par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Dim Oct 01 2017, 12:06
Lisbeth Melis ne pouvait s'empêcher de se perdre quelques instants, le regard posé sur la barrière qui permettait l’accès à la voie 9 ¾. Ce n'était pas la première fois qu'Anatole Melis croisait ce regard sur le visage de sa sœur, un regard complexe partagé entre l'envie, la frustration et une sorte de tristesse lorsqu'elle revenait à elle, pensant certainement que ce genre de chose n'était plus pour elle.
- Un jour, tu y reviendras. Glissa Anatole, cherchant seulement à briser le silence inconfortable. Lisbeth se contenta de sourire, détournant son regard sur son frère et lui faisant croire qu'elle finirait bien par accepter cette interdiction. - Tu devrais y aller. Il est bientôt l'heure. Dit-elle, enlaçant son frère avant de s'en séparer. - Je peux encore rester, tu sais. -Ne dis pas de bêtise.
C'est avec une sensation de remords camouflé derrière un fin sourire qu'Anatole fini par prendre ses affaires pour traverser le passage vers la voie 9 ¾. Personne ne se doutait encore de ce qui attendait les élèves de Poudlard pour cette nouvelle année. Même Anatole, aussi perspicace soit-il, ne se doutait de rien. Il occupa le dernier compartiment libre, ne cessant de se demander – durant le trajet – si Lisbeth allait un jour lui en vouloir, ou bien si ce n'était déjà pas le cas.
Déjà, la gare de Pré-au-lard apparu derrière les vitres. Le PoudlardExpress ralentissant jusqu'au point d'arrêt. Ils étaient encore nombreux à rejoindre Poudlard, mais bientôt il n'en serait plus question.
Une sorte d'incompréhension et rapidement le bouche à oreille circula dans la longue fil d'élève qui remontait jusqu'au hall d'entrée. Certains parlaient de test, d'autres étaient un peu plus précis en parlant d'élèves rejetés. Ce n'est que lorsqu'il atteignit le pas de la grande porte qu'il comprit, plus ou moins. C'est un jeune garçon, à sa gauche, qui l'éclaira.
- Ils vont nous trier. Dit-il, laissant la panique graduer sa voix. - Nous « trier » ? Reprit Anatole avec calme, jetant un regard sur le garçon de troisième année. - Oui...un sixième année à parlé d'une potion de vérité pour nous faire cracher le morceau.
Que racontait-il ? Ce sorcier n'était pas encore assez clair. Soudain, une sorcière devant eux, se retourna. Genilla Horny était une camarade de classe d'Anatole, elle semblait en savoir un peu plus.
- Ils veulent s'assurer qu'il n'y ait aucun née-moldus cette année. Dit-elle, lorsqu'un sanglot résonna à la gauche d'Anatole. - Je suis foutu... Sanglota le troisième année.
Anatole observa les autres sorciers autour de lui. Petit à petit la foule s'avança un peu plus dans le hall, pour finalement se séparer en quatre fil distinct, chacune reliant à une table où se tenait un membre du personnel de Poudlard. Sur ses tables, de petites fioles y étaient posées et distribuées à chacun des élèves. Les ordres étaient clairs et la question posée l'était tout autant. De loin, un homme se tenait en haut du grand escalier, observant attentivement le déroulé de cette mauvaise affaire.
- Arrêtes de pleurer. Reprit Anatole à l'attention du troisième année. Si tu continues, ce sera perdu d'avance pour toi. Il est peut-être possible d'éviter ce « test ». Dit-il, se concentrant quelques instants pour observer à nouveaux les alentours. Bien évidemment qu'il était impossible d'empêcher ce mécanisme, mais il pouvait toujours tenter d'en tirer un d'affaire. Il attrapa le sorcier par le poignet et lentement le détourna sur le côté, cherchant un passage pour fuir de cette foule, ou tout du moins remonter la fil en sans inverse, sans pour autant être aperçu.
L’enfer est à notre porte. Je crois que cela résume assez bien la situation. Il va loin. Il ira encore plus loin. Bientôt, ce seront, nous, les professeurs encore sains d’esprits qui se verront renvoyer chez eux. Ce qui est plutôt étonnant c’est qu’il ne l’ait pas encore fait. Si j’avais été lui ? J’aurais commencé par là. Nous ne sommes pas nombreux à résister encore à l’envahisseur mais nous sommes toujours là. Enfin si cette pétasse de Bellatrix continue de me suivre, je crois que je ne le serais plus pour très longtemps. Suivi par un mangemort, voilà notre sort. Je les emmerdes tous ses mangemorts. Ils ne passeront pas. Je l’espère. Vraiment.
Je suis arrivé hier à Poudlard, pour être tranquille le peu d’heure qu’il me reste. Le Ministre nous tuera tous. J’ai peur, aussi. Peur de l’avenir de notre pays. Entre un malade mental qui veut tout pouvoir et une Milice complètement schizophrène, la Grande-Bretagne est bien mal barrée. Et si je déménageais ? Pour aller où ? En Australie. Loin. Loin d’ici. Loin du dingue qui nous sert de Ministre et loin d’Alix. Pour l’oublier. J’ignore où j’en suis avec elle. Et je crois que j’en ai marre d’attendre en espérant un signe de sa part. J’en ai marre d’être pris pour un idiot, voire plus. Je ne suis plus ce petit Serdaigle qui disait « amen » à tout, aujourd’hui c’est fini et si un mangemort me saoule dans mon boulot, je le transforme en ver de terre. Au moins, j’aurais la paix et je pourrais le tuer bien plus facilement.
Le Poudlard Express est doit arriver en fin d’après-midi. J’ai erré dans les couloirs, évitant bien soigneusement les autres professeurs et les mangemorts présents au château. Rowena, ô Rowena, il est bien loin le château de ton enfance. Celui que tu as créé de tes mains. Mille ans d’existence, trois ans de construction et tellement peu pour le détruire. L’auriez-vous créé tous les quatre, si vous aviez pu voir l’avenir ? Si vous aviez pu prévoir qu’un demi-cinglé – que dis-je, un cinglé complet – lui donnerait cet avenir, l’auriez-vous ne serait-ce qu’imaginé ? Je n’ai pas eu la chance d’être né sang-pur mais quand je vois le panneau immense, prenant la moitié du mur devant moi, je me dis que finalement être un sang-mêlé en est une. Une vraie. Merlin soit loué de me l’avoir donnée. Je suis devant depuis plus d’une heure. Une heure que je lis et relis les mots gravés sur le panneau d’affichage. « Tous les élèves doivent passer par le Sérum de Vérité dès leur arrivée à Poudlard. Aucun Né-Moldu n’entrera dans l’enceinte du château. »Je suis dépité, totalement pantois devant ce que je suis en train de lire. Il est dingue. Totalement dingue. C’est interdit d’utiliser ce genre de sérum envers un élève. Malheureusement, la loi, c’est lui. La Grande-Bretagne est tombée bien bas, et je crois qu’elle ne se relèvera pas.
« Alors Sanders, qui sera le premier à partir ? » Je crois que j’ai eu envie de lui faire bouffer son petit sourire de péteux. Rabastan Lestrange. Une saloperie, celui-là. Pire que son satané frère. Je regrette que Sirius Black ne l’ait pas tué en même temps. Vraiment. Un parfait petit toutou à son Voldychéri. S’il savait que Le Seigneur Noir n’avait aucune pitié et qu’il n’en avait que faire de lui ? Se rendent-ils vraiment compte que Lord Voldemort, leur grand maitre, se joue et se sert d’eux pour arriver à ses fins ? Ceci dit, il ne vaut mieux pas pour le Ministre que les Mangemorts deviennent intelligents. Il aurait du souci à se faire. « Parce que tu as compris ce qui était écrit ? » ai-je répondu sèchement. Silence. Il faut que cela monte au cerveau et honnêtement, ce n’est pas facile quand il n’y en a pas. « SANDERS ! » Je crois que je l’ai entendu hurler lorsque je tournais à l’autre bout du couloir. En duel, je ne fais pas le poids. Il userait de certains sorts que je n’ai même pas envie de connaitre. Il va falloir que je l’évite durant quelques heures, après il aura oublié. C’est l’avantage lorsque l’on ne possède pas de cerveau, on oublie très vite. Il est désormais cinq moins dix, les élèves devraient être pour les uns, dans les calèches, et pour les autres, dans les barques. Je me souviens de mon arrivée au Château la première fois, tu ne peux l’oublier même dans ce contexte infâme. C’est tellement fabuleux. J’ai poussé jusqu’au couloir de métamorphose, ma classe et mon bureau s’y trouvaient. J’avais hâte de reprendre les cours, tout comme je haïssais mon boulot. Mais l’idée de laisser des élèves innocents à l’abandon dans ce Château croulant sous les Mangemorts, je restais là. Je ne pouvais pas partir, pas comme ça. Pas encore. Mais, je l’admets, il ne m’en faudrait que très peu cette année pour renoncer à mon poste. Je ne tenais que pour les élèves mais je sentais que j’étais arrivé à un point qui commençait à être de non-retour.
A cinq heures, je suis retourné dans le hall pour accueillir les élèves. Je me suis arrêté en haut des escaliers. Wilkes se tenait debout ans les escaliers d’en face, tel l’impérieux moyen. Il ne lui manquait plus que la couronne et les gardes. Il observait les quatre files d’élèves s’installer devant les tables. Il y avait Bellatrix Lestrange, évidement, qui se tenait sur la première table, ce petit sourire narquois qui lui allait jusqu’aux oreilles. La manche gauche relevée pour bien montrer son appartenance. La seconde table avait pour chef ce cher Antonin Dolohov, un peu moins con que Rabastan Lestrange, qui occupait la troisième table, mais il n’avait pas beaucoup de neurones en plus. Deux peut-être, mais je doutais fort que les connexions se fassent. Quant à la dernière table, c’était Lucius Malefoy. Il était tombé encore plus bas que terre celui-là. Il était parti de très haut pour arriver au même stade que les clampins qui faisaient les baby-sitters. Je ne dirais pas que la trahison de son fils en a fait pour beaucoup mais je le pense très sérieusement. Je n’ai jamais aimé Drago Malefoy, surtout quand nous étions à Poudlard. J’étais le Je-Sais-Tout de Serdaigle. Si j’avais eu des lunettes, il m’aurait sûrement traité de Binoclard à abattre mais je dois l’admettre depuis qu’il a tenu tête à ses parents, il est nettement remonté dans mon estime. Comme quoi, on peut être con durant l’enfance, et enfin connecter ses neurones pour se rendre compte de ses conneries.
J’ai observé les élèves du haut de mon escalier, les mains dans les poches de ma robe de sorcier. La gauche tenant ma baguette, des fois que cela dégénère. On sentait la tension dans les rangs, comprenant ce qui allait se passer. Déplorable situation à laquelle je ne pouvais strictement rien faire. J’ai fini par descendre les marches pour me poster derrière les files d’élèves. Les quatre premiers venaient d’avaler leur gorgée de Sérum et franchissaient les portes de la Grande Salle avec grandeur. Ce tri allait être un véritable carnage. J’ai vu le Professeur Lupin passer dans la foule, aussi dépité que moi. Hagrid n’était même pas présent. Je crois qu’il a tellement eu raison de rester dans sa maison, j’aurais dû faire la même chose. Et Rusard… Lui si à cheval sur les traditions, je crois qu’il se serait pendu en voyant ça. Il fut le premier à être mis à la porte. Cracmol de son état, Wilkes n’a pas mis longtemps pour le foutre dehors sans procès, sans rien, juste ses yeux pour pleurer. Finalement, je l’aimais bien ce Rusard. Mon regard fut attiré par un mouvement qui se faisait à contre-courant. Discrétion quand tu nous tiens. J’ai reconnu Anatole Melis, un Serdaigle. Il tenait par le bras, un gamin, qui visiblement n’arrêtait pas de pleurer. Un Né-Moldu assurément. Wilkes, trop absorbé, par les quatre tables n’a pas bougé un orteil. Tant mieux, je le connais le jeune Melis et déroger aux règles, c’est sa spécialité. Alors qu’il passait devant moi, je l’ai attrapé par le bras. « Prends le couloir à gauche de l’armure. Il mène tout droit dans le couloir de Métamorphose. » Les couloirs secrets m’ont sauvé la vie, et quand j’étais élèves poursuivis par les Serpentard, et quand j’étais prof pour arriver plus vite à la Grande-Salle. J’ai fait demi-tour pour reprendre les escaliers. J’ai croisé le Professeur de Défense contre les forces du Bien. « Tu devrais rester, cela risque d’être drôle » J’ai ravalé un « Ta gueule » bien profond avant de rejoindre le couloir de métamorphose pour voir si les deux gamins m’avaient écouté.
par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Jeu Oct 12 2017, 00:47
Pleurer ne servait à rien, surtout devant ces gens. Personne n'aurait pitié de quelques larmes, seulement de la satisfaction. Anatole ne connaissait pas ce garçon et pourtant il avait fait le choix de l'aider, sans pour autant chercher à savoir s'il méritait – oui ou non – ce coup de main. Ce n'était pas tant le fait d'aider la bonne personne qui intéressait Anatole, mais plutôt le fait de pouvoir trouver une faille dans le système.
Forcement, il devait y avoir un moyen. Ne serait-ce une opportunité de quelques secondes, ce pourquoi Anatole observait attentivement les alentours, sans oublier de surveiller les « grands acteurs » de cette organisation, comme cette cinglée de Lestrange qui contrôlait l'une des tables. Bellatrix Lestrange était sans doute la personne qu'Anatole haïssait le plus à Poudlard, si bien qu'il se contenait suffisamment en sa présence pour ne pas tenter un geste regrettable.
Soudainement, il sentit une main sur son bras. Retenant sa respiration, il se retourna. Il cru un instant perdre la partie, mais ce fut que soulagement lorsqu'il reconnu le professeur Erwan Sanders qui lui indiqua discrètement le couloir à gauche de l'armure. Sans un mot, Anatole tira le troisième année jusque l'armure en question, se dégageant ainsi de la foule et se précipiter dans le couloir.
- Ils vont sûrement me retrouver. Je vais faire quoi, maintenant. S'inquiéta le troisième année, tandis qu'Anatole continua de le tirer un peu plus loin dans ce couloir. Il ne prit même pas la peine de lui répondre, car il n'en voyait pas l'intérêt. Que faire ? Question stupide, il suffisait de faire comme si tout était normal. Peut-être mentir, un peu, mais rien d'extraordinaire, cela ne paraissait pas si compliqué pour le jeune Melis qui arriva dans le couloir de Métamorphose.
- Ils finiront par me coincer. J'en suis sûr. Je veux pas être torturé. Reprit le troisième année, sanglotant de nouveau.
Anatole l'arrêta au premier renfoncement. Il ne comprenait pas comment ce sorcier pouvait encore s'apitoyer ainsi, de plus sur quelque chose qui n'arrivera peut-être jamais. Au pire, ils ne feront que le retourner chez-lui, mais Anatole se retenu de le lui dire. Bientôt des bruits de pas. Anatole s'engagea un peu plus dans le renfoncement avec le troisième année pour se cacher. Il jeta un coup d’œil discret dans le couloir, avant d'apercevoir la silhouette de celui qui les avait guidé jusque là.
Anatole sorti du renfoncement, suivi non loin du troisième année qui essuya ses larmes d'un revers de main.
- Personne ne vous as suivi ? Demanda Anatole au professeur.
Comment avait-on pu en arriver à une situation aussi extrême ? Comment avait-on pu laisser faire ? Comment lui, avait réussi à renverser le Ministère et se proclamer Chef des Sorciers de Grande-Bretagne ? Une situation qui m’échappait complètement, et pour laquelle, il n’y avait guère de solution. A moins de le tuer mais honnêtement, il était très bien protégé. Il y avait plus d’alliés à sa cause dans les entrailles du Ministère de la Magie que des alliés à la mienne. Des fois, je me rassure en me disant qu’Albus n’est plus de ce monde. Il ne peut voir ce qu’il se passe dans son château. Lui, le fervent admirateur des moldus. Ceci dit, tant qu’il était encore en vie, cela ne serait jamais arrivé. Je savais que ce que je faisais aller sûrement me couter cher si quelqu’un s’en apercevait mais je n’en avais que faire. Je ne pouvais pas voir tous ses pauvres gosses, qui n’avaient rien demandé à personne, être renvoyés chez eux comme des malpropres.
Le couloir de métamorphose était désert. Ils étaient tous en bas, dans le hall, à jubiler de leur victoire. Je n’osais imaginer ce qui pourrait se passer ensuite ? Virer les sang-mêlés ? Cela nous pendait au nez, il fallait être clair. Le Seigneur Noir, comme il aimait se faire appeler, était un fervent défenseur des origines pures. J’espérais, juste, qu’il n’en vienne pas jusque-là. D’un, parce que je devrais quitter mon poste et pour le coup, même si mon apport au pseudo espoir qui pouvait exister était maigre, je ne voulais pas que les élèves n’en aient plus du tout. De deux, si cela devait arriver, il n’y aurait plus beaucoup de sorciers en Grande-Bretagne. Car, soyons honnêtes, il y a bien plus de sang-mêlés que de sang-purs, même chez les mangemorts.
Je m’étais adossé contre le mur du couloir, observant l’armure sur son fier destrier. Elle me faisait penser au cavalier sur mon jeu d’échecs. J’avais fait, ici, un nombre incalculable de parties d’échecs dans la salle commune des Serdaigle. Je connaissais la version moldue mais lorsque j’avais découvert la version sorcière, je dois dire que je n’avais jamais réouvert mon jeu moldu. J’ai entendu du mouvement dans le couloir. Durant deux secondes, la main sur ma baguette, j’ai scruté l’horizon mais c’est le jeune Serdaigle et son compatriote qui sortirent du passage. Respire Erwan. Respire. Le plus petit des deux, pleurait. Cela ne servait sans doute à rien, mais cela faisait sûrement du bien à son moral. Mon père disait toujours que pleurer cela faisait du bien. Ou pas. Penser à lui, me serra l’estomac. Mon père me manquait. Il était parti en France après la mort de ma mère. Pour son bien. Depuis, je n’avais que peu de nouvelle. Je préférais. Je n’avais pas envie qu’il puisse lui arriver quelque chose. Ma mère avait été tuée par des mangemorts, à cause de ses idées. Elle faisait partie de l’Ordre du Phénix. Papa avait, alors, fait le choix que de partir et me laisser à Poudlard. Je restais au château durant les vacances scolaires, avec pour seule compagnie les fantômes, les armures et un membre de l’Ordre du Phénix. Autant dire, que j’ai eu le temps nécessaire de découvrir et redécouvrir le château de A à Z. Mon père me manquait, c’était un fait.
« Vous n’avez pas été suivi ? » interrogea le Serdaigle. J’ai souri. « Non, rassurez-vous. Et vu ce qu’il se passe en bas, personne ne se souci d’un Professeur. Surtout moi. » Je n’ai jamais été du genre extravagant, plutôt introverti. Même en tant que professeur, je ne me faisais pas beaucoup remarquer. En revanche, tout le monde connaissait mon point de vue sur la situation, ce n’était donc pas difficile d’imaginer que j’avais fuis ce « folklore » pour aller dans mes appartements. Partout sauf dans le hall. J’ai observé l’autre gamin. Si j’avais été à sa place, j’aurais sûrement été dans le même état. M’empêcher de faire Poudlard, aurait été pour moi, un cauchemar. A l’époque, j’allais d’un monde à l’autre sans me poser de question. J’étais moldu de par mon père et sorcier de par ma mère. Je suis allé à l’école moldue, je connaissais ce monde par cœur mais à aucun moment, je m’étais dit que je ne pourrais peut-être jamais aller à Poudlard. C’était une évidence pour moi. Et si tout ça, n’avait pas existé ? Je crois que je me serais mis à chialer comme un bébé sans pouvoir m’arrêter.
« Comment vous appellez-vous ? » lui ai-je demandé. Je ne me souvenais pas de lui. Pourtant, je suis assez physionomiste mais je dois admettre que pour le coup, sa tête ne me disait rien. Je me suis retourné vers Anatole Melis. « Vous savez ce que vous risquez si jamais, on vous prend en flagrant délit de sauvetage ? ». Un aller simple pour son domicile. Sa sœur avait déjà été mise à la porte. Un Melis dehors, cela suffisait peut-être ? Certes, ce n’est pas moi qui irait le dénoncer et j’espérais sincèrement que son petit manège dans le hall, de remonter la fille d’élève, comme un saumon remonterait le courant, ne s’était vu que de moi. Sinon, je doutais que lui, et son camarade puisse rester un jour de plus dans l’enceinte du château. « C’est honorable de vouloir le sauver mais restez prudent, je ne voudrais pas voir partir un autre bon élément de ce château ». L’armure face à moi a bougé, me faisant sursauter. Non, je ne suis pas stressé. Respire Erwan. Ce n’est que l’armure. « Et maintenant, vous comptez faire quoi ? ». Parce que si reprendre les cours dès demain, s’avérait simple, garder secret le statut du né-moldu s’avérait nettement plus compliqué. Tout se sait au château. Et dans ses temps compliqués, personne n’est sûr, pas même les élèves. Il ne fallait pas croire que les élèves étaient tous comme Anatole. Et un jour, cette histoire risquait de tomber, et là… ça ferait mal pour les deux élèves.
par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Sam Oct 28 2017, 10:52
Non pas qu'il doutait de la discrétion du professeur Erwan Sanders, Anatole jeta tout de même un second coup d’œil d'une extrémité à une autre du couloir, tandis que le troisième année se présenta de manière assez brève, sans doute trop préoccupé par le fait d'être parvenu à passer entre les mailles du filet.
Conroy Reaves, c'était son nom, un Poufsouffle de troisième année. Pourquoi lui et pas un autre. Anatole devait sans doute mettre ça sur le dos du hasard. Conroy avait seulement été au bon endroit, au bon moment et à côté de la bonne personne. C'est tout.
Anatole recentra son attention sur le professeur lorsque celui-ci l'interrogea ; s'il savait le risque ? Il avait une petite idée sur la question. Il imaginait même très bien la personne qui se serait donné le plaisir de le retourner aux portes de Poudlard, mais il imaginait aussi le regard furieux de sa sœur si jamais elle l'avait retrouvé devant la porte de l'appartement aussi tôt dans l'année; un regard furieux qui aurait surpassé toutes insultes. Lisbeth Melis n'était pas friande de vulgarité, elle avait cette capacité à rester délicate et soignée, même en colère. Oui, Anatole craignait sans doute sa sœur dans ses moments là. Quoi qu'il en soit, il était inutile de se charger l'esprit de ses « et si... », pour le moment, tout ce que voyait Anatole s'était d'être parvenu à détourner le système – à une petite échelle bien évidemment – mais cela le laissa penser que rien n'était parfait dans cette organisation, donc qu'il était possible de s'amuser un peu, bien qu'à aucun moment Anatole considérait cela comme un jeu, mais seulement comme une expérience intéressante afin de jauger de futur possibilité.
- Au rythme où vont les choses dans cette école, je doute qu'y rester soit encore une chance dans quelques temps. Dit-il sans pour autant montrer une quelconque appréhension sur les devenir de Poudlard. Lisbeth aurait sans doute ajouté une pointe d'optimisme à cette réplique, mais Anatole se contenta de poursuivre ainsi ; Mais ce n'est pas encore une raison suffisante pour céder sa place.
Bien qu'il imaginait assez bien le devenir de Poudlard, Anatole n'était pas encore au point de vouloir abandonner cette « chance ». D'une parce qu'il avait encore beaucoup de choses à faire ici, puis de deux parce que jamais sa sœur ne pourrait lui pardonner une telle négligence ; elle qui l'enviait tant. Anatole n'avait cependant aucune prétention de vouloir, ou bien pouvoir, changer les choses. D’après lui, il y avait sans doute des sorciers bien plus impactant pour retourner la situation. Lui, ne s'était contenté jusque aujourd'hui de poursuivre les interdits, de se prouver encore et encore que toutes ses personnes aux idées bien fixées, n'avait finalement pas autant de pouvoir et de contrôle que ça. Il était important de se sentir encore libre, un peu. Le sursaut du professeur laissa penser à un peu de nervosité.
- Honorable, je ne sais pas...maintenant ça ne regarde que lui. Dit-il, laissant entendre que Conroy Reaves avait plutôt intérêt à ne pas tout mettre en l'air. Le garçon manquait sans doute d'assurance, mais Anatole l'espérait assez intelligent et malin pour ne pas attirer l'attention durant l'année. Nous allons attendre que les choses se tassent, et puis lorsqu'ils en auront fini avec leur affaire, ils débuteront la cérémonie des répartitions et nous irons...comme si de rien n'était. Dit-il, comme si tout était déjà préparé depuis plusieurs heures dans sa tête.
- Et vous ? Demanda Anatole. Combien de temps pensez-vous tenir ici ?
« Au rythme où vont les choses dans cette école, je doute qu'y rester soit encore une chance dans quelques temps. » C’est pas faux, ai-je failli lui répondre. Poudlard était tombé bien bas. Pauvres Fondateurs, heureusement plus là pour voir ça. Je crois qu’ils en auraient fait une attaque. « Mais ce n'est pas encore une raison suffisante pour céder sa place. » En voilà une bonne réaction. J’ai hoché la tête. Oui, il ne fallait pas céder sa place même si l’on acceptait pas ce qu’il se passait. J’ai toujours pensé que ne pas flancher devant l’ennemi permettrait qu’il n’atteigne pas ses projets, ou alors bien plus difficilement que souhaiter. Et pour tout dire, on était peu de professeurs contre ces idées loufoques à être encore présents dans l’enceinte du château. Tant que la rébellion existe, il y a un espoir.
Je trouvais cela honorable, même s’il semblait penser le contraire. Aider son prochain, c’est honorable surtout dans ce genre de situation. Car, qu’on le veuille ou non, Voldemort et Wilkes ne faisaient pas de cadeau et si Anatole s’était fait prendre par l’un des cerbères de notre cher Premier Ministre, il n’aurait même pas eu l’occasion de plaider sa cause, il aurait eu un aller simple pour Londres. Perpétuité on prenait avec Voldemort, sans procès. J’espérais juste pour lui que le Poufsouffle savait tenir sa langue. Bon, je pourrais lui envoyer un sort d’Oubliettes pour qu’il oublie le nom d’Anatole mais cela ne se faisait pas. On ne lance pas de sort à un élève. Ce n’était pas correct. Quoique. Et puis, qui se souciera de ça ? Wilkes a bien d’autres projets pour le moment. Et puis, franchement les autres sbires ne se privaient pas pour en lancer, eux, des sortilèges, alors…. J’ai beau ne pas être Directeur de Serdaigle, je protège mes ouailles. Je suis un Serdaigle jusqu’au bout des ongles, et je n’aime pas que l’on puisse ne serait-ce que toucher au petit doigt d’un Bleu Argenté. Et j’éprouve une certaine fierté d’avoir dans les rangs de cette maison Anatole, qui est prêt à risquer les dernières années qui lui reste pour aider un né-moldu. Et rien que pour ça, je peux user de tous les moyens pour empêcher ledit né-moldu d’ouvrir la bouche sur le comment il est encore à Poudlard, et sur qui l’aidé. « Nous allons attendre que les choses se tassent, et puis lorsqu'ils en auront fini avec leur affaire, ils débuteront la cérémonie des répartitions et nous irons...comme si de rien n'était. » Ça à l’air d’être tellement simple lorsqu’il le dit. Je souris. Il est bien optimiste mais après tout, cela peut fonctionner. Personnellement, je n’y aurais même pas mis les pieds à la cérémonie et j’aurais attendu sagement la sortie de la Cérémonie pour me fondre dans la foule et rejoindre les dortoirs comme si de rien était. Là, il y avait peu de chance de se faire remarquer alors qu’aller à la cérémonie, s’ils entraient au mauvais moment, Wilkes ou l’un des autres professeurs les remarqueraient bien plus facilement. « J’attendrais plutôt la fin de la cérémonie pour me fondre dans la masse lorsque tout le monde sort de la Grande Salle. » au-je lancé. Je trouvais ça, nettement plus sûr.
« Et vous ? Combien de temps pensez-vous tenir ici ? » La question me surprit. A ce rythme ? Deux jours, sans doute. Je crois même que durant deux secondes lorsque j’ai appris la nouvelle, je n’ai pas eu envie de prendre le Poudlard Express pour revenir. Mais, pour la sécurité des enfants qui étaient présents au château, je me devais de revenir. Trop de mauvaises ondes, trop d’enjeux à les laisser seuls sans alliés au sein du corps professoral. Nous devions être… trois, quatre tout au plus à être contre les idées du Premier Ministre. C’était peu, bien trop peu mais au moins on veillait sur eux. Un peu. Pas assez. « Autant de temps qu’il le faudra. » ai-je fini par répondre. Oui, je résisterais encore et toujours à l’envahisseur, comme les gaulois dans la bande dessinée française moldue Astérix et Obélix. « Je pense sincèrement que les élèves doivent pouvoir compter sur leurs professeurs, même si je n’approuve pas les idées qui sont dans cette enceinte, je ne peux pas partir. Ne serait-ce que pour vous, pour tous les élèves qui croient encore un peu à l’espoir ». Ça fait un peu mélodramatique dit comme ça mais à vrai dire, je n’avais pas vraiment envie de passer par des métaphores et autres tournures de phrases pour rendre le sujet un peu plus joyeux. On était dans la mouise – pour ne pas dire de grossièreté – jusqu’au cou depuis que Voldemort avait fait son coup d’état. Alors pas la peine de tergiverser sur les mots à dire. Et puis, ce n’était pas un secret que je n’approuvais pas ce qu’il se passait ici. Sans faire parti de l’Ordre du Phénix, je les soutenais à cent pour cents. « Comment va votre sœur ? » Même si le sujet pouvait être sensible, je n’ai pas pu m’empêcher de poser la question. Je l’aimais bien sa sœur. Dommage qu’elle ait eu trop bon cœur pour les dirigeants de cette école.
par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Jeu Nov 02 2017, 10:31
Approuvant d'un hochement de tête les paroles du professeur Sanders, le jeune Conroy semblait – lui aussi – d'avis à attendre la fin de la Cérémonie pour rejoindre le reste des élèves. Anatole n'y voyait aucun inconvénient, même si son idée de base ne lui paraissait pas si compliqué ; il suffisait juste d'être à l'heure, un timing précis, d'attendre l'instant T pour une discrétion assurée ; tout aurait été qu'une affaire de temps et de moment, rien de plus.
- La fin de cérémonie ? Pourquoi pas. Dit-il, pouvant quasiment ressentir le relâchement du troisième année qui échappa un soupire de soulagement. Anatole voulait bien admettre que son idée de base était un peu trop risqué pour une personnalité comme Conroy, mais l'idée restait tout de même jouable.
C'est alors que le Serdaigle détourna la conversation, s'intéressant et interrogeant sur une sorte « d'espérance d'activité professoral » dans le contexte actuel, car il n'était pas bien compliqué de connaître, de deviner les avis politique des uns et des autres, autant élèves que professeurs. Il suffisait d'être attentif ; il y avait toujours un geste, un comportement, une expression, une parole qui tendait à faire penser qu'une personne était plus d'un côté que d'un autre. Chacun et chacune avait sa façon d'exprimer son appartenance, consciemment ou inconsciemment, discrètement ou ouvertement. Il était important pour Anatole de savoir « qui était avec qui », mais aussi « pourquoi » dans certains cas.
Dans le cas du professeur Sanders, l'analyse avait été assez simple, vu que tout le monde savait à peu prés ce qu'il pensait et ce qu'il défendait, contrairement au professeur Lobou qui avait sans doute l'intention de commencer son premier cour de potion de l'année par un discours plus ou moins long afin d'exprimer un semblant d'indignation face au traitement réservé aux né-moldus, sans pour autant préciser qu'il avait prit plaisir à élaborer avec soins les innombrables potion de vérité.
Le professeur Sanders n'avait aucune intention de déserter, dirigeant ses raisons vers une sorte de soutien vis à vis des élèves qui étaient encore prêt à défendre Poudlard contre ce pouvoir nécrosant. Anatole acquiesça d'un hochement de tête assez bref, comme une sorte d'approbation. Au fond, ce n'était pas uniquement une forme d'approbation, mais de considération ; Anatole, derrière ce visage dénué d'expression, appréciait grandement la réponse du professeur qui ne tarda pas à demander des nouvelles de Lisbeth.
Comment allait-elle ? Bonne question.
- Ça va... Dit-il, repensant à ce moment sur le quai. Ce moment qui – pour la première fois – avait réveillé une crainte, une probabilité, ainsi que de nombreuses questions durant le trajet en PoudlardExpress et une sensation désagréable. Ce doute ressurgissant froissa presque le front d'Anatole ; signe d'inquiétude, de préoccupation, de questionnement. Finalement, peut-être qu'elle n'allait pas aussi bien que ce qu'il avait toujours su dire jusque présent.
- En fait, je n'en sais rien. Il reprit, effaçant la dernière expression de son visage. Elle fait comme si rien ne l'avait vraiment atteinte...mais je crois qu'elle me ment. Ou bien, c'est autre chose. Il détourna son regard vers le troisième année, comme pour se rappeler qu'il était encore ici. Nous pourrions attendre en cuisine...question de ne pas rejoindre les dortoirs le ventre vide. Voulez-vous vous joindre à nous ? Demanda Anatole au professeur.
Je m’étais toujours demandé ce que j’aurais fait si j’avais été élève à Poudlard, durant cette période. J’avais connu l’absence des nés-moldus, j’étais encore un bébé quand Voldemort avait fait son coup d’état. Je n’avais connu que lui en Premier Ministre et à vrai dire, j’avais toujours vu les Nés-Moldus mis en esclavage. J’étais encore à Poudlard lorsqu’ils ont la possibilité de venir étudier. Trop jeune à l’époque pour dire ou faire quelque chose mais aujourd’hui, alors qu’ils avaient gagné le droit de venir, qu’ils avaient réussi à se battre contre le pire des sorciers connus, aurais-je, moi, été capable de faire comme Melis et aider l’un d’entre eux à ne pas passer par le Sérum de Vérité et donc continuer ses études au sein de l’école de Sorcellerie la plus réputée au monde ? Je ne le crois pas. Je n’ai pas assez de courage pour le faire. Je réfléchis sans doute trop. Je l’ignore mais toujours est-il que je n’aurais sans doute pas fait la moitié, même le quart de ce que la famille Melis avait déjà fait au sein de ce Château.
« Ça va… » Petit ça va. Je doute, rien qu’au ton de sa voix, que tout aille bien. EN même temps, qui pourrait aller bien dans la situation de Lisbeth Melis ? Pas grand monde ou alors celui qui n’a pas compris ce qui lui arrivait. « En fait, je n'en sais rien. » Donnerait-elle le change à son frère ? Sans doute pour ne pas l’inquiéter. Je ferais la même chose à sa place. « Elle fait comme si rien ne l'avait vraiment atteinte...mais je crois qu'elle me ment. Ou bien, c'est autre chose » J’ai souri. Malheureusement, je ne pouvais pas y faire grande chose. Lisbeth avait signé son exclusion sans personne pour l’y inciter. C’était honorable ce qu’elle avait fait, et pour rien au monde je ne le lui reprocherais, bien au contraire. Et puis, personnellement, les objets illégaux qu’elle possédait n’étaient pas si illégaux que ça… question de point de vue. « Elle doit vouloir vous protéger. Vous êtes son petit frère Anatole. Elle veille sur vous, et je pense qu’elle ne veut pas que vous vous inquiétiez pour elle. Elle veut que vous continuiez vos études sans vous en faire pour elle. » C’est ce que je ferais, moi. Il était déjà difficile de vivre en cette époque, on s’inquiétait suffisamment. Je sais ce que c’est de s’inquiéter pour ses proches, je m’inquiète avec mon père même s’il vit en France, loin d’ici et qu’il a changé de nom pour être sûr de ne jamais être retrouvé par les autorités britanniques, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter. Heureusement, que le capitaine Hamphrey me donne des nouvelles régulièrement de lui. Je sais, ainsi, qu’il est encore en vie et qu’il va bien. Il me manque mais je ne pourrais jamais le revoir, pas tant que Voldemort sera au Pouvoir. Je ne veux pas le mettre en danger. Il est quand même le mari moldu d’une membre de l’Ordre du Phénix et ils ont réussi à la tuer, alors pourquoi pas lui ? Et puis, mon appartenance au clan de l’Ordre – même si je n’y ai jamais mis les pieds – n’est pas un secret d’état. Pourtant, je ne suis jamais allé, même après la mort de ma mère. Jamais. Je les soutiens, mais je ne veux pas m’impliquer. Je ne suis pas assez combattant pour ce faire mais étrangement, tout le monde le croit que j’en suis. En même temps, les Mangemorts ne sont pas des gens très futés. Il doit y avoir trois ou quatre sorciers dont leur appartenance est confirmée mais sans jamais elle n’a été prouvée. Mon ancien collègue James Potter. Tout le monde le sait qu’il en fait parti mais personne ne l’a prouvé. Donc pourquoi ne pourrais-je pas en faire parti ? Après tout, rien n’est prouvé. Tout est fait de doute. Tout comme els mangemorts. On sait que Lestrange en fait parti mais tant que personne n’a vu la marque sur son avant-bras, cela ne sera jamais prouvé même si elle le cri haut-et-fort à qui veut l’entendre.
« Nous pourrions attendre en cuisine...question de ne pas rejoindre les dortoirs le ventre vide. Voulez-vous vous joindre à nous ? » En voilà, une vrai proposition. Je sens bien qu’il ne souhaite pas s’étendre plus sur le sujet « sœur », ce que je peux parfaitement comprendre. J’agirais sans doute de la même façon. J’ai hoché la tête. « Je me joins à vous avec plaisir ». Il commençait à faire faim, et je n’irais pas à la Répartition. Je l’avais décidé depuis longtemps déjà. Assister à une représentation comme ça, il en était hors de question. Voir cet abruti de Wilkes jubiler parce qu’il avait renvoyé chez eux, tous ceux qui ne lui ressemblaient pas, non. Me retrouver au milieu de professeurs qui ne proclamaient que le sang comme légitimité, non. Et le pire dans tout ça, combien d’entre eux pouvaient réellement se compter parmi les sang-purs ? Les vrais sang-purs ? Pas grand monde. Et croyez-moi si les sorciers ne s’étaient jamais mêlés aux moldus pour se « reproduire », nous ne serions plus là pour en parler. Notre race aurait définitivement disparue de la surface de la Terre. Et cela me fait doucement rire ceux qui sont vraiment sang-pur et qui ne voient que par Lord Voldemort, LE sang-mêlé car oui, c’est un sang-mêlé. Quant à ceux qui se prétendent sang-pur mais qui en réalité ne le sont pas… je pense que je pourrais citer au moins cinq professeurs dans ce cas. « Allons-y par le passage du tableau. » ai-je lancé. Le tableau était une coupe de fruit situé au premier étage. Il suffisait de passer derrière pour arriver directement dans les sous-sols, où se trouvait les cuisines. Cela évitait de repasser par le hall d’entrée où l’on risquait de se faire repérer. Et ce n’était pas le but.
« Dites-moi Anatole, qu’avez-vous envie de faire après Poudlard ? » lui ai-je demandé. Il avait encore, le temps d’y penser mais la cinquième année allait arriver vite, avec les Buses et le choix des options pour l’année suivante. Et puis, je reste professeur dans l’âme, je n’allais pas lui parler de la pluie et du beau temps. Quoique… en ce moment, il fait beau.
par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Dim Nov 19 2017, 20:16
Le passage des cuisines n'étaient pas forcement loin, mais le trajet restait suffisant pour tomber sur une mauvaise âme ; alors, prudence. Anatole avança au même rythme du professeur, tandis que Conroy Reaves suivait derrière.
Anatole gardait une oreille attentive, tandis que son esprit reprenait l'explication du professeur Sanders au sujet de sa sœur. Elle faisait bonne mine seulement pour ne pas inquiéter son entourage ? Anatole ne voyait pas l'intérêt d'en faire autant, car en rien les semblants et les mensonges pouvaient protéger un individus ; d’après Anatole, c'était stupide, il ne se considérait pas comme le plus imprudent des deux, Lisbeth n'avait aucune raison de se faire autant de mauvais sang...si toute fois il s'agissait bien de cela.
Après Poudlard ? Anatole avait quelques idées, sans certitudes, seulement des idées qui allaient et venaient lorsqu'il réfléchissait à la question. Un jour il envisageait de poursuivre ses études en sortilège, pour tenter de reprendre la carrière de son père. Un autre jour, il se disait pourquoi pas se risquer à une carrière d'auteur, comme sa mère. Et puis, un nouveau jour, il se rendit compte qu'il pourrait se fier à sa passion pour les objets trouvés, mais sans vraiment savoir où cela pourrait le mener plus tard. Son père s'était sans doute posé les mêmes questions avant de finalement trouver sa vocation, quelques années plus tard, pour l'invention de sortilège. Sa mère, quant à elle, se décida très vite à devenir romancière, si bien qu'elle arrêta ses études en cour de septième année pour se consacrer à son premier ouvrage sorcier, Le domaine des gnomes.
- Je dois avouer que ça me paraît assez loin encore... Dit-il, son regard attentif à l'environnement du couloir. Peut-être que je ferais des études en sortilège, ou peut-être dans une spécialisation plus littéraire...ou bien je n'irais pas plus loin et je finirais par essayer de multiple chose, sans véritablement trouver pour quoi je suis fait. Je ne trouve pas ça, si mal. C'est une forme d'ambition, quant on y réfléchit.
Le tableau à la coupe de fruit se dessinait au loin. Anatole jeta un nouveau coup d’œil sur le troisième année, avant de reporter son attention sur le passage caché. Il chatouilla la grosse poire verte, jusqu'à ce que celle-ci se mette à glousser et se transforme en une poignet de porte. Anatole restait toujours admiratif par l'ingéniosité et l'originalité des passages secrets à Poudlard.
Les elfes de cuisine étaient en pleine activité et ne laissèrent pas déconcentrer par l'arrivée des trois sorciers, si ce n'est peut-être cet elfe de maison qui termina de placer le dernier chaudron sur le feu avant de disparaître et réapparaître devant les trois intrus. L'elfe paraissait assez vieux, le teint assez grisâtre et une œil plus opaque que l'autre, il était habillé d'une loque brunâtre et son front plissé laissait deviner une forme de mécontentement.
- Faut-il répéter à ses messieurs que l'accès aux cuisines est interdite ? Lança le vieil elfe, plissant son gros nez en direction des deux élèves, avant de se tourner vers le professeur, attendant sans doute une réponse de leur part.
Je crois que dès que je suis entrée à Poudlard je savais ce que je voulais faire comme métier plus tard. Professeur. Je trouvais que cela m’allait bien et puis j’ai toujours eu soif d’apprendre et soif de transmettre ce que j’apprenais. Je ne suis pas un Serdaigle pour rien. Toujours le nez dans mes bouquins à étudier. Et encore maintenant, j’en apprenais encore. Sur la métamorphose et sur tout le reste. J’étais loin d’être un sorcier accompli, qui n’avait plus rien à apprendre de la vie. J’avais encore tellement de chose à voir, à comprendre, à entendre. Et le transmettre à mes jeunes me faisait le plus grand bien, même si la moitiés d’entre eux, n’en avaient rien à faire, se croyant plus haut que les autres et imaginant sûrement que celui qui nous sert de Premier Ministre allait leur apprendre ce dont ils avaient besoin. Ils avaient encore tellement de choses à apprendre, surtout sur notre Premier Ministre. Mais c’était ainsi. Et même si seuls deux élèves retenaient ce que je racontais, c’était déjà ça de gagné. « Je dois avouer que ça me paraît assez loin encore... » Cela allait venir bien plus vite qu’il ne le pensait. Je disais ça aussi à l’époque, que j’avais encore le temps, que les Aspics étaient loin et j’y suis arrivé sans vraiment m’en rendre compte. « Peut-être que je ferais des études en sortilège, ou peut-être dans une spécialisation plus littéraire...ou bien je n'irais pas plus loin et je finirais par essayer de multiple chose, sans véritablement trouver pour quoi je suis fait. Je ne trouve pas ça, si mal. C'est une forme d'ambition, quand on y réfléchit. » Certes, sur le fond il n’avait pas tort mais tout de même. Mais après tout, tout le monde n’était pas fait pour faire quelque chose de concret, mais lui… je ne doutais pas de ses capacités à trouver ce pour quoi il était justement fait. Il avait encore trois ans pour se décider, et c’était largement suffisant pour trouver ce qui lui faisait palpiter son cœur. « Certes, c’est une ambition comme une autre mais je suis sûr que vous trouverez ce pour quoi vous êtes fait, même si vous ne suivez pas le chemin de vos parents ». A croire que c’était acquis dans les mœurs de suivre la voie de ses parents, sans même se poser de question. Non. Et heureusement. Après, je ne dis pas qu’il ne faut pas faire comme ses parents. Il faut juste faire ce que l’on a envie, et cela correspond aux voies de ses géniteurs alors, il ne faut pas hésiter. « Mais vous avez encore un peu de temps pour vous décider. Le principal, Monsieur Melis, c’est de se plaire dans ce que l’on fait. » Un ami de mon père était ainsi, à trainer les pieds tous les matins pour aller travailler dans son entreprise moldue. Il avait suivi la facilité, reprendre l’entreprise de ses parents mais c’était vite rendu-compte qu’il détestait son travail. Résultat, il n’était pas heureux, il râlait toujours après ses collègues trainait les pieds, se mettait souvent en arrêt maladie… au final, son travail semblait bien plus lourd que le mien – devant gérer une trentaine de sorciers qui ne maitrisent pas leurs pouvoirs, oui c’est du sport. La différence entre lui et moi, c’est que j’adorais mon boulot et tant pis si je me retrouvais face à des futurs petits fidèles de Lord Voldemort, j’aimais enseigner, et malgré les différences d’opinions qu’il pouvait y avoir dans chacune des salles à Poudlard, mes paroles ne tombaient pas dans l’oreille d’un sourd. Aussi infime soit ce qu’ils pouvaient retenir, cela pouvait ressortir à tout moment de leurs vies d’adultes, et cela m’apportait beaucoup de réconfort à me dire que, non, je ne faisais pas ce travail en vain.
Le troisième année ne pipait mot, timidité ou peur ? Aucune idée. Ceci dit, tant qu’il ne hurlait pas pour nous faire repérer, cela m’allait. Je n’avais pas envie de couper tout de suite ma carrière de Professeur, même si j’assumais parfaitement mes actes, je ne voulais pas quitter tout de suite Poudlard. On était peu de professeurs à résister encore à l’envahisseur, alors ne pas gâcher tout, tout de suite. J’ai laissé Anatole ouvrir le passage vers les cuisines. Je l’avais souvent emprunté lorsque j’étais élèves, avec Kyle, lors de nos insomnies nocturnes. Je devais l’admettre, penser à Kyle, me sera l’estomac. Il me manquait. On s’était disputé. A cause d’une fille, qu’il m’avait allègrement piqué. Je l’avais détesté pour ça, mais aujourd’hui, je devais l’admettre mon meilleur ami me manquait, bien que je ne l’avouerais jamais ni à l’intéressé, ni à qui que ce soit d’autre. On fut accueilli par les elfes de maisons qui préparaient le repas. Le vieil elfe semblait mécontent de nous voir. « Faut-il répéter à ses messieurs que l'accès aux cuisines est interdite ? » Je lui ai fait un immense sourire lorsqu’il s’est tourné vers moi. « C’est moi qui leur ai autorisé l’entrée. » Même si cela ne ferait pas grand-chose de plus, cela ne mettait pas les deux élèves dans l’embarras d’initiatives. Et puis, les élèves peuvent aller partout dans le château tant qu’ils sont accompagnés d’un professeur, non ? Je ne sais plus, je l’admets. Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas lu le règlement. « Ecoutez, j’ai surpris ces deux élèves à vouloir faire une farce à la maison Serpentard. Je les prends donc en retenue pour le reste de la soirée, mais nous ne sommes pas des sauvages, ils ont besoin de force pour faire ce qu’ils ont à faire. » L’elfe me regardait dubitatif. Oui, les retenues dès le premier jour cela existe. « Ils voulaient mettre des boules puantes dans la Grande Salle durant la répartition » L’elfe fronça les sourcils. C’étaient eux qui nettoyaient, il me fit un signe de tête pour me remercier de leur enlever du travail inutile. Oui, je suis formidable… ou pas. « Vous pouvez leur préparer un petit truc à manger, s’il vous plait ? Je dois les emmener dans la Forêt Interdite » A sa tête, la punition semblait de taille pour la bêtise qu’ils allaient faire, il est retourné à ses fourneaux. « Vous prenez ce que vous voulez dans ce qu’il préparera et on ira dans mon bureau manger le tout, on sera bien mieux là-bas. » ai-je lancé dans un murmure. « Ils ne diront rien, les elfes de Poudlard ne sont pas très contents du directeur actuel mais il ne faudrait pas non plus les mettre en porte-à-faux. Cela ne serait pas correct pour eux. » Les elfes étaient encore moins bien traités depuis que Wilkes était ici. En même temps, il n’avait aucune considération pour les nés-moldus, et les moldus, alors les elfes c’était pire que tout. Je savais qu’ils n’iraient pas cafter le fait que nous étions là mais je ne voulais pas leur apporter plus d’ennuis qu’ils pourraient en avoir. « Et vous dites merci en prenant ce que l’on vous donne ». ai-je terminé en observant l’elfe s’afférer à faire trois assiettes, rien que pour nous.