire, ses secrets et ses faiblesses, et il avait fait de même. Très vite, il lui avait révélé cet unique but qui le hantait depuis des années : venger son frère Jonathan. Tous deux unis par ce destin vengeur de punir l’homme qui les avait détruits, ils s’étaient alliés.
Lorsque l’heure s’était achevée, Yolanda avait poliment salué le Seigneur des Ténèbres, incliné la tête en signe de soumission et prit congé.

A la sortie du Manoir Jedusor, elle avait aussitôt repéré le Mangemort qui l’intéressait et se dirigeait maintenant vers lui, avec un sourire malicieux.

« Bonsoir, Mr Crewe », susurra-t-elle lorsqu’elle parvint à sa hauteur. « Je tiens encore à m’excuser pour mon comportement déplacé de l’autre soir… », commença-t-elle. Elle avait peur qu’il lui en veille de son départ précipité. « Mais je pense qu’il nous faudrait reprendre cette conversation, n’est-ce pas ? » Elle reprit, plus naturelle. « Aimerais-tu poursuivre cela ce soir, au Manoir Yeabow, mon cher Théodore ? »

Il acceptait… Yolanda jubila intérieurement. Il acceptait !
Merveilleux…
Elle lui prit doucement le bras, et ils transplanèrent.

***

Ils marchaient le long de l’allée bordée d’arbre et de végétation qui menait à la porte du Manoir Yeabow. Théodore la tenait par la hanche, beau et charmeur comme à son habitude ; elle souriait, se sentant légère en sa compagnie. La Mangemort agita sa baguette, la porte s’ouvrit, et ils pénétrèrent dans l’humble demeure. Le faste et l’opulence étaient présents partout. Elle le guida jusqu’à l’un des salons qu’elle préférait au Manoir, et ils s’installèrent.

« Tu désires boire quelque chose ? L’elfe est à ta disposition. », l’éclaira-t-elle en désignant la petite créature qui venait de les rejoindre, recroquevillée dans un coin de la pièce.

C’était une pièce très vaste, spacieuse et agréable, quoique mal éclairée en soirée. Yolanda s’installa près de son invité, et lui offrit un nouveau sourire. « Alors, comment vas-tu, mon cher Théodore ? Tu as profité des derniers jours pour réfléchir davantage à nos projets ? » C’était terrible… Il y avait cette ombre qui ne cessait de la poursuivre… Ce fantôme, ce spectre de l’homme qu’elle avait aimé, planait sur eux. Les vestiges de son amour s’accrochaient désespérément à son cœur…
Théodore avait eu le temps d’aller au Ministère, de se renseigner sur le compte de Kim, de Jonathan, d’Ariane. « Tu as appris quelque chose d’intéressant ? » Kim. Ses yeux qui ne devaient plus briller. Ses lèvres qui ne devaient plus sourire. Kim, qui n’avait pas le droit de vivre. Kim qu’elle tuerait un jour.

La présence de cet homme avait fini par l’apaiser. Le fait qu’il la connaissait désormais toute entière ne la gênait plus vraiment ; il s’était livré à elle également, et il avait souffert lui aussi au cours de sa vie. Théodore était bien différent de ces autres Mangemorts sans états d’âmes, ou ces membres de l’Ordre niais. Non, il était merveilleux…
Et puis, il y avait une chose qu’elle n’avait pas avouée, une chose capitale qui la tiraillait toujours et qui ne devait jamais être connue de personne : son amour pour Jonathan.

Les yeux de Yolanda pétillaient. « Ca fait terriblement plaisir de te revoir, Théodore… »




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(#) ♣ Re: La sincérité est un calcul comme un autre

par la plume de Invité ϟ Posté Jeu Aoû 02 2012, 22:22



Souriant poliment, Théodore s’assit sur un des fauteuils, près de Yolanda, son hôtesse. Cette dernière l’avait en effet retenu à la fin d’une réunion au Manoir Jedusor et l’avait invité à poursuivre leur discussion, celle qu’elle avait brusquement interrompue, fatiguée, chez elle. Evidemment, il avait accepté. La soirée dernière ne cessait de tourner en rond dans son esprit, il l’analysait sous toutes les coutures et tentait d’y déceler un moyen de faire souffrir Jonathan ; en vain. Oh, il y aurait bien son idée, là, d’utiliser Ariane mais… Mais non, ce n’était définitivement pas une chose à dire à Yolanda ; il n’était pas fou. Pas totalement. Yolanda interrompit le cours de ses pensées en lui demandant si il souhaitait boire quelque chose. Souriant à nouveau, il répondit :

« Je te remercie mais je ne prendrais rien ; le café servi à la réunion était totalement lamentable et m’a coupé toute soif. Il faudrait apprendre à Crabbe à se servir de sa baguette pour faire autre chose que tuer, un de ces jours, » ajouta-t-il ironiquement.

Il se cala ensuite plus confortablement dans le fauteuil, souriant à Yolanda qui s’installait près de lui. Il remarqua alors, stupidement, l’odeur lourde et enivrante qui émanait d’elle. Il n’y avait pas prêté attention auparavant, surement trop perturbé par la soirée révélations qu’ils avaient vécu. Mais, maintenant qu’elle était si proche de lui, qu’il était tout à fait conscient de ce qui l’entourait et qu’il sentait son parfum, si étourdissante… Elle était désirable, oui, trop peut-être. Parfaite, en tout cas. Car si son odeur était enivrante, elle l’était parfaitement, avec justesse, sans trop. A vrai dire, Yolanda était parfaite, tout simplement. Parfaite. Voilà qui la qualifiait bien. Voilà qui expliquait pourquoi elle se devait d’être à lui, lui être utile. Parce qu’elle était parfaite, qu’il l’était aussi et, qu’ensemble, c’était mieux que jamais. Oui, Yolanda et lui, ce serait si bon, si profond… Si étourdissant ! Oh. Et quand Jonathan verrait ça, quand cet idiot verrait qu’il avait ravi le cœur de son aimée, il souffrira, souffrira si profondément ! C’était parfait, excellent. Si excellent, Merlin ! Il fallait vraiment, vraiment qu’il mette en action cette fausse séduction, mais cette fois-ci, sans même en parler à Yolanda. Il devait la charmer. Oui, ce qui lui était utile pour simplement l’utiliser devenait maintenant primordial. Elle devait être subjuguée, lui tomber dans les bras. L’aimer, peut-être pas, mais l’apprécier, l’apprécier très fortement.

Théodore reposa finalement son regard sur Yolanda, son sourire agréable s’étant transformé en un rictus ; celui qu’il arborait quand il était fier, enthousiasmé, amusé et peut-être même ironique. Celui qu’il arborait quand la suite serait un jeu. Cela, Yolanda ne le savait pas, et c’était encore plus amusant. Elle parlait. Il l’écouta, répondit, d’une voix charmeuse :

« Je me porte à merveille, ma chère, et mieux encore depuis que je suis près de toi. Qu’en est-il de toi ? Tout va bien ? Tes élèves ne t’ont pas trop embêtée ? Je suppose qu’il s’agit plutôt du contraire, hum ? » ajouta-t-il, taquin. « Et sinon, je n’ai pas vraiment eu le temps de véritablement réfléchir au projet. Nous sommes dans une période folle, au Ministère, c’est abominable, surtout du côté de la justice, évidemment, » fait-il en levant les yeux au ciel. Les périodes ignobles à gérer de son Département, où les cas s’enchainaient, s’enchainaient encore et encore tombaient toujours quand ses adjoints étaient en congés. « Mais j’ai tout de même pu jeter un coup d’œil au dossier de Jonathan et de votre enfant, ainsi que de sa femme… » commença-t-il.

Il avait vu, comme il se l’était promis, le dossier de son frère. Il avait vu sa date de mariage, ses passages obligatoires chez le psychologue du Ministère pour qu’il ait son diplôme d’auror, et pour les missions importantes ; il avait vu les dates de ses vacances, les congés qu’il avait pris, les portoloins pour l’étranger, aussi, qu’il avait actionné. Il avait pu retracer, au moins un peu, la vie de son frère, avec un simple dossier administratif, et ça le faisait sourire. Jonathan avait tout fait pour qu’ils n’aient plus aucun contact et, même si Théodore n’avait pas fait le moindre geste contre, il devait avouer que c’était étrange de ne plus rien savoir de la vie de son frère. A présent, ce n’était plus le cas. Mais, malgré son inspection, il n’avait rien trouvé d’intéressant, pour leur projet, malheureusement. Il secoua donc la tête à la question de Yolanda, légèrement désolé :

« Non, rien d’intéressant, malheureusement. Enfin, comme je t’ai dit, je n’ai pas réellement pu m’y prêter entièrement ; quand la folie sera passée, je m’y pencherai plus sérieusement, » fit-il.

Elle ne semblait néanmoins pas trop déçue. Théodore était ravi qu’elle se sente mieux, en sa présence. Moins gênée, moins distante aussi, peut-être. Que sa fatigue soit passée, qu’elle n’ait pas envie de partir lorsqu’elle était près de lui. Oh, il ne s’était pas vexé, la fois dernière, mais il fallait avouer que ce n’était pas des plus flatteurs. Enfin, c’était révolu ; il était près d’elle maintenant, tout près d’elle, et son odeur l’emportait, et ses yeux pétillaient, et Théodore ne pouvait qu’être charmé, totalement, si facilement. Elle était incroyable. Alors, elle murmura une phrase qui agrandit énormément le sourire qu’arborait Théodore. Une phrase qui le réchauffa incroyablement. Oh oui, elle était incroyable. Et il allait lui montrer qu’elle avait toutes ses raisons d’être heureuse de le revoir, qu’il était aussi charmeur et tentateur qu’elle et tout aussi incroyable. Oui, il allait la faire succomber, dès ce soir ; la phase un de son jeu était enclenchée. Il fallait simplement qu’elle continue d’être si proche, si attirante ; qu’elle reste elle-même, et le jeu marcherait à merveille.

Il se pencha lentement vers elle, levant délicatement sa main vers sa joue, l’effleurant à peine. Un petit rire lui échappa alors qu’il murmurait, son souffle caressant la joue pâle de Yolanda :

« Tu me flattes, ma chère Yolanda ; sache que ce plaisir est partagé. Te revoir me procure une satisfaction immense, un plaisir sans fin. C’est incroyable, n’est-ce pas ? Que tu sois si importante… Si… »

Il s’immobilisa à quelques centimètres des lèvres de Yolanda et recula, souriant largement :

« Si charmante, aussi, te rends-tu compte ? »

Une lueur amusée éclaira les yeux de Théodore lorsqu’il remarqua les yeux brillant de Yolanda, son absence de réaction, surtout. Devait-il… ? Il ne savait pas. A vrai dire, il n’avait pas pour habitude de réfléchir, avant de se lancer dans une séduction. Mais avec elle, oh, avec elle, c’était bien différent ! Il fallait… Il fallait être… Oh, il ne savait pas, ô diable les techniques perfectionnées, il se contenterait de faire confiance à son instinct !

« Tu ne réagis pas, Yolanda. Pourquoi ? Je te trouble ? Tu aurais aimé que je… »

Il se rapprocha à nouveau, ramena une mèche des cheveux de son hôtesse derrière son oreille et caressa une nouvelle fois sa joue… Son souffle chatouillait la joue de Yolanda, les cheveux de la demoiselle lui tombaient sur le visage.

« Que je t’embrasse ? » souffla-t-il, ses yeux braqués dans ceux de Yolanda.

Il sentit, honteusement, son cœur s’agiter et son corps se réchauffer brusquement. Elle était si désirable, si délicieuse. Il n’avait que quelques centimètres à franchir pour que ses lèvres se posent enfin sur celle de Yolanda, pour qu’il goute à ses lèvres et…

« Non, bien sur. »

Surpris, ses sourcils se haussèrent et il recula de quelques centimètres, souriant doucement. Il aperçut alors son grand sourire, alors qu’elle se rapprochait et il secoua doucement la tête. Oh oui, elle était tout à fait charmante et délicieuse. Elle lui dit alors qu’ils étaient tout à fait sérieux, qu’ils ne s’amuseraient pas. Théodore claqua de la langue, secoua vaguement la main.

« Ma chère, mais nous sommes des adultes raisonnables ! Tout adulte se laisse aller, une fois, une soirée, ce n’est pas s’amuser, c’est juste… »

Il se tut quand elle se blottit légèrement contre lui. Il posa une main dans son dos, la faisant glisser sensuellement, et embrassa sa joue ; il déposa des baisers papillons le long de sa joue puis arriva près de sa bouche.

« C’est juste un entrainement, tous les adultes s’entrainent ; c’est très sérieux. Très sérieux, » répéta-t-il avant de déposer brusquement ses lèvres sur celles de Yolanda.

Oh, délicieuse. Elle rit. Elle rit et son rire l’enchante. Théodore la trouve parfaite, et elle l’est, assurément. Il la trouve adorable, aussi, dans sa réponse timide, dans ses lèvres qui l’effleurent timidement alors qu’il ne veut que la dévorer. Puis, enfin, elle est prise de sa passion, elle l’embrasse avec folie et Théodore se sent sombrer. Il la serre contre elle ; elle se blottit contre lui. C’est délicieux, oh si délicieux. Il la relâche, sourit, éclate de rire avant d’embrasser sa joue, sa nuque et ses lèvres encore.

« Tu es délicieuse, Yolanda, si délicieuse… »

Sa voix est rauque, chargée de tension et de passion ; il l’embrasse encore.

« Oh, si délicieuse… »

Loosing Control.
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(#) ♣ Re: La sincérité est un calcul comme un autre

par la plume de Invité ϟ Posté Ven Aoû 03 2012, 21:09





Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures !
Les apparences suffisent largement à faire un monde



C’est un visage.
Il est triste.
Un sourire.
Il est amer.
Et deux grands yeux bleus qui brillent…
Jonathan…

Il y avait un spectre qui planait au-dessus de Yolanda Yeabow et Théodore Crewe. Un spectre qui les hantait depuis des années chacun, un fantôme qui les avait meurtris, une ombre qui avait forgé leurs malheurs et excité leurs haines. Elle le sentait présent dans chaque centimètre carré d’air, chaque fragment matériel, chacune de leurs pensées, et même en Théodore. Même en Théodore, il était présent. Après tout, n’était-il pas sa chair, et son sang ? N’était-il pas un morceau de lui, né du même père, et de la même mère ? L’oncle d’Ariane, issu de la même famille ?
Et pourtant…. Pourtant il n’y avait pas la même lueur qui habitait les yeux de Théodore, pas la même franchise, pas la même bonté sur son visage. Bien sûr, le Mangemort était bien plus beau, bien plus attirant et bien plus charmeur que son frère Auror, mais Yolanda y avait prêté à peine attention. Les chimères et les fantômes qui habitaient son cœur y étaient ancrés depuis bien trop longtemps pour qu’un sourire charmeur de Théodore puisse les déloger aussi vite.

Des paroles flatteuses de Théodore se dégageaient quelques relents imperceptibles de ce qu’elle percevait comme de l’hypocrisie. « Ma chère Yolanda… je vais mieux depuis que je suis près de toi… Une satisfaction immense… Plaisir sans fin… »
Jonathan ne s’était jamais adressé à elle de la sorte.

Et puis soudain tout bascula. Yolanda ne comprit pas très bien comment elle se retrouva tout près de lui, comment elle permit à cet autre homme que John d’effleurer sa joue et de se tenir à quelques millimètres de ses lèvres. Il lui semblait soudain que ce n’était plus elle, Yolanda, l’amoureuse, la passionnée, mais une autre femme qui avait pris possession de son corps. Ses yeux sombres, agrandis, flamboyaient comme deux charbons ardents, et sa respiration s’était accélérée. Ô, Jonathan, Jonathan, Jonathan… Jonathan, aide-moi, secoure moi ! Sauve-moi de ce souffle terrible qui s’est emparé de moi, de cette femme nouvelle et fougueuse que je ne contrôle pas ! Sauve-moi de Théodore, cet autre que toi, et de ses doigts terribles qui courent sur mon visage ! Jonathan… Jonathan, sauve-moi de moi-même… Jonathan, il y a cette proximité, et il se rapproche, et tu sais, c’est un bout de toi, c’est un peu toi, je ne peux pas l’empêcher… j’ai besoin de cette proximité… Jonathan, Jonathan, pardonne-moi…

S’il la troublait ? Oui, évidemment qu’il la troublait ! Il jouait avec elle comme jamais elle n’avait permis qu’on joue avec elle. Ses doigts couraient sur son visage avec une douceur qu’elle ne connaissait pas, arrachant ainsi des frissons à tout son être dompté. La Mangemort haletait, son cœur palpitait anormalement, sous l’emprise d’une vague de sensations qu’elle n’avait pas éprouvées depuis longtemps.
Si… si elle préférait qu’il l’embrasse… ?

« Non, bien sûr », murmura-t-elle d’un ton provocant qui suggérait le contraire. « Non… Nous sommes des adultes raisonnables, nous n’allons pas nous amuser… » Ses yeux pétillaient, et un sourire malicieux éclairait son visage.
Doucement, elle se laissa aller contre lui.

Alors Théodore posa ses lèvres sur les siennes. Et un torrent terrible de saveurs anciennes déferla dans ses veines. Non, non ce n’était pas l’amour. Non, non ce n’était pas beau, et son cœur ne menaçait pas d’exploser. C’était seulement… seulement délicieux. Seulement délicieux. Yolanda ferma les yeux une seconde.
D’abord, elle avait été surprise et n’avait répondu que timidement ; puis, lentement, elle avait pris de la sûreté, et ses baisers étaient devenus passionnés. Elle sentait le souffle saccadé de Théodore contre elle, la chaleur de son corps, la douceur de ses lèvres ; et elle respirait son odeur, cette odeur lourde qui ressemblait à celle de Jonathan, et qui émanait de chaque pore de sa peau. Elle se blottit davantage contre lui, et il l’embrassa, l’embrassa encore, l’embrassa partout – sa joue, sa nuque, ses lèvres… Il soufflait qu’elle était délicieuse, comme un met particulièrement raffiné qu’on goûtait pour la première fois, et elle, elle se laissait faire. Comme elle le lui avait dit, elle était à lui.

« Nous allons voir si vous l’êtes tout autant, mon cher Mr Crewe… »
Mr Crewe…. Mr Crewe…
Yolanda se serrait contre lui, et, machinalement, se risqua à défaire les boutons de la chemise de Théodore. Oublier. Ne penser à rien. Juste lui. Se concentrer sur lui. Son visage. Ses lèvres. Ses mains.

Il rit, provocateur, et passa ses mains sur son corps. La Mangemorte ferma les yeux, se laissant faire à chacune de ses caresses. Quelque chose en elle vibrait.
Et puis il laissa une main glissa dans le dos de Yolanda, et tenta d’enlever lentement sa robe. Aussitôt, elle s’arrêta et se crispa un moment. « Quelque chose ne va pas ? », s’enquit aussitôt Théodore. Non… Non… Ils avaient l’air ridicule… C’était ridicule, c’était une mascarade… A quoi est-ce que cela rimait ? Il n’y avait pas d’amour, il y avait seulement… Il y avait seulement un instinct d’animal qui les avait trop soudainement pris, et le désir de vengeance de Théodore qui semblait s’assouvir au fur et à mesure que Yolanda lui succombait. « Non… merveilleux… » La bouche de Théodore la dévorait…

Ils transplanèrent, elle les fit transplaner. C’était la chambre du Manoir Yeabow, sa chambre. Spacieuse, et luxueuse. Jonathan était venu ici. Le seul. Yolanda se sentit étrange, tout à coup, elle la Mangemorte, elle la femme mauvaise et sans précepte, de n’avoir jamais succombé à un autre homme qu’à celui qu’elle aimait, et de maintenant en recevoir un autre, ici. Avec Jonathan, c’était naturel, c’était beau, c’était un acte d’amour. Se donner à Théodore ressemblait plus à une mascarade, à un jeu étrange, où elle avait l’impression d’être une autre femme qui recherchait plus à prendre du plaisir qu’à en donner.

Allongée sur le lit par son compagnon, elle laissait sa robe tomber sous les doigts habiles de Théodore ; on sentait une certaine expérience dans chacun de ses mouvements. Il lui embrassait la nuque, et défaisait ses vêtements au fur et à mesure qu’il descendait, couvrant son corps de baisers. Elle le sentait s’enivrer et se délecter de la texture de sa peau, de son odeur, et répondait à ses baisers. Bientôt, Yolanda avait achevé de lui retirer sa chemise et il se chargea du reste. Yolanda Yeabow était offerte à Théodore, qui remontait pour l’embrasser passionnément une dernière fois.

Comme elle lui avait livré sa pensée, son histoire, et chacune de ses faiblesses morales, une à une, l’autre soir, elle lui offrait ce soir son corps. Sans songer davantage à rien, elle acheva de se rendre vulnérable aux yeux de cet étranger qui proposait de l’aimer et de l’aider.
Le visage de Jonathan disparu de ses pensées.
Elle était seule.

*
« Jonathan, où est Ariane ? »

C’était le matin. Samedi. Sept heures trente. C’était la chambre du Manoir Yeabow.
Yolanda s’extirpait d’un long sommeil sans rêve. Elle avait murmuré ces derniers mots sans s’en rendre compte, comme à son habitude pendant son sommeil.

Elle ouvrit lentement les yeux, puis se rendit compte qu’elle était dévêtue, et qu’un homme était allongé tout près d’elle. John ? Jonathan ?

Non. Non, pas Jonathan.
Jonathan était avec Kim. Il ne reviendrait pas.
Les souvenirs de la veille vinrent la frapper de plein fouet, et elle se souvient de la réunion, du Seigneur des Ténèbres, de la soirée puis de la nuit passées avec Théodore Crewe. Elle se souvient de la passion démesurée de son partenaire, et de la gêne ressentie lorsqu’elle avait pensé à Jonathan. Et puis de la violence dont elle avait fait preuve, de cette fougue dont elle ne se serait jamais crue capable.

Yolanda se tourna vers Théodore, et se rapprocha de lui. Il paraissait s’être levé il y avait longtemps ; son visage était détendu, comme s’il goûtait à une revanche attendue depuis longtemps. Toujours la même perfection, dans son regard, dans ses mouvements. « Comment a été la nuit de Mr Crewe ? Tu as bien dormi ? », demanda-t-elle d’une voix douce. Elle souriait, heureuse et légère aux côtés de cet homme. Théodore. Théodore allait rester, il allait s’occuper d’elle. Il allait rester longtemps, et le temps refermerait les blessures trop vives et trop profondes qui s’étaient aggravées, ces derniers temps, dans l’esprit de Yolanda. Elle allait être soignée, elle allait guérir.

A moins qu’il ne s’en aille, maintenant qu’il avait cru obtenir sa revanche sur Jonathan ? Cela, elle ne le permettrait pas, elle ne se le permettrait pas. Elle ne voulait pas se laisser avoir, elle ! Elle était Yolanda Yeabow, et Yolanda Yeabow était particulière, elle était différente, elle était supérieure. Personne, personne ne profiterait d’elle ! Elle n’était pas un instrument, un pion, elle n’avait rien à voir dans le schisme qui avait scindé la famille Crewe.

Mais d’un autre point de vue… Yolanda avait trop besoin de Théodore. Ces derniers temps, elle avait touché le fond d’un gouffre, et il lui avait semblé alors que rien d’autre ne pourrait l’apaiser. Elle avait eu du mal, alors, à croire que cet homme bien réel venait vraiment l’aider, qu’il la trouvait vraiment merveilleuse, que c’était son double exact, et à quel point il était parfait. Il ne fallait pas qu’il s’en aille… pas maintenant… Bien malgré elle, elle était devenue presque dépendante de ce Mangemort irréprochable et fantastique, et ne pourrait pas s’en séparer ainsi, si facilement, après qu’il l’ait utilisée. Théodore n’en aurait pas le droit…

Yolanda se serra contre lui, et posa sa tête sur son torse, comme pour l’empêcher de s’en aller. Ils restèrent un moment ainsi avant qu’elle ne se décide à lui demander : « Tu… Tu veux prendre un petit-déjeuner… ? Du café, peut-être ? ». Elle capta le regard de son amant, insistante. « Mais tu vas rester, n’est-ce pas, Théodore ? »





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(#) ♣ Re: La sincérité est un calcul comme un autre

par la plume de Invité ϟ Posté Sam Déc 08 2012, 17:46



Elle frémissait sous ses doigts, se laissait aller à cette nuit de luxure. Elle tremblait sous son souffle chaud, sa voix rauque qui lui murmurait combien il la trouvait désirable. Elle s’arquait lentement en sentant ses doigts sur sa peau pâle, ses doigts qui couraient le long de son corps, la déshabillant peu à peu. Sa robe tomba par terre, s’étalant sur le sol avec grâce. Les yeux de Théodore suivirent un instant le mouvement de l’étoffe, puis son regard se reposa sur la femme qu’il avait entre les mains.

Yolanda, oh Yolanda. Douce et cruelle femme, attirante, sauvage et vulnérable ; c’était son idéal. Elle était parfaite, si parfaite. Et ses lèvres, si douces. Et sa peau, si exquises. Et ses soupirs, si flatteurs. Ses gémissements, ses cris, ses ongles qui se plantaient dans sa peau, ses jambes qui se serraient autour de sa taille. Oh Yolanda, Yolanda ! Qu’elle était délicieuse, oh si délicieuse.


Il se sentait bien, sous ses mains, contre son corps, ses cheveux tombant délicieusement sur son torse. Il se sentait complet, il se sentait homme. Il se sentait Théodore Crewe, le Grand, le Puissant, celui que Jonathan n’aurait jamais du détrôner. Et cela faisait du bien. Oh, tellement, tellement de bien.


Serrant Yolanda contre lui, Théodore se laissa retomber sur le lit, haletant. Caressant délicatement son visage, jouant avec les courbes de son corps, il songea avec délice qu’il venait de partager une nuit, un instant d’amour avec une femme des plus exquises, une femme qu’il avait volée à son frère, l’espace de quelques instants. Oh, tout était si délicieux, ce soir.

*


Lorsqu’il s’éveilla, quelques heures plus tard, ne dérogeant pas à son planning habituel, Théodore se permit néanmoins le luxe de demeurer quelques instants au lit, à observer cette femme contre lui. Les jambes entremêlées avec les siennes, sa longue main fine posée sur son torse, ses cheveux s’éparpillant sur son oreiller d’une blancheur éclatante, Yolanda Yeabow était d’une beauté détonante. Il demeura un instant ainsi, rien qu’à l’observer, avant que ses doigts ne viennent courir parmi sa chevelure. Il apprécia leur contact, doux, fragile, lisse… Un délice. C’était un de ses péchés mignons, chez les femmes, les cheveux. Il les aimait passionnément. Il adorait y glisser ses doigts, y plonger ses mains lorsqu’il embrassait la femme, les sentir sur son torse quand ils faisaient l’amour…


« Jonathan, où est Ariane ? »


Surpris, la main de Théodore se dégagea brusquement des cheveux de Yolanda tandis qu’il se crispait imperceptiblement. Jonathan. Encore. Toujours. Évidemment. Comme s’il avait pu le remplacer, comme s’il le pourrait jamais. Pourtant, il avait cru, quelques heures, quelques instants, que ça avait été possible. C’était illusion, évidemment. Il se leurrait totalement, depuis le début. Mais cela ne changeait rien. Il était vengé, un petit peu. Il avait eu cette femme, alors que son frère l’aimait. Alors qu’ils avaient vécu quelque chose d’intense ensemble. Elle s’était abandonnée à lui. A lui, Théodore Crewe ! Pour une fois qu’on l’acceptait lui, et qu’on ne le refusait pas parce qu’il y avait Jonathan, Jonathan qui était mieux, plus gentil, plus délicat. Mensonge ! Mensonge, mensonge, mensonge ! Comment un homme pouvait-il être gentil quand il avait gâché la vie de son propre frère ?

Enfin. Ce n’était rien. Il avait tout de même eu un semblant de vengeance. Quelques heures, et c’était pourtant bien plus que ce qu’il n’avait jamais eue. Et puis, à cette vengeance s’était allié un plaisir si intense ! Oh, Yolanda, Merlin, qu’elle avait été délicieuse. Exquise, fougueuse, parfaite. Elle, tellement plus, pendant l’acte. Toute sa colère, toute sa fougue, toute sa force ressortaient pendant qu’elle s’abandonnait ; c’était un plaisir exquis, un moment des plus intenses. Alors, certes, c’était une vengeance, mais c’était surtout une nuit avec Yolanda, une femme qu’il admirait, respectait et, qui était aujourd’hui son amante. Un sourire légèrement obligeant fleurit sur ses lèvres à cet instant. Il le remplaça bien vite par un doux sourire paisible lorsqu’il remarqua le mouvement de Yolanda ; elle se tournait vers lui et l’observait en silence.

« Comment a été la nuit de Mr Crewe ? Tu as bien dormi ? »

Sa voix était douce, son ton heureux. Un sourire ornait ses lèvres. Théodore se sentit flatté de la voir ainsi, à son réveil, après une nuit partagée ensemble. Il lui adressa un beau sourire, déposant ses lèvres sur son front en un baiser de bonjour.

« La nuit fut parfaite, ma très chère… Intense et passionnée, même, vois-tu, » susurra-t-il, audacieux, au creux de son oreille. « Et mon sommeil fut exquis, » reprit-il d’une voix plus forte. « J’adore dormir avec toi, tu te colles à mon corps, et c’est d’un plaisir incomparable. Ta peau est atrocement douce, tu le sais ? »


Il se laissait aller à des insinuations, à des propos plus intenses qu’il ne se le serait jamais permis il y a trois jours, la veille même. Il ne savait pas s’il en avait le droit, si Yolanda comptait tirer un trait sur cette nuit, sur la relation qui s’instaurait lentement entre eux. Il n’en savait fichtrement rien, et il voulait juste profiter de ces quelques minutes, heures peut-être, de répit et de plaisir qu’elle lui offrait.

Lui, il voulait bien demeurer avec elle, l’aimer passionnément et l’avoir un peu plus que quelques heures. Ce serait prolonger la vengeance et puis, il devait se l’avouer, il s’était attaché à cette femme. A sa vulnérabilité, à sa force, à leur histoire commune, à leur haine mutuelle, à leur jalousie. Ils avaient tant de choses en commun. Ils allaient parfaitement ensemble, se ressemblaient, se confondaient. Ils étaient parfaits.

Et Théodore profiterait de cet alliage magique qu’ils formaient aussi longtemps qu’elle l’accepterait. Il ne forcerait pas ; il ne forçait jamais. Il respectait les femmes plus que tout, vraiment, c’était un gentleman pur au fond. Mais il n’abandonnerait pas non plus, pas maintenant. Pas après avoir gouté son odeur, sa saveur, sa peau et ses lèvres. Pas après avoir serré son corps contre lui. Pas après avoir écouté de longues heures durant son histoire, pas après lui avoir raconté la sienne sans honte ni hésitation.


Yolanda faisait partie de sa vie, à présent ; elle était importance. Certes, elle l’était principalement par vengeance, mais elle devenait peu à peu bien plus que cela. Elle se créait sa propre place, sa propre fonction ; son cadre bien à elle dans l’histoire de sa vie. Et Théodore laissait faire, car on ne refusait pas quelqu’un comme Yolanda Yeabow dans son destin.


Il sentit Yolanda se rapprocher de lui plus encore et poser sa tête contre son torse. Il déposa lentement une main sur sa hanche, jouant du bout des doigts sur sa peau dénudée. Qu’il appréciait le contact de sa peau sur la sienne, Merlin ! Elle était exquise, il n’aurait cesse de le répéter. Profitant simplement de son contact, de sa chaleur corporelle contre son corps légèrement glacé, Théodore ferma brièvement les yeux. Il se sentait affreusement bien, là. Et lui qui avait pour habitude de partir assez tôt, juste après une dernière étreinte, un dernier baiser, savait qu’il n’en ferait pas de même ici. Impossible. Yolanda s’agrippait à lui, marquant une trace indélébile sur son âme, son corps, son cœur, sa vie.

« Tu… Tu veux prendre un petit-déjeuner… ? Du café, peut-être ? Mais tu vas rester, n’est-ce pas, Théodore ? »

Elle lui avait posé ces trois questions à la suite, légèrement inquiète, cherchant son regard. Théodore se perdit volontiers dans ses prunelles enivrantes, et sourit de savoir qu’elle le voulait près de lui, encore un peu, un peu beaucoup. Parce qu’il sentait, derrière cette question quasiment anodine, l’importance qu’elle avait. Il allait rester, n’est-ce pas ? Rester, avec elle, pas qu’en cette matinée, mais bien plus longtemps ; il allait la protéger, l’aider, quand elle allait faire de même. Ils allaient s’entraider, oui, voilà, comme ils se l’étaient quasiment promis des le premier regard échangé, sans vraiment le savoir.


Les lèvres de Théodore se posèrent sur le front de Yolanda, descendirent sur son nez, effleurèrent sa joue, puis embrassèrent avec délice ses lèvres pulpeuses. « Oui, je reste, évidemment que je reste. Comment pourrais-je laisser ainsi une jeune femme comme toi, dénudée à outrance, attirante à excès ? » Ses mains couraient sur sa peau, caressant imperceptiblement les endroits dénudés ; les jambes, les bras, les cuisses, le dos, la hanche, sa nuque. Il la caressait, se coulant contre elle ; ses lèvres se posèrent une énième fois sur sa bouche, suçotant la peau, jouant avec sa langue. Oh, il l’embrassait, la serrait contre lui, lui montrait qu’il serait là, prendrait soin d’elle, lui donnerait du plaisir ; ce plaisir-là qui manquait à sa vie depuis trop de temps.

« Je serais là, Yolanda ; je resterais. Mais, peut-être pouvons-nous retarder le petit-déjeuner de quelques instants ? »

Sa voix n’était qu’un murmure, tentateur, attirant, rauque et exquis. Qui n’y succomberait pas ? Ce n’était pourtant pas dans ses usages de retarder ses horaires, de dérégler ses habitudes, mais Yolanda le tentait, Yolanda l’affolait, Yolanda le torturait. Il la voulait contre lui, près de lui, affreusement près. Il voulait son corps, ses mains, sa peau, ses cheveux, ses lèvres, partout. Il voulait l’aimer encore une fois, comme pour sceller sa promesse, l’assurance qu’il ne la quitterait pas, qu’ils s’aideraient et se feraient du bien. Une promesse. Quand était-ce la dernière fois qu’il avait été si sincère en promettant quelque chose ? Un sourire discret lui échappa alors qu’il déposait un baiser dans la nuque de Yolanda. Promis, je reste.

RP terminé pour Théodore.

(Joyeux Noël en avance mon amour ♥)
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La sincérité est un calcul comme un autre

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