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 « La trahison est la seconde nature des femmes. »

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(#) ♣ « La trahison est la seconde nature des femmes. »

par la plume de Invité ϟ Posté Jeu Nov 29 2012, 20:07



Huit heures trente.
Les couloirs du Ministères de la Magie commençaient lentement à s’agiter ; les employés sortaient incessamment des Cheminettes, à profusion ; tout le monde s’activait.
Yolanda Yeabow traversa joyeusement le grand hall, en direction des ascenseurs. La veille, elle avait reçu un hibou ; elle était attendue à huit heures, au bureau du Ministre. Le Seigneur des Ténèbres avait quelques formalités à lui transmettre, un poste plus haut à lui promettre, et quelques questions à lui poser. Ils avaient parlé, très graves, de la politique, de Poudlard, des milices. Le Maître lui avait fait part de ses plans, et lui avait clairement fait comprendre ce qu’il attendait d’elle désormais. Elle avait souri, s’était pliée, et s’était retirée poliment – servilement.

L’atrium ne tarda pas à se noircir de monde et la Mangemort tentait bien que mal de se frayer un chemin parmi tous ces gens. Maintenant, elle devait passer au dernier Etage, parler aux responsables de Poudlard ; il y avait une certaine Dolores Ombrage avec laquelle elle devait passer un accord. Et dans une heure, enfin, elle serait à Poudlard et commencerait à faire cours.
Yolanda s’avançait avec aisance, reconnaissait de temps en temps quelques visages parmi la pâte humaine qui l’oppressait, mais ne prenait le temps de saluer personne. Une pensée terrible traversa son esprit et elle se surprit à frémir lorsqu’elle se souvint qui travaillait ici.

D’ailleurs, il devait sans doute être ici même, sortir d’une cheminée et monter à l’étage des Aurors. Yolanda, blafarde à l’idée que ses yeux se posent sur elle, dévisageait la foule sans vraiment la voir. Ce fut alors que son regard se fixa et que son corps se détendit ; la Mangemort avait reconnu un visage familier entre les autres. Son visage rayonna sans qu’elle ne le veille lorsqu’elle reconnut Théodore Crewe, débordant de charme et de cette fausse nonchalance qui le rendait irrésistible. Un sourire malicieux éclaira le visage de la sorcière, et ses yeux brillèrent de plaisir ; aussitôt, elle sentit qu’elle avait capté son regard ; il la détaillait. Le beau brun esquissa un sourire discret, qu’il accompagna d’un clin d’œil avant de dévier sa trajectoire pour se retrouver près d’elle ; lui aussi allait monter vers les étages.

Théodore, Théodore, oh, Théodore ! Il lui arrivait de penser trop souvent à lui, en ce moment. Il y avait eu quelques conversations, un dîner, une soirée au Manoir Yeabow et, très rapidement, ils étaient devenus amants. Unis dans leur désir de vengeance, leurs rancunes respectives pour Jonathan étaient solides, tenaces, voire mortelles. Tous deux brisés par un même homme, ils avaient trouvé en l’autre un instrument de choix pour atteindre leur but ; inévitablement, leur haine pour l’Auror les avait unis. Puis, dans le cas de Yolanda et Théodore, il s’agissait surtout de joindre l’utile à l’agréable. L’aîné des Crewe, furieux depuis l’enfance de s’être vu voler sa place de premier – et l’héritage familial, par la même occasion, s’était engagé dans les Mangemorts, était devenu un chef influent, possédait un poste qui donnerait le vertige à n’importe quel homme par la puissance qu’il offrait. En outre, son sang était tout ce qu’il y avait de plus pur, et il était très, très bel homme - extrêmement attirant. Irrésistible.
Il n’en avait pas fallu beaucoup pour que Yolanda lui tombe dans les bras.
Pour elle qui n’avait jamais connu d’autre homme que Jonathan, Théodore était tout simplement parfait – son exact double. Sa personnalité était délicieuse, ses conversations agréables, et il agissait avec elle en homme tendre, qui la comprenait et l’estimait beaucoup. Etait-elle sa seule maîtresse ? Yolanda en doutait, mais elle était celle avec laquelle il paraissait officiellement, et ils se côtoyaient depuis bien plus qu’une simple nuit. De plus, Yolanda se doutait que malgré son statut de femme, on la respectait bien plus qu’une secrétaire, ou qu’une employée du Ministère. Théodore lui-même avait paru admiratif lorsqu’elle lui avait parlé de son histoire, lors de leur premier dîner ensemble.

Très vite néanmoins, le sourire de Yolanda se crispa et elle sentit tout son corps se figer ; d’un imperceptible mouvement de tête, elle désigna la silhouette de l’homme blond qui les attendait devant les ascenseurs. Trois couleurs successives passèrent sur le visage de Yolanda, de la teinte blafarde au rouge vif. Son cœur dansait ; elle défaillait. Mais qu’avait-elle ? Qu’avait-elle, enfin ? Pas devant Théodore… Pas devant… Théodore.
Un sourire provocateur s’esquissa sur les lèvres de Yolanda, et elle pressa le pas, entraînant son amant avec elle. Oh, oui, il accélérait, il avait compris. Vite… Ils allaient se retrouver ensemble… Tous les trois… Délicieux… D’ailleurs, Théodore semblait avoir très bien compris ; l’amertume passée, sa figure s’était détendue, et il avait délicatement pris Yolanda par la taille. Lorsqu’ils furent à l’intérieur, il embrassa doucement sa joue pour la saluer ; la Mangemort jubilait – puis elle raffolait de ces petites attentions. Ils étaient trois – les deux frères Crewe et elle, qui avait été successivement à l’un puis à l’autre. Dans cet ascenseur. Un coupable, et deux victimes. Ils se battraient à deux contre un.

« Ça fait terriblement plaisir de te voir ce matin, Théodore. » Parce que les mots sont une arme terrible, surtout lorsqu'ils sont murmurés d'une voix douce ; elle dissimulait le coup de poignard qu’elle portait à Jonathan. Ils étaient entrés avant Jonathan, qui était juste derrière eux. Yolanda se sentait encore un peu tendue, mais les tendresses de Théodore la détendaient. En guise de réponse, le beau brun sourit et chuchota d’une adorable voix un peu faible, un peu langoureuse : « Pourquoi n’es-tu pas passée hier soir ? Je te voulais près de moi ». Délicieux. Avait-il parlé suffisamment fort pour que son frère l’entende ? N’avait-il pas parlé que pour ça, d’ailleurs ? En avait-il quelque chose à faire de Yolanda Yeabow, si ce n’était se venger à travers elle ? Elle n’aurait pu le dire. Comme elle, il souhaitait voir Jonathan souffrir ; comme elle, il lui arrivait souvent d’utiliser les autres pour parvenir à ses fins. Mais ils s’appréciaient. Vraiment. Yolanda, au bout d’un certain temps, s’était surprise à aller jusqu’à nourrir de l’affection pour ce frère brisé. Elle le voulait près d’elle comme il la désirait près de lui. « J’étais à Poudlard. Puis j’étais fatiguée. Mais j’ai eu tort. Tu m’as manqué, Théodore. Je te promets de me rattraper cette nuit », répondit-elle avec un sourire malicieux. Poussant la provocation jusqu’au bout, la Mangemort ne se gêna pas pour se rapprocher davantage de lui et poser ses lèvres sur celles de son amant, très douce ; elle sentit Théodore exulter. Evidemment il y avait de quoi laisser exploser sa joie : il se faisait embrasser par la femme que son frère avait un jour aimée, il croyait faire mal enfin à ce Jonathan qui lui avait volé sa place. Alors, provocateur à son tour, il posa une main possessive dans son dos, la plaquant contre lui, et répondit à son baiser ; tandis qu’il l’approfondissait, passionné, sa main glissa et descendit. Yolanda se laissa faire tandis que le sourire du Mangemort croissait. Tout contre Théodore, elle sentit les yeux de Jonathan glisser vers elle et se blottit davantage dans les bras de son amant, comme s’il avait le pouvoir de la protéger de ces yeux bleus juges et destructeurs. Rassurée par la chaleur du corps contre elle, et par la puissance des bras qui l’entouraient, la sorcière se permit quelques caresses au visage du beau brun, puis laissa ses doigts courir sur son torse. Il y eu encore un long baiser, assez violent, avant que Yolanda ne se risque à demander : « Mr Crewe était-il satisfait ? Suis-je pardonnée de mon absence ? ». Mr Crewe. Triste fatalité, il y en avait actuellement deux dans la même pièce. Deux avec elle. « J’hésite… Peut-être que oui, si… », répondit-il en se penchant pour l’embrasser une dernière fois. Yolanda rit. Pauvre Jonathan. « Bien sûr… Merveilleux… » Le sourire de la sorcière était radieux. « Tu es si merveilleux, Théodore… », reprit-elle.

Ce fut alors que l’ascenseur s’arrêta. Ils étaient arrivés à l’étage de la justice Magique, et Yolanda se doutait bien que c’était son amant qui allait sortir ici. Autant profiter au maximum des dernières secondes. « Oh, déjà… » Sa voix était déçue. « Eh bien bonne journée. J’attends ce soir avec impatience, je n’oublierais pas de passer. Quelle heure te conviendrait ? » Il allait partir… Il allait partir et la laisser seule avec Jonathan… Seule… Et honteuse… Et meurtrie… Comment allait-elle soutenir son regard ? John allait-il s’adresser à elle ? « Je crois que tu connais mes disponibilités par cœur, ma chère ». La voix de Théo était rassurante. « Et puis tu viens quand tu veux, tu le sais bien. » Avant de sortir, il sembla se rendre compte de son désarroi, et lui pris sa main, la pressant avec douceur pour lui donner courage. « Merci », murmura-t-elle, reconnaissante.
Et il disparut.

Et il disparut. N’en restait plus que deux.
Oh ! Jonathan, Jonathan, Jonathan ! Jonathan…
Elle brûlait d’envie de tomber à ses pieds, de lui demander pardon et de tout lui avouer, de tout lui avouer… Son front était brûlant tandis que son corps était secoué de tremblement. Puis que lui avait-il pris, à lui, de se marier, d’épouser Kimberley Field ? Ne s’était-il pas douté des conséquences ? Du mal qu’il lui ferait ? De la stupidité du geste ?
Théodore comptait sur elle ; il ne fallait pas qu’elle parle. Ni qu’elle s’adresse à lui de quelque manière. Non, juste indifférente. Elle n’était plus la maîtresse de Jonathan Crewe, mais une Erinye rancunière et vengeresse. Elle n’avait plus le droit de lui sourire, de contempler béatement son visage, de plonger ses yeux dans son beau regard. Il était marié, maintenant, et leur amour n’avait plus lieu d’être. Heureusement, ils n’auraient pas le temps d’échanger la moindre parole. L’étage des Aurors était le suivant.

Soudain, il y eut une grande secousse. Yolanda étouffa un cri. La lumière de la cabine baissa considérablement.

« Veillez nous excuser. Une panne momentanée est survenue. Nous espérons résoudre rapidement le problème. »
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(#) ♣ Re: « La trahison est la seconde nature des femmes. »

par la plume de Invité ϟ Posté Sam Déc 08 2012, 15:35



Chaque chose était a sa place, de la bague qui occupait la main d'un homme, jusqu'à la longue chevelure blonde d'une charmante créature qui s'évasait sur l'oreiller. Chacun se préparait à reprendre sa place au Ministère, après avoir passé une semaine loin de la foule et de tous désagréments professionnels. Jonathan gardait un merveilleux souvenir de leur séjour et fut d'autant plus fier lorsqu'il perçut la satisfaction sur le visage de sa chère et tendre. Il faut dire que Jonathan n'avait pas hésité sur les moyens, tout en restant des plus simple. Comme à son habitude, il refusait l'imperfection, tout devait être parfait jusqu'à la première et dernière minute de leur lune de miel.
L'heure ne tarda pas à sa sonner, forçant Jonathan et Kimberley à délaisser le temps d'une journée de travail. Jonathan quitta le manoir en premier.

Quelques visages familiers et quelques salutations. Jonathan traversa le grand hall du Ministère, se frayant un passage dans la foule active, évitant au maximum les conversations inutiles dont-il avait appris à se passer. Surtout quand la conversations venait d'un certain Harold Pitiford, un sorcier d'une quarantaine d'année dont la compagnie était identique à celle d'un détraqueur – cependant – en un peu moins dangereux. En effet, Harold Pitiford était un homme à problème, il ne pouvait se passer un seul jour sans qu'il ne lui arrive soucis. Pendant longtemps, beaucoup l'on cru victime d'un maléfice, jusqu'au jour où il s'avéra que cette homme n'avait nul besoin de maléfice pour s'attirer les foudres de la malchance, Harold Pitiford était tout simplement un poisseux de nature. Alors, lorsque Jonathan aperçu la calvitie de Harold Pitiford, il s'empressa de prendre le premier ascenseurs, craignant d'entendre pour la quinzième fois l'organisation des funérailles de Madame Pitiford. Cependant, trop tard, Harold interpella Jonathan qui d'un discret coup de baguette, s'empressa de refermer les grilles de l'ascenceur, manquant pour peu de couper le bout de nez du malchanceux. Jonathan se croyait sortit d'affaire, jusqu'à ce qu'il s'aperçoive des deux personnes derrière lesquelles il se retrouvait.

Yolanda se tenait-là, toujours aussi radieuse, en compagnie d'un homme que Jonathan ne pouvait encadrer ; Théodore. Un frère empoisonné par les idéaux d'une mère et d'une jalousie acide. Jonathan ne parlait plus à Théodore depuis quelques années déjà, ils disaient que bien trop de chose les différenciaient pour se rapprocher. Jonathan resta silencieux, au fond de l'ascenceur, sachant pertinemment que les deux personnalité avait remarqué sa présence, leur donnant ainsi l'occasion de s'amuser pour un court instant.
Jonathan avait l'impression d'assister à une pittoresque scène de théâtre. Il trouvait les dialogues d'un bien mauvais goût, tout comme le jeu d'acteur. Cependant, il resta de marbre face à ce spectacle, fixant son regard dans un coin. Jonathan connaissait bien trop Yolanda et Théodore pour ignorer leur petit jeu dont le but était des plus blessant. Cependant, Jonathan était bien trop fier pour montrer le moindre signe d'impatience et d'énervement. Après tout, pourquoi devrait-il montrer une pointe de jalousie ? Il avait une femme avec laquelle il s'était marié, une femme qu'il aimait plus que tout, une femme avec qui il construirait une famille. Jonathan se disait faire partie d'un couple qui était bien plus fiable et solide que ses deux misérables qui – à la longue – ne savait plus quoi faire, ni dire pour détruire l'impassibilité de Jonathan qui – finalement – aurait préféré voir Yolanda au bras d'un autre homme. Jonathan était persuadé que ce n'était pas le hasard qui avait réunit ses deux personnes...

L’ascenseur s'immobilisa alors à l'étage de la Justice Magique, là où travaillait Théodore, obligeant se dernier à abandonner sa compagne. Cette dernière semblant embarrasser de l'absence du second Crewe. Jonathan ne pouvait en tirer un bref sourire en coin, surtout lorsqu'il aperçut un sentiment d'insécurité sur le visage de son frère lorsque ce dernier se retourna une dernière fois avant que les grilles ne se referme. Craignait-il de ne plus retrouver sa chère Yolanda en la laissant en si bonne compagnie  ? Rassurez-vous, Jonathan n'avait aucune mauvaise intention envers cette femme, il se contenterait de son silence. Il était particulièrement plaisant de voir une personne perdre de l'assurance, pour seul et unique raison qu'elle n'était plus que toute seule face à un problème.
Maintenant, l'occasion tendait les bras à Jonathan pour riposter, il lui suffirait simplement de mettre en évidence l'alliance qu'il portait, mais il n'en fit rien. Quel intérêt ? Reconquérir Yolanda n'était d'actualité pour Jonathan. Il avait tout ce qu'il fallait à présent. Voyant son l'indicateur pointer son étage d'un moment à un autre, Jonathan s'avança jusqu'à la porte, se mettant à niveau de Yolanda. Pas un mot, pas un regard, il attendait tout simplement que l'ascenceur s'immobilise de nouveau et que les grilles s'ouvrent une fois de plus pour le libérer de cette cage dont la compagnie lui était dérangeante.
Yolanda n'était pas en faute. Jonathan le savait parfaitement. Lui seul avait fait en sorte que les choses se passent de la sorte. C'est lui qui avait mit un terme définitif à leur histoire. Le souvenir de cet instant était des plus honteux pour Jonathan qui – pourtant – avait fait de grand projet avec Yolanda. Le comportement de cette dernière était de bonne guerre et même si cela titillait les nerfs de Jonathan, ce dernier ne pouvait lui en vouloir. Elle avait le droit de se venger, d'ailleurs, c'était un peu la base de leur relation : la vengeance. Alors que Jonathan s'apprêtait à sortir, un léger contre-temps se mit en place.

Un gondolement de la part de l'ascenseur, un faible grésillement de la part de la lumière et une voix annonça - d'un ton monotone - qu'un problème technique venait de troubler le fonctionnement des ascenseurs. Entre autre ; Jonathan et Yolanda allait devoir passer un peu plus de temps ensemble. Ironie du sort.

-C'est pas vrai...Souffla Jonathan qui n'avait pas vraiment de temps à perdre aujourd'hui. Il se retira à l'arrière de l'ascenseur tout en croisant les bras, fixant l'indicateur qui restait immobile entre les deux étages. A croire que la poisse d'Harold Pitiford était contagieuse. Comment fallait-il considérer cette panne ? Chance ? Malchance ? Jonathan trouvait seulement cette situation tombait assez mal, mais il n'avait pas le choix vu qu'il était impossible de sortir d'ici. Il fallait attendre que le temps passent. Une seconde en paraissait dix et ce silence n'arrangeait rien. Que faire ? Que dire ? Jonathan n'en savait absolument, il doutait qu'une prise de parole soit la bienvenue de la part de Yolanda. Il s'en méfiait, il savait à quel point Yolanda était imprévisible. Elle pouvait autant lui répondre comme si de rien n'était, ou bien l'envoyer paître tout simplement. Ce n'était pas du courage qu'il fallait à Jonathan pour désamorcer ce silence, mais du culot...tout simplement. Pourquoi faut-il que ça arrive aujourd'hui...Soupira Jonathan, sans trop se risquer à en dire d'avantage.
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(#) ♣ Re: « La trahison est la seconde nature des femmes. »

par la plume de Invité ϟ Posté Jeu Déc 13 2012, 22:39



La chaleur des bras de Théodore l’avait abandonnée et, bientôt, elle sentait tout son être se refroidir. La lumière quittait progressivement l’ascenseur, tandis que le visage de Jonathan, lui, ne semblait que s’illuminer davantage ; il n’y avait que lui qu’elle distinguait, que lui qui lui apparaissait clairement dans ces ténèbres. Ces ténèbres…
Si Théodore avait été là, il aurait su quoi faire pour qu’elle ne le voie pas. Il l’aurait pris contre elle et embrassée comme tout à l’heure, murmuré des paroles douces à l’oreille, et aidée à oublier à ne pas voir, à ne pas le voir. Maintenant, seulement, elle se faisait violence pour éviter de croiser le regard terrible de Jonathan ; en outre, personne n’était là pour l’en empêcher.

Ce qui lui faisait mal, par-dessus tout, et ce qui décuplait sa douleur, c’était l’indifférence du père d’Ariane. Ses yeux bleus clairs avaient calmement toisés son frère et sa compagne, sans laisser paraître la moindre marque d’émotion ; ensuite, son regard s’était détourné d’eux, et il avait attendu, très sage, que l’ascenseur s’arrête de nouveau.
Le cœur de Yolanda saignait.

Elle repensa de nouveau à Théodore. A la manière dont il l’avait séduite, puis conquise et fait d’elle sa maîtresse. Toujours charmant, élégant, débordant d’une classe et d’une perfection calculées. Il avait toujours été très tendre, bien sûr, très rassurant et très vite, Yolanda s’était rendue compte qu’elle avait profondément besoin de lui ; seulement, un Crewe ne valait pas l’autre. Aujourd’hui, aux yeux du monde, aux yeux des deux frères à qui elle avait appartenu successivement, elle était censée avoir tourné la page ; néanmoins, le souvenir de Jonathan persistait, comme des relents de mauvaises odeurs dont on n’arriverait pas à se débarrasser. Parfois, le soir, blottie contre son amant, il lui arrivait de se souvenir de John, de son odeur, de ses rires et de son amour, tous disparus, et les larmes menaçaient ; souvent, la nuit, ses pensées se tournaient vers Kimberley, qui lui avait volé sa place, et elle sentait une douce nausée la gagner.

Et maintenant ? Oh, maintenant, Jonathan était là… Ce n’était plus le même Jonathan, bien sûr… Plus le même que dans ses rêves… Plus le même que dans ses souvenirs… Mais il était toujours là, c’était Jonathan…

Elle l’entendit marmonner, doucement, que ce n’était pas le moment, que cela ne devait pas arriver aujourd’hui et maintenant. Pensait-il au fait qu’il se retrouvait seul avec la mère de sa fille, qu’il l’avait vue dans les bras de son frère, ou simplement qu’il allait arriver en retard au travail ? Yolanda trouva cette dernière perspective risible ; encore une différence entre Théodore et John. Quand l’un, médiocre employé, obéissait scrupuleusement aux ordres, l’autre dirigeait. Et qu’importaient la fortune et l’héritage que Jonathan avait dilapés ? Cela n’était, au final, pas vraiment utile puisqu’au final, celui des deux qui avait le mieux tourné était Théodore. Théodore qui avait souffert, Théodore qui était blessé, Théodore qui demeurait parfait ; John, lui, n’avait jamais effleuré la souffrance du bout de ses doigts.

Dans la pénombre, la Mangemort se risqua à détailler l’homme qu’elle aimait. Ses cheveux d’or n’avaient pas perdu de leur éclat, et ses yeux rieurs dégageaient toujours le même charme ; seulement cette fois, à la passion habituelle qu’elle éprouvait en contemplant Jonathan se mêlait le dégoût et la haine. Douloureuse union de sentiments puissants.
Dans les ténèbres, elle esquissa un sourire moqueur, méprisant et mesquin ; elle savait qu’il la vit. Ce qu’il était risible, tout de même, son Jonathan… Ce qu’il n’était rien, comparé à son frère… Ce qu’il était bête, de s’être marié à Kimberley.
Kimberley…

« Pourquoi est-ce que ça n’arriverait pas ? Mr Crewe aurait préféré une meilleure compagnie, plus à son goût ? », glissa-t-elle d’une voix basse et douce.

Elle sentait qu’il ne savait pas très bien quoi faire, quoi dire. Avait-il seulement éprouvé quelque chose, en voyant son frère avec elle ? Avaient-ils remué ses entrailles, touché un point sensible, ou même son cœur ? En apparence, rien. Et ce rien la blessait. Elle avait sincèrement cru que Jonathan avait éprouvé quelque chose pour elle, qu’il s’en souvenait encore, et qu’il l’avait aimée longtemps. Pourquoi sinon avait-il accepté de devenir son amant tout le long de l’année précédente, malgré les risques qu’ils encouraient ? Pourquoi s’être déshabillé de son honneur et de son amour-propre à chaque fois qu’il entrait dans le lit d’une Mangemort qui l’avait détruit ? Des femmes, il aurait pu en trouver d’autres…
Mais, de toute façon, il n’y avait pas eu d’histoire. Pas de vraie relation. Ça ne s’appelait pas de l’amour, puisqu’aucun d’eux ne s’était jamais permis de die « je t’aime »… Puisqu’ils baignaient dans leur étrange incertitude, et étaient si limités par les interdits de leur fierté.

« Au contraire, je trouve que c’est une bonne chose que nous nous retrouvions, personnellement. Pas que je t’apprécie plus que cela, mais j’ai appris il y a peu ton mariage, et je tenais à te transmettre mes félicitations. » Une expression d’hypocrisie ostensible et polie apparut sur le visage de l’enseignante, avant de laisser place à une moue faussement attristée. « Je trouve seulement que c’est dommage que tu ne m’aies pas prévenu toi-même… » Nouveau sourire. « Moi, quand je me marierais, je te préviendrais. » Une lueur gamine brillait dans les yeux de Yolanda Yeabow – c’était une lueur de victoire.
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(#) ♣ Re: « La trahison est la seconde nature des femmes. »

par la plume de Invité ϟ Posté Mar Déc 18 2012, 18:54



Un sentiment étrange lorsqu'elle vint à lui adresser la parole. Jonathan l'avait cependant espéré un bref instant, même si la voix de Yolanda débordait de haine, de dégoût ou bien de reproche. Peu importait, elle en avait le droit. Jonathan imita un bref sourire en coin, comme amusé par la réponse qu'il venait d'entendre. Pourtant, Jonathan n'avait pas le cœur à rire, il souhaitait simplement cacher son absence de répartit. Que dire à une femme que l'on avait blessé de la manière la plus soudaine et maladroite qu'il soit ? Des excuses supplémentaires, pas pour Jonathan dont la fierté lui permettait de garder cette apparence d'homme dénué de tout regret. Jonathan ne trouvait simplement rien à dire, il savait son erreur envers Yolanda. Eux, qui avait envisagé – lors d'une magnifique nuit – de s'aimer pour de bon.


Une bonne chose pour Yolanda, ne l'était pas forcement pour Jonathan et vice versa. A cet instant, il n y avait pas plus ironique que les paroles de la Mangemort qui félicitait une union qu'elle maudissait. Jonathan décida alors de suivre Yolanda dans cette hypocrisie, il acquiesça d'un signe de tête, prenant ces félicitations comme si elles avaient été sincères. La prévenir de ce mariage aurait été des plus ridicule et déplacé. Quel intérêt pour Jonathan ? Aucun, sauf si ce dernier aurait aimé s'attirer d'avantage les foudre de la sorcière, car Yolanda aurait été capable d'accepter l'invitation, elle serait venu, Jonathan l'aurait aperçu...et après ? Aucun intérêt.

- Tu aurais perdu ton temps à ce mariage... Répondit Jonathan, regardant les grilles immobile de l’ascenseur. Tout comme je perdrais mon temps à assister au tien. Et je sais combien nous détestons perdre notre temps. Pas vrai ? Demanda t-il sans vraiment attendre de réponse en retour.

Et lui, Théodore, Qu'en était-il ? Comment s'était-il mêlé à la vie de Yolanda ? Depuis quand ? Jonathan avait montrer de l'indifférence à ce couple, mais il n'en avait pas été moins surpris, désagréablement surpris. Pour Jonathan, Yolanda n'avait rien à voir avec Théodore, bien que tout deux partages quelques idées et fassent parti du même camp. Non, ils n'avaient rien à faire ensemble, ce n'était pas sérieux. Jonathan se persuadait que ce n'était qu'une histoire de temps, que Yolanda avait choisi Théodore pour un but bien précis, mais rien de concret. Oui, Jonathan en était persuadé, refusant d'entendre qu'un amour sincère pouvait exister entre elle et lui. Yolanda méritait mieux, mais qui était Jonathan Crewe pour penser cela ? Il n'était qu'un sorcier qui ne pouvait admettre ses véritables sentiments à la vu de ce que c'était trouvé Yolanda...Théodore Crewe. Autant se balader avec un nid de vipère.

- Sinon...qu'est-ce qui t'amène ici ? Tu es venu accompagner ton nouveau...prétendant ? Demanda Jonathan d'un ton calme et plat, même si prononcer le mot 'prétendant' pour parler de Théodore lui était assez...insuportable.
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(#) ♣ Re: « La trahison est la seconde nature des femmes. »

par la plume de Invité ϟ Posté Ven Déc 28 2012, 16:13



Yolanda se sentait prise de vertiges.
Le vertige de l’ascension et le vertige de la chute.
La folie amoureuse la tenaillait, tandis que la lave de tous ses mauvais sentiments jaillissait de nouveau.
Son âme la brûlait.
Elle se sentait une misérable.

« J’aurais au moins aimée être prévenue… », murmura-t-elle avec un petit sourire triste. « Kimberley Field, on m’a dit. Ce nom ne me dit absolument rien. Ce doit être quelqu’un de tout à fait charmant. Un coup de foudre, j’imagine ? Et maintenant, le grand amour ? »

Kim. Imbécile. Il avait épousé le reflet de Yolanda Yeabow. Il croyait aimer le reflet de Yolanda Yeabow. Idiot. Etait-il donc toujours amoureux d’elle ? Croyait-il que cette consolation lui rendrait la vie plus belle ? Mais se rendait-il seulement compte de ce qu’il faisait ? Lorsqu’elle y pensait, la sorcière écumait.
Sombre idiot.
Alors, c’était facile de balayer Yolanda Yeabow, et de laisser place à sa copie ? Alors, c’était donc plus simple de se dire qu’on l’oublierait ? Et c’était tellement plus noble, n’est-ce pas, de choisir le bien à la facilité…

Quand il reprit la parole, seulement, Yolanda s’apaisa doucement ; la fureur en elle s’éteignait. Elle nota avec un amusement non dissimulé sa grimace lorsqu’il prononça le mot prétendant, et en conclut avec satisfaction que la voir au bras de son frère ne le laissait pas indifférent.

« Oh, mon amant, tu veux dire ? », corrigea-t-elle avec une jouissance puérile, sans la moindre pudeur. « Jonathan Crewe, j’ai d’autres choses à faire que d’aller accompagner l’homme que j’aime où il va, tu ne penses pas ? Mon rang ne me permet pas de jouer les. J’avais à parler au Seigneur des Ténèbres. Et je devais régler une affaire au Département au-dessus du tien. Celui qui se charge de Poudlard. »

Elle essayait, elle essayait de contrôler sa voix et de masquer les tremblements autant que possible ; elle tentait bien, elle tentait bien de ne pas frémir, de ne pas bouger ou sourire plus qu’il ne le fallait. Seulement, qu’il ne s’aperçoive pas qu’elle était en train de subir les supplices de l’enfer, que son cœur saignait d’une hémorragie qu’on ne pourra plus guérir, que sa chair était comme transpercée de mille couteaux, et qu’elle se retenait de verser les larmes de faiblesses, des larmes pour demander grâce.

Au prix d’un effort, encore, elle ouvrit la bouche. « Mais tu n’aurais pas dû me cacher l’existence de ton frère, John… C’est un homme réellement extraordinaire. » Elle se força à sourire. « De mon point de vue, il est parfait. »
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(#) ♣ Re: « La trahison est la seconde nature des femmes. »

par la plume de Invité ϟ Posté Lun Déc 31 2012, 21:44



Un amant, rien que ça ? Manquait de lui dire Jonathan qui répondit d'un simple sourire en coin, moqueur...mais amer. Théodore, ce choix était une erreur, pensait-il. Que pouvait trouver Yolanda à cette énergumène ? Des qualités de Mangemorts ? Peut-être, mais Jonathan se réconfortait en se disant qu'il ne s'agissait que d'une simple mise en scène...la vengeance d'une femme au cœur brisé. Encore une fois, il ne serait pas nécessaire d'expliquer le regret de Jonathan, le regret d'avoir blessé, mais il le fallait bien ! Non ? Il fallait bien que chaque chose retrouve leur place, que chaque personne retourne avec celle ou celui qui lui était destiné. Oui, Jonathan en était persuadé, il n'avait pas eu autre choix que de quitter Yolanda. Il devait le faire, sinon qu'est-ce que cela aurait pu donné ? Il n'aurait cessé de se torturer l'esprit avec l'image de cette blonde qui l'avait charmé la toute première fois...c'était mieux ainsi, sauf quand on se déplaît à voir certaine personne au bras d'un autre.

Malgré un mariage, malgré la certitude de son couple, Jonathan ne pouvait s'empêcher à cet instant de lister ce pourquoi Yolanda et lui n'était pas fait pour être ensemble ad vitam eternam. Il se surprenait à penser cela, sans vraiment admettre ce pourquoi il se devait penser à cela. Bien vite, Jonathan perdait la tranquillité de son esprit. Comme au temps où il sortait avec la Mangemort, l'Auror en était encore à s'assurer de ses sentiments envers la femme qu'il aimait...cette femme qu'il avait épousé, envers qui il avait juré fidélité et tout un tas d'autre chose que les couples se promettent. Ignorant alors que la vie réserve de drôle de surprise.

- Vos affaires reprennent donc. Glissa Jonathan lorsque Yolanda avoua la véritable raison de sa présence, cachant bien sa curiosité à savoir ce que Voldemort avait à dire à Yolanda...de plus, concernant Poudlard. 'Poudlard', un seul mot qui rappela le souvenir d'Arianne. Là aussi, Jonathan se retenu de demander quelque nouvelle à la mère de sa fille. De toute façon, il n'en aurait pas eu le temps puisque Théodore fut ramené sur le tapis de la conversation.

- Ce n'est pas un frère. Rétorqua aussitôt Jonathan qui – devait bien l'avouer – venait d'exposer un certain agacement à l'énonciation de ce prénom : Théodore. Sérieusement, pensait Jonathan, que pouvait-elle lui trouver ? Non physiquement, mais intérieurement. Pour l'Auror, Yolanda n'avait rien à faire avec Théodore. Eux aussi n'étaient pas fait pour s'aimer, pour vivre ensemble, pour construire une histoire...comment Yolanda Yeabow pouvait aimer l'être que Jonathan reniait le plus au monde. Et je ne te l'ai jamais caché...la preuve, tu l'as trouvé. Assez facilement même. Je voyais seulement aucun intérêt à te le faire connaître...et je ne sous entend pas par-là que je craignais quoi que ce soit. Précisa Jonathan qui semblait sincère dans ces paroles. Effectivement, Jonathan n'avait jamais craint Théodore, il n'aurait jamais eu l'idée qu'un tel homme aurait pu séduire une telle femme que Yolanda. Mais une fois de plus, Jonathan ne s'attarda pas à ce rappeler que l'amour de ce 'jeune' couple ne serait qu'éphémère. Ton point de vue n'engage que toi...des nouvelles d'Arianne peut-être ? Oui, autant changer les sujets qui fâche. Finalement, demander des nouvelles d'Arianne n'était pas un si mauvais choix. De plus, Jonathan en était sincèrement intéressé...et après tout, il était de son devoir de père de poser ce genre de question.
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