Si il y avait une journée que beaucoup de jeunes sorciers attendaient avec impatience, il s'agissait sans nul doute de ce onzième jours de cette nouvelle année. Poudlard – portails grands ouverts – laissait une vague d'élèves s'écouler sur le chemin menant à Pré-au-Lard. Pour certains, c'était le bon moment pour dépenser gracieusement leurs quelques mornilles ou gallions, pour d'autres c'était l'occasion ou jamais de s'aventurer au pied de la célèbre Cabane Hurlante. Tous le monde avait une raison bien particulière de quitter les murs de l'école durant une journée entière, et comme tous ce monde, Anatole avait la sienne.
On se souvient encore de lui, traînant les pieds, le dernier de cette foule d'élèves. Puis soudain, il ne restait pas même l'ombre de ce Serdaigle semblant peu content de cette sortie. Seul le sol enneigé laissait entrevoir quelques empruntes de pas dériver sur le bas côté, jusque traverser la lisière du petit bois qui longeait une bonne partie de la route.
Vêtu de sa cape qu'il portait habituellement, Anatole Melis avançait au travers le bois. La manière dont-il progressait montrait clairement que ce terrain là ne lui était pas étranger, bien au contraire. Anatole continuait d'avancer, passant entre les arbres fins et élancés, jusqu'à atteindre les ruines de ce qui semblait être à l'origine une maisonnet de pierre. Mais aujourd'hui, il ne restait plus grand de cet endroit, seulement quelques pierres camouflées sous la blanche neige, quelques pierres qui délimitaient cependant encore les anciennes fondations de la maison. Parmis ces ruines, Anatole s'était abaissé au sol, baguette en main. D'un geste assurée, il passa sa baguette à la surface d'un périmètre bien précis. Au passage de la baguette, la neige s'était mise à fondre, laissant peu à peu percevoir une sorte de plancher qui se révèlait être au final une trappe par laquelle le Serdaigle venait à nouveau de disparaître. Aussitôt cette trappe refermée, une épaisse couche de neige la recouvrit aussitôt.
En dessous, un ancien sous-sol où sentait l'humidité. Les poutres semblaient encore capable de soutenir le plafond où quelques racines ressortaient. Anatole descendait les quelques marches grinçantes, menaçant presque de céder sous le poids du sorcier. Eclairé par le bout de sa baguette, Anatole parvint enfin à rejoindre un sol beaucoup plus stable, un parterre où il était préférable d'ignorer la couche de poussière qui le recouvrait. Quelques rats, ou bien souris, échappaient quelques couinements. Les araignées, quant à elles, tissaient de belle toile sur les charpentes. Et puis, sans compter les insectes qui grouillaient par endroit. Cet endroit n'avait rien de 'somptueux', mais pour Anatole il était bien d'avantage, car lorsqu'il prit soin d'allumer chacune des lanternes qui étaient suspendues sur les parois de cette 'caverne', il était impressionnant de compter le nombre d'objets, et de livres qui se trouvait là.
Ici reposait son trésors ( tout du moins ce qu'il avait pu en sauver), quelques mètres sous terre, loin des regards indiscrets. Au beau milieu de ce "désordre ordonné" se trouvait un vieux fauteuil dont le tissus avait été rongé, c'est ici que Anatole aimait se reposer pour se plonger au travers une histoire qu'un des livres se trouvant ici racontait. De grands auteurs moldus et sorciers se côtoyaient, des objets basiques se mélangeant aux autres semblant particulièrement 'technique' d'utilisation. Un endroit où la magie et la "non-magie" se réunissaient enfin. Anatole admirait une fois de plus tous ses biens, presque fier de cette collection qui paraissait si monstrueuse aux yeux de quelques sorciers. Il est vrai, cette collection était monstrueusement diversifiée, et dangereusement compliquée à protéger.
Mais si Anatole s'était rendu ici aujourd'hui, ce n'était pas pour lire, ou bien étudier un objet quelconque, non. Derrière cette pile de choses, il y avait la carcasse d'une cheminée au conduit bien encombré, inutilisable pour le moment. Anatole comptait bien remettre sur pied cette pièce importante de cet endroit, car cette cheminée ne permettrait non seulement de donner un petit côté chaleureux à ce sous-sol, mais aussi à permettre un passage, un passage pour que Anatole Melis puisse retrouver sa soeur. Encore fallait-il qu'elle soit au courant de son projet, car Anatole comptait bien lui en faire la surprise. Ainsi, une fois la cheminée réparée, ils pourraient enfin se voir plus souvent, il suffirait alors d'une simple poigne de Poudre de Cheminette. Mais ce projet n'était pas aussi simple, car si refabriquer cette cheminée était une sacrée étape, permettre un accès via la Poudre de Cheminette loin de la surveillance du Département des transports magiques, venait en quelque sorte à construire un réseau de cheminée essentiellement privé...donc une étape encore plus important à réaliser. Enfin, il était à présent facile de comprendre pourquoi Anatole Melis, depuis quelques semaines, semblait s'intéresser tout particulièrement aux ouvrages concernant Les réseaux de Cheminée existantes à ce jour. Des ouvrages peu intéressants, mais facilement accessibles puisque personne ne voulait perdre son temps à ce genre de lecture. Sauf peut-être Melis qui était le seul de Poudlard à trouver une certaine importante aux travers ces pages de documentations.
Alors qu'il continuait de travailler auprès de cette cheminée, de fin filet de poussière s'effondrait du plafond. Levant la tête, Anatole comprit que quelque chose, ou peut-être quelqu'un circulait au dessus de lui, semblant presque insister. C'est alors que le Serdaigle s'empressa d'éteindre toutes les lanternes avant de se précipiter à la lueur de sa baguette derrière le vieil escalier. Si quelqu'un devait mettre le pied dans cet endroit, Anatole comptait bien ne pas l'en faire ressortir des plus indemne.
par la plume de Remus J. Lupin ϟ Posté Sam Jan 11 2014, 16:15
-Et revenez bien tous avant le couvre-feu de 18h, tout élève dépassant cette limite sera sévèrement sanctionné. Poudlardien ou invité, pas de différence, je préfère préciser. Vos parents à tous nous ont laissé en charge de votre sécurité, ce qui signifie que nous sommes autorisés à prendre les mesures que nous jugerons nécessaires pour l’assurer.
Je tourne alors un regard plus marqué vers un groupe de pré-adolescents italiens qui s’est déjà joyeusement fait remarqué depuis son arrivée. Trois garçons et deux filles entre douze et quinze ans. Des cousins si je me fie à leur nom de famille commun, Fitolino, la ressemblance familiale et aux rumeurs qui affirment qu’ils ne sont pas tous frères et sœurs. Quoiqu’il en soit, ils sont tous, malgré des caractères différents, d’un naturel des plus curieux qui les amène sans toujours sans même parfois s’en rendre compte à tester toutes les limites autour d’eux pour voir où se trouve le point de rupture. De mon côté, je trouve que ça leur donne un petit côté attachant tant qu’ils ne dépassent pas certaines bornes, mais tous les collègues ne sont pas si tolérants et je jurerais que Yeabow pour n’en citer qu’une les a déjà pris en grippe. Le plus drôle c’est qu’ils viennent d’une famille on ne peut plus sorcière, pas de sang moldu à l’horizon depuis des générations. Les déclarer Sang-Purs serait exagéré mais on ne peut décemment pas leur reprocher leur ascendance et encore moins une quelconque « traîtrise » à la race sorcière puisqu’ils ne semblent accorder aucun intérêt à la vie moldue. Seuls les mystères que recèle le monde magique paraissent les enthousiasmer.
Je retiens donc un sourire amusé lorsqu’ils hochent tous la tête de manière affirmative comme pour jurer qu’ils s’en tiendront à l’horaire indiqué. Puis, une fois que je me suis assuré qu’aucun retardataire ne va sortir des portes du château en courant, je prends moi-même la direction de Pré-au-Lard. J’ai besoin de me changer un peu les idées en prenant l’air. L’arrivée des élèves étrangers n’a en effet pas été de tout repos, chaque faction estudiantine s’efforçant de les embrigader dès le premier instant. Je trouve d’ailleurs quelque peu désolant que les inimitiés soient désormais telles que des adolescents y soient empêtrés dès leur scolarité, mais je ne peux décemment pas empêcher mes étudiants d’affirmer leurs opinions. Je m’assure simplement que les disputes verbales ne dégénèrent pas en batailles rangées et fait particulièrement attention aux membres auto-proclamés de l’Ordre junior, sachant qu’à l’exception d’Erwan, les autres professeurs ferment les yeux sur toute action déplacée de la Confrérie.
Ainsi, cette sortie à Pré-au-Lard est également l’occasion pour moi, après quelques jours intenses de prendre un peu de repos de mon côté. J’avais initialement prévu de me rendre aux Trois Balais pour discuter quelque peu avec Rosmerta mais une trace de pas dans la neige s’écartant soudain du chemin menant au village attire mon attention. Si j’en crois la pointure, il s’agit d’un élève. Seul qui plus est. Ça ne me dit rien qui vaille. Soit l’élève prépare un mauvais coup, soit il risque de se perdre à force de chercher la solitude. Je décide donc de suivre la trace pour m’assurer tout au moins qu’aucun de mes étudiants n’est en danger.
Cependant, arrivé au beau milieu d’une clairière à en croire l’absence d’arbres, les traces disparaissent sans prévenir. Craignant l’embûche, je tends l’oreille, usant de mon ouïe surdéveloppée pour tenter de déceler où il ou elle pourrait se cacher. Malheureusement, à part les bruits habituels à la forêt, un cerf se déplaçant à une centaine de mètres sur ma droite en faisant crisser la neige, deux hiboux hululant derrière moi, le clapotis d’un lac un peu plus loin, pas de son humain. Il ne reste donc plus qu’une solution logique, mon élève mystère est encore sur place, je suis simplement incapable de le percevoir. Il ne s’agit donc pas de l’usage d’un quelconque sortilège de Désillusion ou d’une potion d’Invisibilité car Moony serait capable de le sentir tout de même. Je me mets donc à faire le tour de la clairière méthodiquement, remarquant qu’il s’agit en réalité d’un espace aménagé par l’homme pour y construire ce qui dut être une maisonnette de pierre il y a des décennies de cela.
Tous mes sens sont donc en alerte tandis que j’examine les lieux et soudain, un craquement lointain arrive à mes oreilles. Je ré-appuie au même endroit et cette fois-ci j’en suis quasi sûr, c’est bien le craquement du bois que j’ai entendu. Sautillant sur place pour faire une dernière vérification, j’en suis désormais intimement convaincu. Je dégage donc la neige d’un sortilège de nettoyage et un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres lorsqu’une trappe se dévoile devant mes yeux. Par précaution, je lance un Alohomora et me recule au cas où elle serait enchantée, mais rien n’a lieu. J’en déduis donc qu’aucun sortilège de protection n’y a été apposé. Je m’accroupis donc pour tirer la lourde poignée vers moi et tombe sur un escalier. Je m’y engage donc, refermant précautionneusement la trappe derrière moi. Je lance ensuite un Lumos et descend les escaliers avec précaution, m’attendant à ce qu’un danger fasse brusquement son apparition, mais avant de finir ma baguette illumine sans le vouloir une vieille horloge d’époque sur ma droite et je ne peux retenir un sifflement d’admiration. C’est du travail d’artiste ! A première vue, je dirais probablement un mécanisme du XVIIIème siècle, mais il faudrait que je m’en approche pour vérifier. Ce que je m’apprête à faire quand …
par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Dim Jan 12 2014, 20:14
...Anatole pointa le bout de sa baguette dans le dos de l'intrus.
- Pas un pas de plus ! S'exclama le Serdaigle, la baguette fermement maintenue dans sa main, piquant d'avantage le dos du sorcier avec la pointe de sa baguette. Il faisait encore bien trop sombre dans cette cave pour apercevoir clairement de qui il s'agissait, mais qu'importe son nom, et même sa fonction dans ce monde, Anatole n'acceptait aucune autre présence que la sienne en cet endroit. Alors que sa main gardait la baguette collée dans le dos de sa cible, Anatole usa de son autre main pour rabattre la large capuche de sa cape pour ainsi se glisser dans l’anonymat. Levez vos mains bien haut...et quand je vous le demanderez, vous vous retournerez. Continua Anatole, usant toujours de cette impassibilité qui résonnait dans l'écho de sa voix. Il ne jouait pas un mauvais tour, Anatole prenait très au sérieux son rôle envers tous ces objets qu'il disait lui appartenir. A vrai dire, la plupart de ces objets qui occupaient ce sous-sol n'était que de la récupération. Une longue année de récupération et de restaurations pour certains d'entre eux. Le jeune Melis avait toujours été ainsi, comme son père, et comme le reste de ses ancêtres; possessif. ' Un vrai dragon' lui rappelait souvent sa mère lorsqu'elle remarquait que son fils n'était pas des plus prêteur. Anatole aimait cette image de dragon siégeant sur son butin, se débarrassant de quiconque oserait l'approcher. Et bien, aujourd'hui c'était un peu la même chose...à quelques détails prêt.
Si Anatole était aussi possessif qu'un dragon, il n'en avait pas pour autant la carrure. Et même si ce sorcier devant lui le dépassait d'une ou deux tête, cela lui importait peu, lui qui avait toujours entendu dire que les avantages physiques ne comptaient pratiquement pas dans la vie, tant que l'on savait se servir de ses avantages intellectuel. Et il était indéniable que Anatole savait avoir de la réflexion, si ce n'est un peu trop pour parfois se mélanger les idées. Lorsque le sorcier leva sagement ses mains assez haut et que l'ensemble des lanternes éclairèrent de nouveau, le Serdaigle lui ordonna alors d'une voix froide et linéaire:
- C'est bon...retournez-vous !
Reculant d'un pas en arrière, Anatole maintenant sa baguette en position, observait sans trop levé la tête ( pour ne pas être reconnu ) le visage de l'intrus. Le professeur Remus Lupin. Un visite qui surpenait assez Anatole, il aurait imaginé quelqu'un d'autres, mais peu importait finalement. Le Professeur Lupin n'avait pas être ici, comment avait-il pu trouver cet endroit d'ailleurs. Anatole se jura de réviser la discrétion de ce sous-sol. Si un avait pu y parvenir, d'autres pourront en faire autant. Marchant de côté, Anatole se plaça rapidement entre le professeur et l'horloge, toujours la baguette levée.
Et maintenant, quoi faire ? Il était bien beau de menacer quelqu'un avec une baguette, entre autre son professeur, mais que faire, surtout lorsqu'il s'agissait d'un professeur tel que Remus Lupin. De bonnes choses circulaient à son sujets dans les couloirs de Poudlard, mais aussi quelques critiques provenant des adorateurs de Yeabow, Lestranges et compagnie. Anatole n'avait jamais eu rien à redire des cours du professeur Lupin, à vrai dire, il n'avait encore jamais eu affaire à lui...comme en ce moment. Anatole avait pour habitude de s'éclipser aussitôt que l'on sonnait la fin d'un cour. Sauf si besoin, bien évidemment. Mais le Serdaigle ne perdait pas son temps à discuter avec les professeurs comme le faisaient d'autres élèves, même si les connaissances du professeurs lui était intéressant...Anatole Melis semblait avoir toujours mieux à faire.
- Maintenant...donnez moi votre baguette. A t-il poursuivit, tendant une main, tandis que l'autre pointait toujours avec la baguette. Mais doucement, pas d'entourloupe Professeur. Tout va très bien se passer...il faut seulement faire ce que je vous dis.
par la plume de Remus J. Lupin ϟ Posté Mer Jan 15 2014, 11:47
Tout à mon admiration, j’ai baissé ma garde et n’ait pas senti l’autre présence dans la pièce. Je me retrouve donc désormais avec une baguette pointée dans le dos et un compagnon fort mécontent de ma venue. J’ai cependant connu des situations plus traumatisantes, ainsi, plutôt que de paniquer, je décide de collaborer tranquillement en attendant d’en savoir un peu plus sur la situation. Je lève donc les bras conformément à la demande qui m’a été adressée, tout en profitant de cet instant pour rechercher d’autres présences dans la pièce. Je n’entends cependant pas d’autres respirations que la mienne et celle de mon agresseur et conclue par conséquent que nous sommes seuls dans ce sous-sol. Voilà qui jouera en ma faveur plus tard. Pour l’instant néanmoins, pas de précipitations, attendons de voir ce que va faire mon assaillant.
Ce dernier m’intime l’ordre de me retourner, ce que je fais sans geste brusque, pour éviter de le provoquer. Tant que je n’aurais pas plus d’informations sur mon adversaire, agir d’une quelconque façon peut s’avérer des plus dangereux. Il exige ensuite que je lui fournisse ma baguette. Sa voix m’indique qu’il s’agit d’un adolescent, probablement un élève au vu de sa façon de s’adresser à moi par mon titre de professeur. Mes prédictions étaient donc bonnes. Ce que je n’avais cependant pas anticipé c’est le sérieux dans la voix du jeune homme. Je ne sais pas ce qu’il fait ici mais il ne s’agit nullement d’une farce sans conséquences. Son ton, pour aussi monotone qu’il puisse paraître au premier abord, semble indiquer une détermination que je ferais bien de ne pas sous-estimer. Néanmoins, si je ne réagis pas d’une façon ou d’une autre, la situation risque de s’enliser. Or, pour aussi sérieux que soit l’élève qui me tient en joue, il ne tient pas la comparaison avec un groupe de Mangemorts en voulant à ma peau, je ne vais par conséquent pas me démonter pour quelques menaces.
Je sors par conséquent ma baguette de ma poche et la lui tend sans réticences. Je rajoute cependant, comme pour lui rappeler qu’il ne contrôle pas la situation autant qu’il le désirerait simplement parce qu’il m’a désarmé.
-Vous réalisez qu’en tant que professeur de sortilèges, enseigner la magie sans baguette aux septièmes années fait partie des prérequis de mon travail et que je suis par conséquent un spécialiste en la matière n’est-ce pas ?
Et c’est entièrement vrai, il ne s’agit nullement là d’un bluff pour inquiéter l’adversaire. Etrangement, j’ai toujours eu une affinité pour la magie sans baguette. Je ne sais pas si c’est le côté plus primaire qui attire l’animal en moi ou simplement le hasard mais le fait est que produire des sortilèges sans l’aide de ma baguette me vient naturellement. Certes, il est impossible de jeter des charmes complexes ou de finasser les détails sans baguette, mais la magie instinctive a une puissance bien supérieure. En effet, sans baguette pour la canaliser, la force innée du flux magique se déverse en vous et c’est au sorcier lui-même de servir de canalisateur. Or, j’ai toujours apprécié le rush que cela implique. Ainsi, tout comme la magie informulée n’est pas particulièrement mon fort - j’aime à prononcer à haute voix les mots exacts d’un sortilège, les choisissant avec précision pour bénéficier pleinement de la force qu’ils portent en eux - la magie sans baguette est bien ma spécialité. C’est d’ailleurs en partie ce qui me permit d’obtenir le poste de Professeur de Sortilèges puisque je me souviens encore de l’air ahuri de Minerva et du sourire satisfait d’Albus lorsque j’éteignis un feu de plusieurs mètres de hauteur d’un simple Aguamenti sans baguette pendant mon entretien d’embauche. Ils m’engagèrent pratiquement sur le champ, la recommandation de mon examinateur aux ASPICs faisant le reste. Bon et, outre cela, j’aime à penser que Minerva a toujours eu un faible pour les Maraudeurs et que l’idée de m’avoir comme collègue lui était agréable. Mais, c’est sûrement mon orgueil qui s’exprime là.
-Autrement dit, si vous attaquez, je vais répliquer, étant dans mon droit de mon défendre face à l’attaque d’un élève s’en prenant au corps professoral. Et, sachant je n’ai aucune intention de quitter les lieux sans savoir ce que fait un élève non autorisé dans un sous-sol caché au beau milieu de la forêt, nous sommes comme qui dirait dans une impasse, que proposez-vous donc ?
par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Sam Jan 18 2014, 23:33
Le regard sur la baguette, et les oreilles attentives aux paroles prononcés par le Professeur R. Lupin. Anatole avait omis un détail, à son plus grand regret, un détail concernant les capacités du Professeur à user de sortilège sans pour autant avoir besoin d'une baguette. Autant dire qu'il s'agissait-là d'un détail important, cependant Anatole pouvait considérer de chance, le simple fait qu'il s'agisse de ce professeur, et non d'un autre qui n'aurait certainement pas prit la peine de lui faire remarquer à quel point désarmée n'était pas gagné. Une leçon de plus à retenir pour Anatole, qui se promettait déjà d'y réfléchir à deux fois avant de se lancer sur son adversaire.
Tout ça n'était qu'une question de détails. Important, comme celui-ci, ou bien pas, comme un autre. Pour Anatole, tous détails lui étaient important, et il lui était rare d'en oublier un, mais aujourd'hui semblait être un jour non ordinaire, car rien ne semblait reposer sur les habitudes. Ce que Anatole n'appréciait pas particulièrement.
Toujours est-il que son adversaire soulignait certains points qui n'étaient pas inutile de prendre en compte. Des détails, encore des détails. Mais des détails pouvant permettre d'agir sagement, sans le moindre faux pas, des détails permettant de prendre les bonnes décisions, les plus juste. Ce pourquoi Anatole aimait les détails dans une situation pareil, même si il aurait aimé les prendre en compte bien avant...dans ce cas, peut-être aurait-il révisé d'avantage ses actions.
- Si vous me le permettez, je vous ferais part de ma proposition un peu plus tard. Rétorqua Anatole, toujours aussi platement, comme si les détails soutenus par le Professeur Lupin ne l'avait nullement atteins. Alors, qu'en réalité, bien au contraire. Avant toute chose, j'aimerais vous informer que si il y a bien une personne non autorisé ici, il s'agit bien de vous...cet endroit est le mien. Reconnaissons-ici le réflexe accaparant des Melis, accaparant que dis-je...possessif. A vrai dire, Anatole avait reconnu cet endroit comme le sien dés lorsqu'il posa, pour la première fois, le pied sur le vieil escalier. Et personne ne semblait vouloir lui réclamer quoi que ce soit, l'endroit était bel et bien abandonné, mais aussi perdu. Cependant, je dois reconnaître l'efficacité de vos paroles. Alors, je vous laisse votre baguette Professeur...et faites ce que vous voulez de vos bras. En conclu Anatole avant d'abaisser sa baguette, mais sans pour autant la placer dans sa poche, il se contenta de la garder bien en main. Comment êtes vous parvenu jusque-là ? Lui demanda Anatole. J'espères au moins que personne ne vous ait suivi...sachez que j'apporte une grande importance à cet endroit. Et que même si vous ne me semblez pas des plus nuisible...acceptez que je méfie tout de même de votre présence. L'informa aussitôt le jeune Melis. Maintenant si vous voulez vraiment en savoir plus sur cet endroit...je pourrais vous y aider, mais avant tout, reconnaîtrez vous cela..."Il y a des livres dont le dos et les plats sont beaucoup ce qu'ils ont de meilleurs "
par la plume de Remus J. Lupin ϟ Posté Jeu Jan 23 2014, 19:20
Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres au fur et à mesure que mon attaquant s’exprime. Une chose est sûre, je ne suis pas le seul à ne pas me laisser dépasser par les évènements et je serais presque impressionné par le calme dont il fait preuve si je n’étais pas habitué à remarquer les moindres détails et que, derrière la façade posée, je ne percevais pas la réflexion à l’œuvre et le désagrément ressenti face à la découverte de mes capacités insoupçonnées. Ce qui n’enlève cependant rien au sang-froid de l’adolescent. Plus d’un aurait déjà flanché dans sa situation, pas nécessairement en s’excusant, mais, plus probablement en attaquant pour tenter de s’échapper sans faire face aux conséquences de ses actes. Pas mon peu bavard compagnon néanmoins.
Mon sourire s’étire d’ailleurs quasi inconsciemment lorsqu’il me fait remarquer que l’intrus ce soir c’est moi et non lui. Quand on y pense, il n’a pas tort. Je ne sais où je suis alors qu’il a l’air d’être le maître des lieux. Pour aussi étrange que ça sonne, et surtout pour aussi inquiétant que ce soit. Car, peu importe la raison, qu’un élève possède un sous-sol caché de la vue de tous en dehors des murs de Poudlard est loin d’être rassurant. Réalise-t-il seulement ce qu’il aurait risqué si, en lieu et place de votre serviteur, c’était une personne moins bien intentionnée qui avait fait son apparition ? Et puis, question numéro un, pourquoi diable nécessite-t-il cet endroit ?
Les questions s’empilent dans mon esprit mais je décide de les laisser de côté pour le moment pour commencer par m’attirer les bonnes grâces de mon hôte involontaire – dans la mesure du possible permis par la situation bien entendu – en calmant ses inquiétudes primaires.
-J’ai trouvé cet endroit en suivant vos traces tout simplement. Certes, tomber sur l’entrée fut quelque peu plus complexe mais, à votre place, je ferais plus attention à ne pas indiquer le chemin de ma cachette au premier venu. Même si je dois avouer que le sort pour replacer la neige par-dessus la trappe était particulièrement imaginatif. Si je n’avais pas été à la recherche d’une dissimulation quelconque, je ne serais jamais tombé dessus. Malheureusement, votre sort a un défaut, la neige est plus fine au-dessus de la trappe qu’aux alentours, c’est comme ça que j’ai pensé à la disperser.
Bon, c’est un pieux mensonge mais un mensonge à même de passer. Sachant que la neige a dû être déplacée plus d’une fois par ses passages que j’imagine relativement fréquents, il est concevable qu’elle ait été moins épaisse là qu’ailleurs.
-Et pour répondre à votre deuxième question, je peux vous assurer que je n’ai pas été suivi. Premièrement, car me cacher sa présence n’est pas donné à tout le monde et, deuxièmement, car je suis le dernier à avoir quitté le château.
Sans compter que, moi, je ne flèche pas mes allers et venues pour que le premier badaud venu puisse me suivre, mais cette remarque je vais me la garder. Il s’agissait de remonter dans l’estime de mon compagnon, pas de m’attirer ses foudres. Ainsi, je termine par :
-Et maintenant que cette question est réglée et que je vous accorde que ma présence non invitée était malvenue bien que bien intentionnée – vous comprendrez que je ne pouvais pas laisser passer l’excursion hors village d’un élève – ais-je le droit d’en apprendre un peu plus sur les lieux à défaut de savoir à qui j’ai l’honneur ?
par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Mer Fév 12 2014, 15:04
( Dééésolllé du retard, mais j'avais un baisse complète de ma motivation à rp ><' )
Anatole écoutait les défauts de son camouflage, non sans une certaine difficultés à admettre l'imperfection de celui-ci. Et pourtant, ces défauts devaient bel et bien exister puisque c'est eux même qui avaient trahit cette planque. Sans prendre la peine de répondre, Anatole se contentait de s'assurer la prochaine fois qu'aucun de ces défauts ne puissent le trahir de nouveau. Un manque d'attention, ça aurait pu lui coûter une visite bien pire que celle de ce professeur.
- Très bien alors... Echappa Anatole. Il n'avait pas vraiment besoin qu'une autre présence vienne pointer le bout de son nez. Sinon, il serait forcer de changer d'endroit, de transferet tous ces objets ailleurs...un boulot monstre qui lui demanderait beaucoup de temps, et aussi de nombreuse sortie à Pré-au-Lard. Il faudrait bien qu'un jour il profite de ces sorties pour faire comme les autres, et non plus pour filer en douce dans les bois afin de se terrer pendant une journée entière, dans le seul but de faire de ce sous-sol poussiéreux et humide...un futur endroit où il serait agréable de retrouver sa soeur sans avoir besoin d'attendre les vacances, ou encore la fin de l'année scolaire. Encore fallait-il terminée de remettre sur pied cette cheminée.
- Vous voulez en apprendre plus sur cet endroit ? Répéta Anatole, observant de nouveau le professeur Lupin de la tête au pied, comme si ce dernier passait devant un scanner capable de percevoir la moindre entourloupe. Sous sa capuche, et d'un geste précis de sa baguette, Anatole accentua l'éclairage produit par les nombreuses lanternes qui illuminèrent l'ensemble ( ou plutôt le tas ) d'objets et d'affaires innombrable stockés dans la pièce. Des piles de livres contre les murs, auteurs moldus ou bien sorciers, tous avaient été pour une quelconque raison interdit dans l'établissement, et même dans de nombreuses librairies. Dans un autre coin, une table où un tas d'objets étaient éparpillé, tout autour d'un viel retourneur de temps que l'on semblerait avoir décortiqué pièce par pièce. Au dessus, accroché à des morceaux de ficelles, des outils moldus. La particularité de cette pièce était le fait qu'il était presque impossible de s'arrêter de découvrir de nouvelle chose. Lorsque l'on venait à contourner cette table pour y voir ce qui se cachait derrière, on découvrait à nouveau de nombreuses choses en tout genre, comme un vieux tourne disque, ou encore ce bon vieux fauteuil sur lequel Anatole aimait perdre son temps à lire. Le sous sol avait beau être assez restreint en sa surface, il semblait pourtant facile de s'y perdre. Et puis bien évidemment, au fond de la pièce, il y avait cette cheminée que Anatole cherchait à rétablir. Et bien, vous pouvez visiter...mais ne touchez à rien ! Souligna avec insistance Anatole, un peu à la manière d'un conservateur de musée, ou pire...à la manière de Mrs. Pince, la bibliothécaire.
Anatole laissait ainsi le professeur s'aventurer dans ce sous-sol, restant derrière-lui afin de surveiller le moindre de ses faits et gestes.
- Avant, il y avait une maison au dessus de ce sous-sol. Commença Anatole, ne faisant que retransmettre ce qu'il connaissait de cet endroit avant de devenir qu'une ruine. Un couple de sorciers, bien connu des commerçants de Pré-au-Lard, mais aussi des Mangemorts. Ils ont été arrêtés pour avoir caché des nées-moldus et comme si cela n'avait pas suffit, leur maison a été soufflé, d'un seul et unique sortilège. C'est un vieux sorcier de la Tête de Sanglier qui me l'a raconté. Termina Anatole avant de retoucher à la position d'un drap qui semblait recouvrir une masse importante, avant de reprendre chemin. Mais bientôt...ici, ce sera ma nouvelle maison. Dit-il en jetant un coup d'oeil sur le plafond qui avait tendance à laisser fuir quelques filets de terre. J'ai déjà équipé chacun de ses objets avec un vieux sortilège de mon père...si jamais vous essayé de sortir d'ici avec l'un d'entre eux, il vous brûlera les mains avant d'imploser. Alors n'essayez pas de voler ici, vous pourriez y laisser vos mains...ou vos bras.
par la plume de Remus J. Lupin ϟ Posté Lun Fév 17 2014, 19:26
D’un coup de baguette, la pièce s’éclaircit, révélant à mon regard ébahi ce qui ressemble fortement à l’idée que je pourrais me faire de la caverne d’Alibaba si cette dernière devait être transposée dans le monde sorcier actuel au lieu d’être tirée des merveilles fictionnelles des Milles et une nuits auxquelles elle appartient initialement. Le chaos ambiant me submerge, chaque objet rivalisant d’intérêt vis-à-vis du suivant. Je ne sais où donner de la tête, où laisser reposer mes yeux, craignant de m’arrêter à un seul endroit de peur de passer à côté d’une autre perle cachée parmi l’ensemble. J’entends à peine la recommandation – ou plutôt l’ordre – qui m’est intimée de ne toucher à rien. Heureusement, je suis suffisamment bien élevé pour me retenir d’attraper quoique ce soit. Pourtant, je vous assure que ce n’est pas faute d’en avoir envie. Rien que côté librairie c’est plus d’une rareté que mon mystérieux hôte possède.
Je caresse d’ailleurs langoureusement les couvertures du regard, souriant périodiquement à la lecture d’un titre m’étant familier. Néanmoins, je finis par revenir sur terre lorsque l’adolescent se met à me relater l’histoire de sa planque. Une moue contrariée apparaît alors sur mon visage. Que faisait-il à la Tête de Sanglier ? Ce n’est certainement pas un endroit pour un jeune homme de son âge. Non pas que j’ai quoique ce fut contre Abelforth, bien au contraire. Cependant, ses clients laissent bien souvent à désirer question « bonnes fréquentations ». Nullement donc un lieu qu’un adolescent se devrait de fréquenter. Mais la collection d’objets hautement illégaux qui se présente actuellement devant moi suffit à me faire comprendre que mon jeune hôte a une vision toute particulière de ce qu’il peut ou non faire.
Un instant je suis pris de sueurs froides à l’idée de ce que les partisans du Seigneur des Ténèbres pourraient lui faire s’ils venaient à tomber sur cet endroit. Je me fais alors la promesse d’obtenir l’identité de mon taciturne compagnon pour garder un œil protecteur sur lui à l’avenir. Je refuse de voir un adolescent jeté à Azkaban parce qu’il ne réalise pas le danger de ses actions. Malheureusement, les quelques minutes qui viennent de se dérouler m’ont clairement démontré que le brusquer ne produira pas les résultats attendus. Je vais par conséquent devoir m’y prendre autrement si je veux m’attirer à défaut de sa sympathie tout au moins un certain degré de confiance de sa part de façon à pouvoir le protéger dans la limite de mes capacités. Et pour cela, rien de mieux que de poursuivre la conversation dans la direction où il l’a dirigée.
-Votre nouvelle maison ? Y aurait-il un problème avec votre ancienne ? Non pas que je ne comprenne pas l’attrait de cet endroit, je suis certain que je pourrais y rester des jours entiers sans voir le temps passer, néanmoins il me semble manquer tout de même de certaines commodités nécessaires à la vie quotidienne. Une cuisine pour n’en nommer qu’une. Ou pire encore une fenêtre.
Sans compter que je doute que ses parents voient d’un très bon œil son déménagement intempestif. D’ailleurs, je me demande bien dans quel milieu il a pu être élevé pour se découvrir un tel intérêt pour la culture moldue. Est-il le mouton noir de la famille à la Sirius – bien qu’on pourrait dire que Pat’ était plutôt le mouton blanc – ou bien a-t-il eu la chance d’être issu d’une famille tolérante malgré la politique générale de notre société actuelle ? En tous les cas, il est clair qu’il y a une chose qu’il a en commun avec Sirius : l’inconscience. C’est peut-être le seul trait qu’ils partagent en termes de caractère mais alors pour le coup, sur ce point, ils sont identiques. Je veux dire tout de même : conserver une réserve gigantesque d’objets et reliques en tout genre clairement interdits par le gouvernement à deux pas de Poudlard n’est pas un acte anodin, loin de là ! Ce qui explique bien sûr son attitude si hostile à mon arrivée. Cependant, son attitude pouvait être aussi hostile qu’il le désire, si j’avais été un Mangemort, il serait actuellement en direction pour une cellule du Ministère. Ce que je vais devoir lui faire progressivement comprendre, si j’arrive à établir un début de relation avec lui. Une tâche qui s’annonce ardue.
par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Ven Avr 04 2014, 21:23
Anatole avait de grand projet pour cet endroit, même si il manquait quelques éléments le souligner le professeur Remus Lupin. Tout finirait bien par prendre forme, pensait Anatole, déjà cette cheminée, ensuite le reste. Cette nouvelle maison ne sera, certes, pas aussi bien que la première, mais Anatole aimait l'idée qu'un endroit comme celui-ci puisse lui appartenir. Enfin un toit qui lui appartiendrait du sol jusqu'au plafond, en passant par les murs et les portes.
- Bien sûr qu'il y a un problème. Sinon, pourquoi je passerais mon temps dans cet endroit si ce n'était pas le cas. Rétorquait Anatole sous sa capuche qui continuait de protéger son identité. Faisant face à une vieille table transformé en un établi recouvert d'objets disséqué en de multiples pièces, Anatole commençait à manipuler quelques rouages, s'amusant à les assembler sans la moindre hésitation pour finalement reconstruite le mécanisme d'une petite montre à gousset argentée.
- Les Mangemorts ont détruit ma maison...Reprenait Anatole, en plaçant minutieusement le mécanisme à l'intérieur de la montre, à l'aide d'une grosse loupe, et de l'agilité ses mains. C'était une belle et grande maison...avec une vue imprenable sur l'océan. Il continuait en plaçant les dernières petites vises qui servait à retenir l'arrière de la montre, à l'aide de sa baguette Anatole faisait tourner avec délicatesse les quatre vises. Maintenant, c'est du passé tout ça...inutile de revenir là-dessus.
Anatole aimait pourtant raconter les histoires, mais il y en avait bien une qu'il détestait entendre, et encore moins raconter ; celle qui expliquait la disparition de ses parents, ainsi que de cette « belle et grande maison avec vue imprenable sur l'océan. » Mettant la loupe de côté, Anatole admirait son travail qui n'avait fait l'affaire que de quelques minutes. La montre pendouillant au bout de ses doigts, le tic-tac résonnant, Anatole prêtait une oreille attentive, allant même jusque couper la parole du professeur Lupin d'un geste de la main.
- C'est bien ce que je pensais...ce n'est pas régulier. En avait conclu Anatole qui reposait la montre sur l'établie pour la décortiquer de nouveau. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait recommencé ce travail, mais toujours avec la même patience. Passez-moi la petite brosse s'il vous plaît, juste à côté de votre main...il suffit parfois d'une seule poussière dans le mécanisme pour que tout dysfonctionne. Anatole retirait de nouveau le mécanisme de la montre, l'observant de plus prêt avec la loupe. Et passez moi le livre derrière vous, le troisième de la pile en partant du bas... « Dans l'oeil du temps, de Rebecca Haleur ». Demandait Anatole sans prendre la peine de lâcher le mécanisme du regard, comme si ce dernier risquait de s'échapper. Anatole tendait la main, prêt à réceptionner l'ouvrage.
par la plume de Remus J. Lupin ϟ Posté Jeu Mai 01 2014, 14:43
La répartie acerbe de mon jeune acolyte me tire un sourire amusé. Il n’a pas tort. Si tout était terminé, il ne risquerait probablement pas tant à se rendre régulièrement en un lieu où sa simple présence est un crime capital. Je me retiens néanmoins de lui faire remarquer qu’il pourrait cependant éprouver l’envie de venir se détendre dans cet endroit si ce dernier était terminé. Cela ne servirait à rien d’autre que me sentir satisfait d’avoir eu le dernier mot. Or, j’aime à penser que j’ai dépassé les gamineries orgueilleuses qui rythmaient mon adolescence pour devenir un adulte responsable capable de déterminer dans quelle situation l’humour est le bienvenu et dans quelle situation il ne l’est pas. Or, en l’occurrence, nous sommes dans le deuxième cas de figure. Le jeune homme ne me fait déjà pas la moindre confiance, pas besoin d’ajouter à cela un a priori défavorable envers un adulte trop sûr de lui.
La suite de ses propos me fait d’ailleurs célébrer l’intelligence dont j’ai fait preuve en me taisant. Apparemment, son histoire est plus sombre qu’il n’y paraît au premier abord. J’aurais peut-être pu m’en douter maintenant que j’y pense. Qui d’autre qu’une personne dégoûtée du système et sans plus rien à perdre prendrait tant de risques ? La réponse est simple : personne. Seul quelqu’un de prêt à tout pour améliorer son quotidien se lancerait dans pareille aventure. Pourtant, quelles que soient ses raisons précises, il ne tient clairement pas à en discuter. J’imagine sans difficulté que repenser au passé, surtout lorsqu’il n’est pas joyeux, ne doit pas être son activité favorite. Je suis bien placé pour le savoir. Rien de pire que de se perdre dans les méandres des souvenirs heureux pour retomber de haut lorsque la réalité frappe à nouveau à votre porte avec son lot de soucis. Mieux vaut bannir le passé de son esprit et n’y faire face qu’une fois préparé plutôt que de s’y plonger et en ressortir plus brisé.
Ainsi, par respect de sa vie privée et pour ne pas lui imposer une situation encore plus désagréable que la présente, je ne commente pas ses paroles. Libre à lui de ramener le sujet sur la table plus tard s’il le souhaite. De toute façon, que pourrais-je bien lui dire ? « Toutes mes condoléances » ? Pour une maison ce serait déplacé et si la maison ne fut pas la seule à être détruite, ce ne serait pas assez. Mieux vaut donc laisser la discussion suivre son cours et agir en conséquence. Je me mets donc à observer son travail minutieux digne du plus talentueux des horlogers et ne peut qu’admirer la patience et la maitrise dont il fait preuve. Etant personnellement des plus maladroits et incompétents pour toutes les tâches requérant doigté et dextérité, je trouve son travail véritablement impressionnant. La moindre des choses étant par conséquent de lui rendre la tâche plus facile, je lui tends immédiatement les objets qu’il requiert et ne peut retenir ma curiosité.
-Où avez-vous appris à remonter ainsi un engrenage défaillant ? Car une telle assurance ne s’acquiert pas en un jour, j’en ai la certitude. Pourtant, vous semblez réellement dans votre élément avec cette montre dans les mains.
par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Mar Mai 06 2014, 21:11
Tandis qu'une main brossait délicatement le mécanisme de la mondre, l'autre main commençait à feuilleter quelques pages jusque s'arrêter au dixième chapitre : " Au coeur du temps ". La chapitre relatait l'ensemble d'un mécanisme, expliquant point par point leur particularité, ainsi que le position respective. Le regard d'Anatole jonglait entre les illustrations détaillés et le mécanisme, sans paraître dérangé par la question du professeur Lupin.
- Mon père. Il passait pas mal de temps à réparer des objets. Répondait calmement Anatole, déposant la brosse pour s'emparer d'un tournevis à la pointe suffisamment fine pour se glisser au centre des rouages de la montre. Des montres comme celle-ci, ou encore des retourneurs de temps comme celui-là. Il a toujours été du genre à donner une seconde chance...même aux objets.
Sur ce, Anatole refermait de nouveau l'arrière de la montre et l'approchait de nouveau de son oreille. Enfin, il semblait satisfait du résultat, sans pour autant afficher le moindre sourire, pas le moindre signe de fierté. Déposant la montre sur le côté, Anatole reculait la loupe, reposant la brosse et le tournevis dans un coin de l'établit, parmi les pièces détachées d'un retourneur de temps, ou bien encore des pièces quelconques.
- Il était doué...peut-être un peu trop. Terminait Anatole avant de refermer le livre dont-il s'était servi pour régler le mécanisme de l'horloge. Je suis sûr qu'il aurait apprécié la manière dont vous enseignez les sortilèges... vous savez, il a été professeur aussi, et ensuite il s'est plutôt intéressé à la manière dont se créaient les sortilèges, jusque ce décider à en fabriquer...il en a même fait sa profession.
Anatole se souvenait de ces journées où son père restait enfermé pendant des heures dans son bureau, il se souvient aussi de cette fois où il y était resté durant deux jours entier...et interdiction d'aller le voir, ne serait-ce que frapper à la porte. Fileus Melis était un personnage étrange, bien souvent vu comme un homme qui avait perdu la raison et pouvant aller jusque des extrêmes inconsidérables lorsqu'il s'intéressait à quelque chose.
- Vous pensez rester encore longtemps à Poudlard ? Demandait-il en s'éloignant de l'établi pour sillonner les quelques tas d'objets en tout genre. Certains de vos collègues ne vous aime pas trop là-bas... c'est peut-être parce que vous faites tâches dans le tableau.
par la plume de Remus J. Lupin ϟ Posté Mar Mai 13 2014, 18:50
Sans même qu’il s’agisse d’une décision consciente, mon cerveau se met à aligner les indices que me fournit mon jeune accolyte concernant son identité. Et petit à petit, un portrait assez clair se dessine. Ce n’est pas un Gryffondor. Etant leur Directeur, je suis trop familiarisé avec chacun d’entre eux pour ne pas en reconnaître un, pour autant qu’il cherche à me dissimuler son visage. Car, si je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai retenu l’odeur spécifique qui les caractérise un par un, j’en sais assez sur eux pour déceler un détail un peu trop révélateur.
Ce n’est pas non plus un Serpentard. Outre qu’avec sa franchise mal venue envers le gouvernement en place, il n’aurait pas passé la nuit chez les Vert-et-Argent, il ne démontre pas les qualités primordiales des Serpents, à savoir ruse et ambition. Il est trop réservé pour faire un bon disciple de Salazar. Quant aux favoris d’Helga, il me semble bien trop renfermé pour en faire partie. Les Poufsouffles fleurissent en groupe, ce sont des êtres foncièrement sociaux, qui aiment aider les autres et se sentir utiles. Mon hôte de ce soir m’a tout l’air d’un solitaire, plus intéressé par les découvertes scientifiques que par ses camarades de classe. La parfaite description d’un Serdaigle. Bien évidemment, je peux me tromper, puisque je suis mieux placé que quiconque pour savoir que le Choixpeau ne fait que déceler les traits dominants de la personnalité d’un élève lorsqu’il l’envoie dans une maison, il ne détermine nullement son essence. Ainsi, je suis ce qu’on pourrait appeler un Gryffondor ascendant Serdaigle, et rien ne me dit que le jeune homme face à moi ne soit pas membre d’une maison autre que celles des Bleu-et-Bronze malgré son intérêt pour les découvertes de tout type.
Quoiqu’il en soit, je continue à m’intéresser à ses paroles et reçoit avec un sourire non dissimulé son appréciation de mes talents professoraux. D’autant plus s’ils sont comparés à ceux de feu son père, un homme qu’il semble tenir en très haute estime. Recevoir des compliments de la part d’un élève est en effet si rare. En particulier désormais lorsque l’on est clairement affiché comme ennemi du régime, méprisé par ses propres collègues sans parler de son directeur. Les élèves ont par conséquent tendance à vous manquer de respect. Heureusement pour moi, cela ne m’affecte pas plus que cela, je suis capable de tenir mes classes et c’est tout ce qui compte. Néanmoins, s’entendre dire une fois de temps en temps que son travail est apprécié n’en reste pas moins une surprise des plus agréables. C’est que, malgré les conditions de travail atroces, j’apprécie réellement ma profession et ne tient nullement à la changer. Je ne suis pourtant pas surpris de la question de l’adolescent. Il n’est pas le premier à me la poser. Raison pour laquelle la réponse me vient tout naturellement.
-Aussi longtemps que le Directeur voudra bien de moi. Car si vous avez raison en déclarant que je fais « tâche » dans le paysage professoral– à l’exception notable d’Erwan, ne puis-je m’empêcher de rajouter dans mon esprit - je n’en suis pas moins heureux d’occuper mon poste. Certes mes amitiés ne m’attirent pas que de sympathies parmi mes collègues mais j’ose prétendre que ma présence au château est cependant nécessaire.
Connaissant parfaitement le potentiel surprenant de mes propos - j’ai déjà pu apprécier la variété d’expressions allant de l’incompréhension au scepticisme le plus complet qu’ils m’attirent en règle générale - je poursuis mes explications.
-Malgré le règne du Seigneur des Ténèbres, la résistance de certaines familles n’a pas complètement disparu et parmi les élèves le mécontentement gronde également. Vous avez sûrement entendu parler des tensions entre la soi-disante Confrérie et les membres auto-proclamés de l’Ordre du Phénix junior, n’est-ce pas ? Et bien, je suis intimement convaincu que m’avoir gardé à Poudlard, qui plus est en me nommant Directeur des Gryffondor, est une façon pour le gouvernement d’apaiser les conflits latents. En quelque sorte, je suis une sucrerie jetée aux élèves mécontents du régime pour éviter qu’ils ne se radicalisent trop et finissent par devenir de véritables ennemis du Lord Noir. A côté de la répression féroce appliquée par les autres professeurs, je suis là pour calmer les esprits les plus enflammés et m’assurer que tout n’explose pas. La preuve ? C’est justement lorsque moi et les autres professeurs nous sommes absentés que les hostilités se sont déclenchées définitivement entre Confrérie et Ordre junior. Ainsi donc, non, je n’ai nulle intention de quitter mon poste. Car, si l’idée d’être un pion de plus sur l’échiquier du gouvernement ne m’amuse guère, depuis ma place, je peux tout au moins m’assurer de la sécurité de bien des élèves dont les idéaux de justice les entraînent parfois vers des actions dont ils ne mesurent pas réellement les conséquences.
Sans compter que si je quittais Poudlard, qui accepterait de m’engager dans les conditions actuelles. Je suis un opposant ouvert au gouvernement, personne ne prendra ce risque. Et tout cela bien entendu sans prendre seulement en compte ma lycanthropie qui compliquerait encore plus la recherche de travail. Après tout, si Wilkes m’a gardé à son service malgré ma condition, me permettant de continuer à me transformer dans la Cabane Hurlante et n’informant personne d’autre que mes collègues de ma nature, nul doute que c’est car il a besoin de moi. Et, à part lui, je ne vois pas qui pourrait avoir besoin de moi dans la situation présente.
-Mais, vous, qu’en pensez-vous ? A votre avis, suis-je naïf dans mon interprétation ? Ferais-je mieux de partir ? Parlez librement si l’envie vous en dit, notre échange ne quittera pas le secret de cette pièce.
par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Mar Juin 17 2014, 23:49
Anatole écoutait, tout en déambulant au travers ses trouvailles. A l'entendre parler, le professeur Lupin semblait connaître les raisons qui le maintenaient à son poste de professeur : pour apaiser les tensions ? Veiller sur les bons esprits de l'école ? Faire en sorte que le pire n'éclate pas trop vite...si il fallait voir les choses d'une autre manière, alors Poudlard serait une énorme cocotte minute, et le Professeur Lupin en serait la soupape. Anatole s'amusait intérieurement de cette vision de la chose.
La confrérie ? L'Ordre ? Comment ne pas en entendre parler. La seule animation de l'école qui vaut le coup d’œil. Il est vrai que les confrontations entre les membres de chaque partie laissait parfois quelques marques sur les murs de l'école, ainsi que dans les cancans du lendemain matin. Une sorte de grande partie d'échec en quelque sorte...quoi qu'un peu plus dangereux. Tandis que quelques uns prenaient partie pour l'un ou l'autre, et le clamaient avec imprudence, Anatole préférait ne rien montrer de son engagement à la moindre cause, se contentant seulement de laisser quelques trucs traîner par-ci et là, au bon moment et au bon endroit pour aider, ou bien l'inverse.
A la question du professeur, Anatole s'arrêta devant un globe terrestre qu'il fit tourner d'un léger coup de main, avant de se retourner.
- Je n'ai pas grand avis sur la question...j'espère seulement que ce que vous dîtes soit vrai. Ce serait dommage de prendre du retard sur le programme scolaire à cause de votre naïveté qui vous auras coûté...si toute fois vous l'êtes. Ceci dit, il n'y a rien de mal à se croire utile, c'est un moyen de se rassurer comme un autre...faut juste rester sur ses gardes. Je penses que c'est ce qui a coûter la vie à mon père. Il pensait être utile, suffisamment pour croire qu'il pourrait en jouer, finalement...ils se sont passés de lui sans grand mal.
Sur ce, Anatole délogea quelques ouvrages d'un vieux fauteuils poussiéreux pour se poser un instant.
- Vous avez des enfants ? Demanda t-il en relevant son attention sur le professeur.
par la plume de Remus J. Lupin ϟ Posté Dim Juin 22 2014, 15:52
La prudence et la sagesse de l’adolescent m’impressionnent. Je doute avoir été aussi mâture à son âge. Rectification : je suis certain de ne pas l’avoir été. Certes, c’était un autre temps mais quelque chose me dit que le caractère de mon jeune acolyte a autant à voir dans sa vision du monde que les difficultés qu’il a eu à surmonter. Après tout, s’il s’agissait seulement de difficultés, j’en ai eu ma dose et plus jeune que lui. Mais il faut croire que le Serdaigle ne possède pas le groupe d’amis toujours prêts à vous remonter le moral et vous entraîner dans leurs conneries que j’eus et ai toujours. Ç’en est presque dérangeant. Il parle comme un homme ayant vécu bien plus que son âge ne le laisse entendre. Mais, au vu des temps qui courent, il faut croire que c’est chaque jour plus courant de rencontrer des enfants-adultes. La plupart des esclaves de Sang-purs pour ne nommer que les plus évidents.
-Vous avez des enfants ?
Sa question et les implicites qu’elle semble sous-entendre me mettrait presque mal à l’aise. Mais je ne me laisse pas démonter. J’ai eu longtemps pour réfléchir à la meilleure solution pour Teddy depuis la mort de Dora et c’est la situation actuelle. Il est protégé auprès de ses grands-parents maternels durant la semaine, épargné des horreurs de notre société à la garderie de Lily. Et quand le moment viendra je serais présent pour surveiller sa scolarité à Poudlard. En attendant, la seule façon que j’ai de ramener de l’argent à la maison et de rester à mon poste. Et si cela suppose de croire quelque peu aux miracles et bien très bien j’y croirais pour toutes mes années de non croyance passées.
-Un garçon. Il a eu cinq ans en janvier. Et si votre question suivante concerne ce que je compte faire si je venais à l’abandonner, la réponse est simple. Je ne l’abandonnerais pas. Pour lui, je suis prêt à tout et bien pire encore.
Et je pense que la lueur dangereuse qui traverse mon regard lorsque je prononce ces mots vient confirmer mes propos s’il lui restait une once de scepticisme. Si pour sa mère j’ai laissé libre cours à mon monstre intérieur et ait littéralement réduit en charpie Greyback sans le moindre remords, pour Teddy je serais capable de bien plus encore. Rien ne compte plus que son bonheur et pour lui je me plierais en quatre. Mais j’ai bien dit son bonheur et pas seulement sa sûreté. Jamais je ne m’abaisserai à risquer de perdre son sourire parce que sa vie serait en danger. Il ne me le pardonnerait pas et moi non plus. Mais, il ne faut pas être Legillimens pour comprendre que la question de mon jeune interlocuteur en révélait probablement bien plus sur sa propre situation et ce qu’il y projetait de la mienne que sur cette dernière en elle-même, je l’interroge donc à mon tour.
-Et vous, vivez-vous seul avec votre mère aujourd’hui ?
par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Jeu Juil 24 2014, 22:33
Si Anatole n'était pas aussi figé de visage, un sourire se serrait certainement extirpé du coin de ses lèvres. Il était assez beau d'entendre un père parler de la sorte. Pas l'ombre d'un doute n’apparaissait dans le regard du professeur. Anatole avait beau fixer son regard dans celui de cet homme, il n'y voyait qu'une vive détermination...et peut-être une pointe de naïveté. Pour Anatole, les parents abandonnent toujours leurs enfants à un moment donné, surtout lorsqu'ils sont prêt à tout, que ce soit pour de bonnes, ou de mauvaises intentions.
A la question du professeur, Anatole abaissa brièvement son regard.
- Non, aujourd'hui il n'y a que ma sœur et moi. Nos parents sont mort...en même temps que la maison. Mais inutile d'exprimer de la gêne, vous ne saviez pas...et il n'y a rien de plus gênant que de recevoir la gêne des autres.
Lisbeth était d'ailleurs la seule et unique personne qui avait de l'importance aux yeux du Serdaigle. Elle est sa sœur, le dernier membre restant de sa famille, il devait en prendre soin, il devait veiller sur elle, même si dernièrement il était assez aisés d'assurer autant de bonnes intentions suite à l'exclusion définitive de sa sœur. Heureusement, Anatole la savait bien plus maligne que lui, à vrai dire, elle n'avait pas besoin de lui pour vivre, sauf lorsqu'il fallait fournir en douce quelques cours que Anatole récupérait chez les années supérieurs de l'école. Lisbeth avait beau de plus faire parti du système éducatifs sorcier, elle n'en restait pas moins une élève assidue qui progressait très bien entre quatre murs d'un petit appartement sur le Chemin de Traverse.
- Ma sœur aurait certainement profité de votre petite visite pour vous poser tout un tas de questions. Notamment sur l'avant dernier cours que vous avez donné aux cinquièmes années...je crois que c'est au sujet de votre dernier cour. Et je peux vous dires, que ma sœur bloque que très rarement sur un sortilège.
Anatole ne semblait lui-même ne pas comprendre ce qui pouvait causer autant de problème chez sa sœur pour qu'elle ne parvienne pas à ses fins. Il avait bien tenté de l'aider en allant fouiller dans les livres de la bibliothèque, mais il avait beau lui résumé tous les conseils écrit dans le livre...il n'y avait rien à faire.
- Qu'est-ce que ce sort à de si compliqué ? Faire apparaître des objets de nul part ne me paraissait pas si difficile que cela en lisant le cour d'un de vos élèves...pas le plus appliqué soit dit au passage.
par la plume de Remus J. Lupin ϟ Posté Mer Juil 30 2014, 11:47
Une cinquième année qui suit mes cours à distance ? Un Serdaigle passionné par les objets moldus de tout type ? Soudain, les éléments se mettent en place et le puzzle prend forme devant mes yeux. Je connais désormais l’identité de mon mystérieux compagnon. Je me souvient en effet du scandale ayant amené à l’expulsion de Miss Melis. Je considère néanmoins prudent de ne pas le faire savoir à Anatole tant que la situation ne l’exigera pas. Le jeune homme a jusqu’ici démontré une méfiance fort développée et briser le statu quo - reposant sur son anonymat - dans lequel nous nous mouvons ne me parait nullement recommandable. Je suis donc le conseil de l’adolescent et, sans faire de commentaire sur son statut d’orphelin, choisis de poursuivre dans la nouvelle direction prise par la conversation. A savoir mes cours de cinquième année et plus précisément le sortilège de matérialisation. Un sortilège qui, derrière une théorie apparemment simpliste, se révèle parmi les plus compliqués de l’année de BUSE. Il est d’ailleurs quasiment toujours exigé aux candidats lors de l’examen.
-Les difficultés de votre sœur sont compréhensibles. Il s’agit d’un sortilège exigeant concentration et maîtrise et rares sont les étudiants le réussissant du premier coup, voire du cinquième. La moyenne est d’environ une douzaine d’essais avant de produire son premier amas de matière et une vingtaine avant qu’un objet ne prenne sa forme adéquate.
Sortant un mouchoir propre de ma poche, je tends mes deux mains devant moi, la droite vide, la gauche où repose le mouchoir, et me lance dans une petite explication.
-Un scientifique moldu français du XVIIIe aurait un jour prononcé la phrase suivante pour décrire les principes régissant la matière de notre monde : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Il parlait dans son cas de la matière physique mais ce principe s’applique également à la magie. Ainsi, créer un objet à partir de rien est une impossibilité. Autrement dit, pour faire apparaître un objet magiquement, il faut soit le déplacer de sa localisation originale pour l’amener devant soi, soit modifier la matière présente autour de soi pour former un objet grâce à elle. En d’autres mots, on pourrait dire que le sortilège de matérialisation se rapproche plus de la métamorphose - bien qu’au niveau moléculaire – que des sortilèges.
Ne voulant pas perdre le Serdaigle, j'avance la main où est posé le mouchoir et poursuit.
-Ce mouchoir est composé de molécules de papier, c’est-à-dire de cellulose. Pour en faire apparaître un similaire, il faut donc tout d’abord sentir magiquement la composition du mouchoir puis obliger les particules autour de nous à s’associer de la même façon.
Et comme pour prouver mes mots, un deuxième mouchoir, absolument identique au premier, apparaît dans ma main jusqu’alors vide.
-La difficulté principale est donc de se représenter comme il faut l’objet que l’on désire matérialiser. Et, évidemment, plus ce dernier est complexe, plus le sort est difficile à exécuter. Je peux cependant donner un conseil à votre sœur : il conviendrait avant toute chose qu’elle découvre à quelle catégorie de sorciers elle appartient. En effet, il existe deux grandes catégories de personnes et donc de sorciers : les intuitifs et les théoriques. Personnellement, j’appartiens à la deuxième catégorie et j’ai besoin de comprendre la composition d’un objet avant de la matérialiser. Je connais cependant deux intuitifs qui ont toujours réussi la matérialisation d’objets sans pour autant comprendre la composition interne des objets qu’ils faisaient apparaître. Il leur suffisait d’exiger à leur magie l’objet de leur désir et avec une force de caractère immense et une technique magique irréprochable, ce dernier apparaissait. Par conséquent, une fois que votre sœur sera fixée sur son appartenance à une des deux catégories, je pourrai lui donner des conseils plus appropriés à son type de magie.
Terminant avec un sourire doux, je rajoute :
-D’ailleurs, si votre sœur a d’autres problèmes liés à mes cours ou ceux d’une matière, n’hésitez pas à venir me voir ou encore à m’envoyer un mot si vous préférez garder votre anonymat. Sachez seulement qu’une discussion est toujours plus claire et que votre secret sera totalement sauf, personne n’en saura rien. Simple détail, précisai-je avec un demi-sourire amusé,si jamais votre sœur a des difficultés en potions, je me verrai dans l’obligation de décliner tout cours particulier étant moi-même une catastrophe ambulante en la matière. Sur ce, il commence à se faire tard et le couvre-feu ne va pas tarder à nous arriver dessus, nous ferions mieux de rentrer. Je vous accompagne jusqu’à la lisière de la forêt et ensuite vous êtes libre de repartir seul mais il en va de ma responsabilité de professeur de m’assurer que vous rentriez au château sain et sauf.
Dernière édition par Remus J. Lupin le Mar Sep 16 2014, 19:23, édité 1 fois
par la plume de Anatole Melis ϟ Posté Lun Sep 15 2014, 22:47
Même si Anatole n'était pas directement concerné par la difficulté que soulevait le sortilège d'apparition, il portait tout de même une écoute attentive aux explications du professeur Lupin, ainsi qu'à la démonstration que ce dernier vint porter pour souligner ses dires. Anatole observa ce numéro de mouchoir, laissant même échapper un frêle et très éphémère sourire en coin. À croire qu'il prenait un risque en perpétuant une expression sur ses lèvres, à croire qu'il risquait d'y perdre son visage. Toujours est-il que son visage était devenu aussi inexpressif qu'à son habitude, planqué là sous cette capuche.
Un instant. Intuitive ou théorique ? Anatole l'imaginait assez bien intuitive que théorique. Lisbeth Melis était le genre de fille qui agissait souvent sans avoir à trop réfléchir sur les causes et conséquences. Sûr, elle avait beaucoup d'intuition, peut-être même plus que son frère qui portait beaucoup plus d'importance aux écrits avant la pratique. Etudier avant d'agir, ainsi fonctionnait Anatole. Cependant, peut-être que pour ce sort, Lisbeth allait devoir se contenter de bien plus qu'une simple intuition et persévérance, même si cela lui avait suffit jusque maintenant. Toujours est-il que Anatole était prêt à travailler un peu plus pour que sa sœur puisse devenir aussi talentueuse qu'une sorcière sortant d'une septième année à Poudlard.
C'est alors que le professeur Lupin vint proposer son aide. Une aide qui ne serait certainement pas négligeable pour Lisbeth, en tout cas c'est ce que pensait Anatole qui d'ailleurs remercia le sorcier pour cette proposition que peu de professeur aurait engagé. Il fallait en prendre compte.
- Rentrer ?! S'étonna Anatole, n'ayant point vu le temps passer avec toute cette conversation. Il jeta un coup d’œil à la vieille cheminée qu'il avait commencé à réparer. D'ailleurs, il n'avait pas pu s'avancer autant que ce qu'il avait prévu. Bien que la visite du professeur n'ait pas été aussi désagréable que cela, elle l'avait tout de même stoppé dans son occupation. Tant pis, une autre fois. Anatole se retira du fauteuil et ouvrit la marche jusqu'au escalier qui montait à la trappe. Lorsqu'elle fut ouverte, un puissant courant d'air s'engouffra, soulevant et retirant la capuche de sur la tête du Serdaigle et dévoila enfin son visage. Foutu vent d'hiver ! Pensa Anatole en s'empressant de rabattre sa capuche sur le dessus de sa tête avant de sortir définitivement de cette cave. Les températures semblaient beaucoup plus basse qu'en milieu de journée, chaque expiration faisait jaillir de la bouche un léger panache de fumée blanche. Anatole referma la trappe après que le professeur Lupin soit sorti à son tour. Aussitôt la trappe rabaissée qu'une couche de neige vint la recouvrir entièrement.
Jusque la lisière, ainsi avait été annoncé la chose. Anatole se mit donc en route en compagnie du professeur Lupin. Bientôt, leurs pieds disparaissaient dans l'épaisse couche de neige qui recouvrait le sol du petit bois. Anatole entama de grandes enjambées, ressentant le froid de la neige envahir le tissus de son pantalon au niveau de ses mollets. En silence, jusque la lisière, comme convenu.
Anatole se tourna alors vers le professeur Lupin, se permettant de relever un peu plus sa capuche pour laisser apparaître son regard.
- J'imagine que nous nous reverrons très bientôt...en tout cas, merci de garder le silence. C'est vraiment important.
hj:
Désolllé du retard pour cette réponse R'mus ! Je te laisse donc l'honneur de conclure ce sujet ! ^^
par la plume de Remus J. Lupin ϟ Posté Ven Sep 19 2014, 17:08
Apparemment je ne suis pas le seul pour qui le temps est passé plus vite que prévu, du moins si j’en crois l’expression mi effarée mi déçue de mon jeune étudiant. C’est vrai qu’avec notre discussion imprévue l’essentiel de l’après-midi nous a filé entre les doigts et je suppose que Mr Melis n’était pas venu dans cette antre de l’étrange uniquement pour se tourner les pouces. Probablement que j’ai interrompu des activités de recherche ou d’invention quelconques et si j’en suis en partie désolé je sais parfaitement qu’il aura l’occasion de revenir. Ce n’est pas comme si j’allais lui interdire de retrouver son sanctuaire. Je m’assurerai simplement de toujours garder un œil attentif sur lui lors des prochaines sorties à Pré-au-Lard, je ne voudrais pas qu’il se fasse chopper par un de mes collègues, moins … enclins à la clémence dirons-nous. Ou pour être plus clair quelqu’un qui n’aurait rien contre le règlement clairement anti-moldu de l’école et se ferait donc un devoir de l’appliquer à la lettre. Autrement dit tout le personnel du château à l’exception d’Erwan et moi-même.
Je lui adresse donc un petit sourire contrit d’avoir rogné une partie de son temps libre et lui fait signe de prendre la tête de notre expédition de retour. Je jette cependant un dernier regard aux lieux d’abord, voulant en mémoriser le plus possible. Non pas que j’aille dénoncer le jeune Anatole à ma sortie mais ma curiosité naturelle ne peut s’empêcher d’être titillée dans une telle caverne d’Alibaba. J’ai en effet beau être fils d’une moldue, cela fait longtemps que l’imposition de notre gouvernement actuel et de sa politique d’enfermement sur le monde sorcier m’a éloigné de mes racines. Alors pouvoir profiter à nouveau d’un peu de culture moldue attire nécessairement mon attention. Enfin qui sait ? Peut-être que si Anatole use de mon offre d’aide et sert de relai entre lui et sa sœur, j’aurai l’occasion de revenir un jour ici. En attendant, ça ne fait pas de mal de graver le plus d’informations possibles dans ma mémoire. Sinon à quoi bon en avoir une d’éléphant ?
Lorsqu’on sort à l’air libre de nouveau, une rafale de vent finit par soulever la capuche qui protégeit l’anonymat du Serdaigle jusqu’ici et mes conjectures se voient confirmées. C’est bien avec Anatole Melis que j’ai passé l’essentiel de mon après-midi. Je ne dis cependant rien, lui laissant le choix de relancer la conversation s’il en ressent le besoin. Le silence ne m’a après tout jamais dérangé. C’est donc ainsi perdus chacun dans nos pensées qu’on fait le chemin du retour et ce n’est qu’au moment de se séparer qu’il ouvre de nouveau la bouche pour me remercier. Cette fois-ci, je lui lance un sourire rassurant : -Je comprends parfaitement. Ne vous faîtes pas trop remarquer d’ici là. Bonne fin de journée Mr Melis.
Et sur ces paroles, je lui laisse un peu d’avance et je me dirige en ce qui me concerne du côté de Pré-au-Lard pour m’assurer que les derniers retardataires sont bien sur le chemin du retour.