IMPULSIVE – DANGEREUSE – BRUSQUE – VIOLENTE – INDEPENDANTE – DIRECTE – IMPATIENTE – PROVOCATRICE – JOUEUSE – INSTINCTIVE – REBELLE

Les sorts fusent, droite, gauche, je saute, j’évite, un sourire carnassier ourlant mes lèvres. Du coin de l’œil, j’aperçois la traînée bleue d’un sortilège, l’adrénaline monte dans mes veines. C’est le moment. Je me penche en avant, tant pour améliorer mon aérodynamisme et par-là même ma vitesse que pour passer sous le sort. Puis, accélérant, je me retrouve face à face avec Greengrass. Me délectant de son air ahuri, je ferme mon poing et le lui écrase en pleine figure, me délectant du bruit de l’os se brisant. Il pousse un cri de goret qu’on égorge et je me recule, un sourire satisfait collé sur le visage. Riordan, ce rabat-joie, ne peut cependant pas me laisser profiter de ma victoire en paix et je l’entends déjà me reprocher d’avoir usé d’une méthode moldue pour vaincre mon adversaire. Pas de ma faute si Greengrass est tellement naze que mes poings suffisent à l’envoyer au tapis ! Un sourire mauvais remplace néanmoins mon expression précédente et je déclare.

-C’est de la magie qu’il vous faut ? Suffisait de demander. Diffindo !

La peau du bras de Greengrass avec lequel il se tient le nez se détache dans une giclée d’hémoglobine qui me ravit. Immédiatement c’est la ruée pour essayer de voir comment il va, mais je ne m’en occupe plus, quittant l’aire d’entraînement pour rejoindre mon vestiaire. Les endorphines d’un bon combat m’envahissent progressivement et je me sens vraiment bien. Il est tellement rare ces temps-ci que Riordan nous autorise à avoir des duels entre nous, pourtant ça me manque ! Parce que si je n’ai rien contre un bon petit massacre de Moldus lorsqu’il s’agit de retirer son gamin à une mère échevelée qui refuse de le lâcher ou à un père qui se prend soudain pour le héros de la journée, ils manquent sincèrement de répondant ! Alors, certes, j’apprécie de pouvoir m’en donner à cœur joie et libérer un peu de toute cette violence qui bouillonne toujours en moi sans que personne ne critique mes actes mais ce n’est pas suffisant. Ce n’est jamais suffisant ! Parfois je me dis que j’aurais mieux fait de choisir de devenir chasseuse de lycans comme Père, mais l’idée de travailler sous ses ordres me rebute toujours autant. Au moins, au Ministère, je n’ai pas de rendre de comptes qu’à Riordan et la marque sur mon avant-bras droit étant similaire à la sienne, il se contente en règle générale de critiquer mes actions verbalement, sans pousser plus loin.

Mais revenons un peu en arrière histoire que je me présente. Je m’appelle Elaine Morton, j’ai trente-deux ans et je suis Tireuse de Baguette d’Elite, une des meilleures qui soit si vous voulez mon avis. Je suis la fille cadette de Berthold Morton et Alison Yaxley. Les Morton se veulent en effet de Sang-Pur malgré plus d’un Moldu dans l’arbre généalogique familial et Père pensait qu’en épousant une Yaxley de la branche secondaire, il pourrait augmenter le prestige de la famille. A vrai dire, je ne sais pas si ça a marché. Tout ce que je sais c’est qu’après la naissance de ma sœur, Ann-Mary, il voulait absolument un fils, mais comme il fallut cinq ans à Mère pour enfanter de nouveau et que je suis clairement de sexe féminin, il s’est fait à l’idée de ne pas avoir de descendance masculine. Heureusement pour lui, je suis un sacré garçon manqué et il ne lui fallut pas grand-chose pour m’élever dans la culture violente des chasseurs des lycans. Ce que je ne regrette absolument pas. Rien ne remplace le frisson de la chasse. Voir votre proie convaincue de vous avoir échappé et lui tomber dessus pile-poil au moment où elle s’y attend le moins, c’est l’extase. Bien entendu, le danger d’être mordu existe toujours et à dix ans j’ai vu Père abattre un de ses hommes infecté mais c’est exactement ce risque qui me plaît. Rien de mieux que de titiller la mort pour se sentir vivante !

Avec un caractère pareil, j’imagine que ça ne vous surprendra pas d’apprendre que le Choixpeau n’a pas hésité une seconde à m’envoyer chez les Rouge-et-Or. C’est que plus casse-cou que moi vous ne rencontrerez pas. Ma scolarité fut par conséquent plus chaotique qu’autre chose, ayant passé plus de temps à l’infirmerie et en retenue pour avoir entamé un duel avec mes camarades qu’autre chose. J’ai aussi été éjectée de l’équipe de Quidditch en troisième année parce que mon usage des cognards était « trop violent », en même temps qu’ils relisent les règles merde, un cognard c’est violent par définition ! Enfin, bref, autant vous dire que la vieille McGo ne m’avait pas à la bonne, mais quand on a un Nimbus coincé dans le cul on n’a rien à dire !

Quoiqu’il en soit, j’ai fini par être diplômée et l’heure de choisir une carrière est arrivée. Avec mon statut sanguin, ce n’était pas un vrai problème, je n’avais qu’à me diriger vers la voie qui me plaisait le plus. Tout ce que je savais à l’époque, c’est que je voulais un job physique, un truc où je pourrais me défouler vraiment, sans qu’on me tombe dessus à la moindre infraction au règlement. Le problème c’est que l’autorité et moi on fait deux mille alors le job qui aurait dû me convenir par excellence, à savoir chasseuse de lycans, n’était pas envisageable. Etre aux ordres de Père, très peu pour moi. Je me tournai donc plutôt vers le département des Tireurs d’Elite, c’est comme être Auror mais avec encore plus de danger et dix fois moins de paperasse, bref le pied ! On s’occupe ainsi d’aider les Aurors pour les arrestations les plus compliquées et plus généralement on se charge de chopper les mioches de Moldus qui développent des pouvoirs magiques pour en faire des esclaves. Perso, les gamins je n’en ai rien à faire mais pouvoir me battre avec les parents, j’adore ! Bon rien à voir avec un combat contre l’Ordre – j’en rêve – mais on fait avec ce qu’on a. En plus, comme Ann-Mary travaille au Département de contrôle et protection de l’enfance du Ministère, elle est la première informée lorsqu’un Né-Moldu fait usage de ses pouvoirs, elle m’en informe donc immédiatement et on est encore plus efficaces.

Faut dire aussi que ma sœur est dingue. C’est une ancienne Serdaigle mais je la trouve bien plus inquiétante que bien des Serpentards avec qui je travaille et qui se prennent pour les prochains Seigneurs des Ténèbres. En effet, elle n’a aucune empathie humaine, bon perso je n’en ai pas beaucoup non plus, mais Ann-Mary on dirait bien qu’elle est incapable de sentiments. Je veux dire elle a choisi son job parce qu’elle est fascinée par l’idée que des Moldus puissent développer des pouvoirs magiques et, en étant là où elle est, elle peut établir des théories scientifiques sur comment les Nés-Moldus apparaissent en se basant sur les listes de nouveaux enfants déclarant leurs pouvoirs ! Enfin, moi ça m’arrange alors je ne vais pas m’en plaindre non plus.

A part ça, tout à l’heure, j’ai parlé d’une marque sur mon avant-bras pas vrai ? Comme vous avez pu le deviner, il s’agit de la marque des Mangemorts. En effet, pour continuer à se faire bien voir du gouvernement, Père m’a demandé de les rejoindre à peine sortie de Poudlard. Il avait bien tenté la même chose ave Ann-Mary mais celle-là, à part ses théories, rien ne l’intéresse. Il s’était donc dit que c’était peine perdue. Avec moi c’était plus simple, mais il a quand même fallu me convaincre, je veux dire si je refuse déjà l’autorité paternelle, imaginez un peu devoir allégeance complète à un type que je ne connais ni de Merlin ni de Circée ! Néanmoins, après avoir pu observer la liberté avec laquelle les Mangemorts peuvent se battre sans avoir à subir de conséquences, j’ai fini par me faire une raison et autant vous dire que je ne regrette pas ! Je n’ai jamais rien ressenti d’aussi intense que le jour où ma marque m’a été apposée ! Je m’en souviens comme si c’était hier. On était quatre, j’étais la seule fille, je suis passée en dernier. Tout le monde s’attendait à ce que je me démonte après avoir vu les trois types devant moi s’effondrer au sol en chialant comme des mioches. Sauf que ce fut tout le contraire. La douleur indescriptible fit vibrer chacun de mes nerfs comme jamais et lorsque je repris enfin ma respiration, à genoux parterre, j’avais le regard brillant d’excitation. C’était exactement ce que j’avais recherché toute ma vie, ce moment où on est si prêt du gouffre qu’on se sent on ne peut plus vivant. Dommage que je n’ai rien connu de similaire depuis. Mais peut-être que les mauviettes de l’Ordre vont se réveiller bientôt et que je vais enfin pouvoir m’en donner à cœur joie dans mon premier combat réel, parce que pour autant que j’aime laminer mes collègues, y’en a pas un seul qui fasse réellement le poids, c’est franchement ennuyant.

En réalité, je m'appelle Cap’tain Tapioca. J'ai atteint l'âge de 23 ans et j'habite en région parisienne. J'ai connu Avada Kedavra par Chocapic. Mes icônes ont été réalisés par © moi. Je pense être présent(e) sur le forum sept jours sur sept et pour être sûr(e) que je serais validé(e) rapidement, je déclare que OK.