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 You're more than a memory

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(#) ♣ You're more than a memory

par la plume de Invité ϟ Posté Sam Mar 15 2014, 19:26





J’enlevais mon tablier pour le ranger dans mon petit casier, avant de m’appuyer sur le radiateur pour souffler un coup. Il était assez tard ou devrais-je dire tôt le matin. Le lieu qui m’entourait n’était pas du grand luxe mais ça me suffisait. Ici je me sentais bien plus en sécurité entourée de ces nombreux sorciers plus ou moins douteux qu’au ministère s’il avait fallu que je trouve un lieu de comparaison. Je n’étais pas très à l’aise avec les personnes de lois et encore moins avec d’autres créatures de la nuit. Je préférais largement me terrer dans ce bar les nuits hors pleine lune.
Je respire un grand coup, choppe ma cape et l’enfile d’une traite. L’heure était arrivée de franchir l’allée des embrumes pour regagner le chemin de traverse et l’appartement miteux qui me servait de tanière. Plaçant ma capuche sur la tête, je tenais à la discrétion.

Je sortis du bar par la porte arrière, filant en direction du chemin de traverse quand mon patron m’interpella :

« LUPIN ! »

Je me retournais sur moi-même :

« Quoi ? »

« Ta paye… »

Je revenais sur mes pas, prit l’argent que me tendait mon patron. Je n’avais même pas réalisé qu’une semaine était déjà passée. J’avais le droit à un salaire (minime) hebdomadaire qui me permettait de pouvoir retomber sur mes pattes depuis l’embauche. Un merci ? Un regard suffit. Je n’étais pas très loquace. Je voulus filer mais mon patron maintenait mon argent. Je relevais le regard vers lui :

« Fait attention Lorelei… »

« Je pense savoir me défendre. »

Il lâcha l’argent et je pus filer rapidement. Objectif : atteindre mon appartement sans encombre, sans emportement, sans problème. Autant vous avouer qu’à cette heure-là, dans l’allée des embrumes, c’était presque peine perdue. C’était peut-être ce que je détestais le plus. Je ne supportais pas qu’on m’approche de trop près. Je perdais totalement le contrôle de moi. J’étais instable et je le savais. Vous réveillez dans un bain de sang après une nuit de pleine lune et découvrir vos kidnappeurs, tous sans exception, déchiquetés dans un spectacle à vous en donner la nausée, n’est pas donné à tous. Depuis je ne contrôle pas certaines pulsions ou ce que ça peut réveiller chez moi. J’ai peur un jour de me réveiller et de découvrir avoir fait la même chose avec des innocents. Même si un homme ivre peut être idiot et irresponsable, est-ce une raison pour le tuer juste parce que vous n’avez pas su vous contrôler ?

Je marchais rapidement, la capuche me cachant bien le visage pour éviter d’attirer l’attention et, baguette en main, je longeais le chemin qui me menait vers celui de traverse. Je ne me débrouillais pas trop mal jusqu’à sentir mes sens de nouveau en éveil. Mon cœur ne mit pas longtemps à s’accélérer. Je pressais le pas. Je tournais finalement dans une rue non prévue. Ce n’était peut-être pas le chemin le plus court mais… j’avais comme un mauvais pressentiment. Avez-vous déjà eu cette sensation de ne plus être le chasseur mais la proie ? Je tourne encore. Dans la nouvelle rue, une rafale de vent fit voler ma capuche tout comme mon odeur. Je tournais encore dans un coin de rue. Je connaissais les lieux par cœur. Je tournais de nouveau avant de me terrer dans la pénombre. Une ombre passa et…

J’apparus derrière la personne qui me suivait pour la plaquer par surprise contre le mur. Ma baguette fut tendue sur lui de façon bien rapide. J’enlevais sa capuche pour découvrir un visage qui ne m’était pas si étranger sans pour autant arriver à mettre un nom dessus :

« Donnez-moi une raison de ne pas vous abattre sur le champs… Qui êtes-vous et que me voulez-vous ? »

Mon regard rencontra le sien, mes sens s’électrisèrent rapidement. Je savais pertinemment qu’avec un peu d’efforts je pourrais avoir moi-même la réponse à mes questions mais je le refusais. J’avais tiré un trait sur mon passé. Je ne voulais plus être celle que j’étais. Je voulais avancer : penser à l’avenir. Ce qui appartient au passé doit le rester. Même quand la partie la plus sauvage de vous est en train de s’exhaler de cette… retrouvaille ? Les choses m’échappèrent. Un pas en arrière, baguette pointée et je tombais de nouveau dans ce tourbillon qui me donnait un mal de tête pas possible. Je sentais de nouveau la sensation du sang sur ma peau, l’ouverture de chaque ancienne blessure, mon appel à l’aide et le néant. J’avais légèrement baissé ma garde en cet instant. Un pas encore en arrière et je finis par glisser sur le sol humide. Me rattrapant contre le mur, je m’éraflais la main sans pour autant m’en soucier. Ça guérirait bien plus vite qu’on ne pourrait l’imaginer. S’approcha-t-il ? Dans ma perte d’équilibre je ne le maintenais plus en joug. Ma baguette était tombée non loin sur le sol. Ça ne m’empêcha pas de ramassa quelque chose parmi des débris pour m’en servir comme arme de défense. Le cœur battant, le regard menaçant vers lui, j’avais certainement des apparences de chat sauvage. Je serrais ce que j’avais trouvé. Chance ou hasard ? Ce bout de verre, surement débris d’une fenêtre cassée de la maison à côté de nous, était assez affuté pour pouvoir faire de sacré dégât peu importe qu’il commence par ma main si ça peut me protéger de la potentielle menace en face de moi. Je sentais mon sang couler le long de mon poignet et de mon bras. C’était secondaire, presque rien si on savait ce par quoi j’étais passée.

« N’approchez-pas. »

Est-ce un ordre ? Ma voix en avait bien l’intonation. M’écouterait-il ? L’a-t-il déjà fait… ?
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Des cernes, des traces de dent … un loup-garou ! Nan, juste un père célibataire …
© AVATAR : Me
CELEBRITE : Jude Law

Féminin Sagittaire Cheval
AGE : 33
HIBOUX : 1012
AVADAKEDAVERISE[E] LE : 24/06/2012
GALLIONS : 518
AGE DU PERSONNAGE : 43 ans
PROFESSION : Professeur de Sortilèges
Remus J. Lupin
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par la plume de Remus J. Lupin ϟ Posté Mar Mar 18 2014, 11:01



-Et tu écoutes bien ce que papi et mamie Tonks disent, promis ?
-Promis papa. Je t’aime.
-Je t’aime aussi champion. On se revoie lundi ?
-Oui…. Oh et papa, sois sage en mon absence
, le petit diable rajoute avec un regard malicieux, la main de sa grand-mère cachant mal son hilarité sur son épaule.

Je lui adresse donc un dernier clin d’œil complice et quitte les lieux en transplanant le cœur lourd. Toutes les semaines, c’est le même déchirement. J’ai beau savoir qu’il est à l’abri et entouré d’affections chez les parents de Dora, j’aimerais pouvoir rester avec lui en permanence. Mais, mon travail ne me le permet pas et, au vu de la situation, il serait difficile d’en changer. Depuis la débandade d’octobre à la manifestation anti-milices, le public ne porte pas nécessairement les lycans dans son cœur. Les vampires non plus vous me direz mais je doute qu’ils en soient particulièrement concernés. Il en va différemment des monstres d’une nuit qui doivent pourtant survivre parmi les humains tout le reste du mois.

Soupirant, je rajuste ma cape d’hiver et décide de ne pas rentrer tout de suite à l’appartement. Comme d’habitude, j’ai transplané sur le Chemin de Traverse par précaution pour ne pas éveiller les soupçons des voisins. L’heure avancée voit les dernières boutiques fermer et les clients empressés rentrer chez eux. Les toits portent encore les traces de la forte neigée de la semaine dernière mais rien de particulièrement impressionnant. On dirait plutôt qu’un peintre feignant n’a fait que la moitié du boulot en dessinant des névés ici ou là. Décidant d’aller boire une Bierraubeurre au Chaudron Baveur pour oublier mes peines avant de rentrer au château demain matin pour mes premiers cours de la semaine dans l’après-midi, je change d’avis en constatant que je n’ai que trois noises dans mon portefeuille. Observant les lieux, je décide alors que c’est peut-être là l’occasion rêvée pour continuer quelque peu mes recherches de Clélie.

Je m’explique. Il y a trois semaines de cela, alors que je venais de coucher Teddy, la sonnette de ma porte retentit. Surpris, j’ouvris et tombai nez à nez avec ni plus ni moins que Clélie, la femme - la lycane devrais-je plutôt dire - avec qui j’ai eu l’histoire d’un soir la plus passionnelle et bestiale de toute mon existence, allant jusqu’à oublier Dora le temps d’un soir. Evidemment, le matin arrivé, j’ai quitté les lieux sans demander mon reste, honteux au possible de mon comportement et ne voulant rien savoir d’elle. Je ne m’attendais par conséquent pas du tout à la voir débarquer chez moi – comment savait-elle seulement où j’habitais ? – et encore moins dans l’état déplorable où elle se trouvait. Réprimant un hoquet de surprise face à son apparence physique je l’avais fait rentrer sans poser de questions, me contentant de vérifier que Teddy était bien endormi dans sa chambre. Je m’étais ensuite occupé de ses blessures en silence, la vérité sur leur origine se révélant de plus en plus clairement mais ne voulant pas la forcer à parler d’une expérience très évidemment traumatique. Puis, je lui avais apporté des affaires à moi devenues trop petites, avait métamorphosé le canapé en lit, lui avait apporté une tisane et l’avait regardé s’endormir avant de me rendre dans ma propre chambre. Pourtant, en me réveillant le lendemain pour préparer le petit-déjeuner pour trois, alors que je cherchais une excuse à donner à mon fils concernant la présence d’une femme inconnue chez nous, j’eus la désagréable surprise de la découvrir partie. Et pire encore d’apprendre que Teddy s’étant levé pour boire pendant la nuit l’avait aperçue. Et depuis, mon fils me rabâche les oreilles pour connaître son identité et l’endroit où elle se trouve. Deux questions auxquelles je n’ai pas la réponse, ne connaissant que son prénom. Néanmoins, l’état dans lequel elle est arrivée chez moi m’avait suffisamment inquiété pour que je consacre une partie de mon temps libre à sa poursuite, ne serait-ce que pour m’assurer qu’elle va bien. Ainsi, je me dis que du peu que je sais d’elle, jeter un coup d’œil à l’Allée des Embrumes ne serait pas une idée inutile.

Je dirige donc mes pas vers l’endroit, ma baguette bien en évidence et mon aura de lycanthrope volontairement amplifiée pour dissuader quiconque de m’embêter. Mais à peine ais-je mis les pieds dans la sombre allée que j’entends mon nom. Méfiant, je me retourne et réalise que ce n’est pas à moi que l’homme s’adresse mais à une figure encapuchonnée. Je m’approche, l’oreille tendue et découvre que la figure se prénomme Loreleï. Rien qui n’explique le lien de parenté qui puisse nous unir. Après tout, jusqu’à nouvel ordre, mon père était fils unique, mes seuls cousins venant du côté maternel. Oubliant ma recherche un instant, je me mets donc à suivre la silhouette encapuchonnée, curieux comme pas deux mais quelle n’est pas ma surprise lorsqu’une rafale de vent soulève nos deux couvre-chefs me laissant apercevoir le visage de Clélie ! Aucun doute, c’est bien elle, j’ai ses traits gravés dans ma mémoire. J’accélère alors le pas, le nombre de questions à lui poser grandissant dans mon esprit.

Néanmoins, tout à mon empressement, j’ai baissé ma garde et elle en profite pour m’attraper et me projeter contre le mur le plus proche, ma tête rencontrant plutôt violemment la pierre. Je réprime donc un grognement tandis qu’elle m’interroge sur mon identité avec un air hostile. Ne comprenant rien à la situation, je lève les bras en signe de paix, ne désirant pas la provoquer plus que de raison, ne me souvenant que trop bien de sa force qu’il ne convient pas de sous-estimer mais elle trébuche en se tenant la tête. Inquiet, j’essaye d’accourir pour l’aider mais elle pointe un morceau de verre sur moi et me menace une fois de plus.

Les mains de nouveau en l’air pour démontrer mon absence d’hostilité à son égard, je l’observe et constate avec un certain soulagement qu’à l’exception de sa main ensanglantée, elle a l’air en forme. En tout cas bien mieux que lors de notre rencontre. Cependant, quelque chose est très différent chez elle, un air de renfermement, de méfiance prononcée qui l’entoure, ô combien différent de celui de la chasseresse provocatrice qui partagea mes draps ou encore du semi-zombi qui frappa à ma porte il y a quelques semaines de cela. C’est comme si malgré la ressemblance physique, j’étais face à quelqu’un d’autre, une sorte de double. Mais son odeur ne ment pas, il s’agit de Clélie. Moony me le confirme qui est mi-excité, mi-irrité de retrouver cette drôle de femelle.

Je décide donc d’agir avec précaution, plutôt que de l’accuser ce qui risquerait de compliquer encore plus une situation déjà loin d’être aisée. Je m’adresse ainsi à elle comme si nous étions des étrangers, ce que nous avons l’air d’être selon elle – à moins que ces talents d’actrice ne méritent une récompense.


-Très bien, je reste où je suis. Néanmoins, je voudrais bien savoir pourquoi vous portez mon nom. Car à ma connaissance, il n’y a pas d’autres Lupin à Londres que moi-même et mon fils. Et vous ne lui ressemblez pas, ne puis-je m’empêcher de rajouter avec une pointe d’humour sur la fin.
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(#) ♣ Re: You're more than a memory

par la plume de Invité ϟ Posté Ven Mar 21 2014, 19:47





Le bout de verre encore dans les mains, je sentais le sang couler le long de mon bras. Je me sentais sur la défense, peu importe la douleur de la lame s’enfonçant dans ma chair. Une part de moi avait été bien trop longtemps blessée. Je pouvais y être aussi insensible que douloureusement atteinte. La lune n’était heureusement pas demain. Elle était souvent l’évènement de ma folie. Qui sait ce qu’une part de moi aurait été capable. En face de cet homme, j’étais à moitié effrayée à moitié fragile. Une part de lui faisait de moi une chose insignifiante. Je sentais sa force couler au sein de son aura. Il était comme cette lumière… Elle pouvait être réchauffante. Elle pouvait me souffler de ne pas avoir peur. Elle pouvait me recouvrir et… m’étouffer, me blesser ou me tuer.

Je connaissais son aura. Mon instinct de survie me disait de fuir. La louve au fond de moi me tenait un discours complètement différent. Je ne savais plus trop si je devais lui faire confiance ou non. Je savais qu’on ne pouvait compter que sur soit dans ce monde en plein changement. Restée seule et bien armée était mon unique chance de survie. Oh douce Lorelei, le crois-tu vraiment… ?

Je ne pouvais pas me l’expliquer. J’étais mêlée entre plusieurs sentiments contradictoires. Stupide attirance… Quel était son origine ? Quel était cette fâcheuse manie ? D’où me venait cette envie de lâcher ce morceau de verre pour me rapprocher de lui ? Comment peut-on être attirée à ce point par un inconnu ? Qu’est-ce qui fait qu’une aura peut être à la fois votre perte et votre secours ?

Oh douce Lorelei, ne te souviens-tu pas ? Tu pensais pouvoir venger le seul être que tu croyais aimer. Ton dicton n’est-il pas celui d’une vie contre une vie ? Tu voulais le voir souffrir comme tu as souffert. Tu l’as traqué, tu l’as chassé, tu as menacé son fils… Tu as pensé aux pires torts et alors que le temps passait, l’emprise de ton ancien amant diminuait, ton amour se révélait en douceur n’être que l’illusion d’une ancienne servitude.

Ne te rappelles-tu pas à quel point vos vies ont été maudites ? Une vie pour une vie, ton maitre arracha l’essence de l’homme que tu as en face de toi, cet homme qui à son tour vengea le seul être qui comptait à ses yeux et te délivra par la même occasion. Est-ce cet homme, ce sauveur, ce libérateur, que tu avais voulu tuer ? Que tu refuses aujourd’hui de faire confiance alors qu’il a été le seul à ne pas profiter de ton état de faiblesse ? Le seul à s’inquiéter ? Le seul à mériter ton respect ? Le seul en qui tu dois cette dette ?

Oh douce Lorelei… Pauvre Lorelei… Tout ça tu l’ignores. La seule chose qui t’intéresse c’est de survivre, de te venger et de ne plus jamais manquer de faiblesse. Jusqu’où te conduira ce goût de la domination ? De quoi es-tu capable pour te laisser influencer sur cette voix par les pulsions d’un mal qui ne te fera que plus rapidement sombrer ?

Je regardais cet homme en face de moi qui s’efforçait de ne pas paraitre menaçant. Je le ressentais pourtant là, quelque part en lui. Il avait beau ne pas afficher cette attitude dangereuse, je le devinais bien trop fort pour moi. Les douleurs de ces tortures passées restaient bien trop gravées en moi encore. Je n’arrivais pas à lui faire confiance. Me souvenir de rien ne m’aidait pas à y arriver. Le désirer n’était pas une aide. Ce sentiment me poussait à une plus grande méfiance encore. Il était un mystère pour moi.

J’avais la sensation d’un manque. Oh douce Lorelei, tu te prives de l’essentiel et tu ne vois pas l’évidence… Son visage me semblait familier, son aura était la première pièce du puzzle de mon passé. J’avais le goût de lui sur les lèvres sans savoir comment ni pourquoi. Je n’arrivais pas à quitter cette méfiance. Je n’aimais pas ce que je ressentais, ce que je voulais. J’avais la sensation de perdre la tête. Autant je pouvais vouloir me protéger, autant je voulais m’en approcher. J’avais cette sensation, cette impression qu’une part de moi n’avait pas à avoir peur de l’homme en face de moi. Quel était cet arrière-goût de dépendance, sentiment d’un passé trop lointain pour que j’en prenne conscience ? Oh douce Lorelei… Il a été ta plus forte hésitation : ta délivrance et ta perte personnifier en l’état d’un homme. Pouvait-on parler de proie ? C’était le mélange d’un tout : un désir de vengeance, de lui faire du mal, de l’atteindre, de le blesser, de le faire souffrir, de le ressentir, de le voir non loin de moi, de le désirer, de me sentir protéger. Te souviens-tu de tout ça ? Il était un obscur mélange.

Son attitude était assez étrange. Il acceptait de rester là où il était. Il avait le pouvoir de prendre le contrôle de la situation, de la retourner à son avantage et de me soumettre mais il ne le faisait pas. Tentait-il d’endormir ma méfiance pour mieux frapper ? Je n’arrivais pas à me rassurer. J’étais inquiète, méfiance. Je ne voulais pas revivre ça. Je préférais encore devenir un monstre et risquer de tuer un innocent.

Je ne sentais pas une menace directe. Son côté dangereux restait latent. Il me fallut du temps avant de voir mon bras s’abaisser en douceur… Ses mots, son regard, son attitude, sa position, tout était parfait pour endormir mes positions. Le faisait-il consciemment ? Tel l’animal sauvage, je restais malgré tout sur mes gardes, prête à changer d’avis au moindre faux pas. Je ne pus m’empêcher de jeter un regard en direction de ma baguette… Il affichait un air bien veillant. Je desserrais ma prise sur le bout de verre sans pour autant le quitter. La blessure me piquait mais mon esprit formait bien des barrières à la douleur. Je le laissais parler… Je me relevais en douceur. Je le contournais. Il n’agissait pas dangereusement et me laissa récupérer ma baguette. Je pus jeter le bout de verre plus loin et grimacer en regardant ma main blessée. Mon autre main gardait bien fermement ma baguette des fois que j’ai besoin de m’en servir. Inconsciemment je restais à une distance sécuritaire de lui. On ne sait jamais…

« Je porte ce nom. C’est tout. » dis-je en regardant ma blessure.

Ma voix était assez neutre. Ni vraiment menaçante mais pas encore prête à avoir une attitude sympathique, j’apprenais à observer celui qui tentait d’en savoir un peu plus sur moi. Je n’avais pas de justification à lui donner sur mon nom pour la simple raison que le seul nom dont ma mémoire voulait bien m’offrir était celui que je portais. Oh douce Lorelei, crois-tu que ce fusse un hasard ? Je ne savais même pas s’il était mon vrai nom et je n’en avais que faire.

« Je ne crois malheureusement pas pouvoir vous éclairer sur cette potentielle coïncidence… »

Un bruit de déchirement venait de retentir. Je déposais un bout de tissu de mon t-shirt sur ma plaie. Je n’avais pas perdu que mon nom. Mes origines, mon histoire, mes goûts, tout m’avait été enlevé comme si le moindre détail pourrait me faire bien trop souffrir. Je faisais inconsciemment cela pour mon bien.

J’avais son prénom sur le bout de la langue. C’est étrange comme une partie de moi était prête à me céder certaines choses. Je me sentais basculée. Son aura avait l’effet d’un doux parfum, celui que l’on retrouve après si longtemps et qui doucement nous donne des impressions, des sensations. Oh douce Lorelei je te sens te laisser bercer par cet effet. Tu crois pouvoir le supporter ? Je relevais mon regard vers lui et un seul mot me vint à l’esprit : quintessence.

Je m’approchais. Dangereusement ? Qui sait quelle bête peut piquer un animal sauvage… Pendue vers le sol, ma baguette était encore dans ma main. Je n’avais pas l’air facilement déchifrable. Quelque chose venait pourtant de changer dans mon regard. Arrivera-t-il à comprendre ce qu’il se passe ? Je ne suis pas sûre moi-même de pouvoir y arriver et encore moins de savoir comment me maitriser.

Deux mètres… Un pas lent.

Un mètre… Mon regard dans le sien.

Soixante-dix centimètres… Aucune hésitation.

Cinquante… Mes doigts se desserraient autour de ma baguette.

Quarante… Douce Lorelei tu perds pied.

Trente. Vingt. Dix, cinq, trois, deux, un. Ma main et son bandage de fortune venait de se poser sur sa joue. Mon regard avait suivi le mouvement de ma main. Quand il se reconcentra dans ses yeux, quelque chose changea dans les miens. Je sentais mon autre main faire tomber ma baguette, tremblante. Ma main quitta son visage pour descendre le long de son corps jusqu’à trouver sa main.

Douce Lorelei, laisse-moi reprendre le contrôle de ma vie… Laisse-moi juste une heure ou peut-être juste quelques minutes pour pouvoir ressentir autant la douleur qu’une autre chose bien meilleure. Sens-tu ce besoin de me rattacher à quelque chose… De pouvoir juste avoir confiance. Douce Lorelei, laisse-moi apprendre à vivre, à moitié en vie, même avec toutes ces cicatrices loin de la glace que tu veux former autour de mon cœur pour le protéger… Laisse-moi juste fermer les yeux, respirer un bon coup, reconnaitre l’homme en face de moi. Laisse-moi la chance de pouvoir souffler son prénom. Ô Lorelei, laisse-moi m’en souvenir et le dire… Je ne dis pas croire qu’il est celui qui m’offrirait les étoiles de toute promesse, celle que l’on pourrait voir dans mes yeux au premier baiser. Je voulais juste me sentir bien pour la première fois depuis trop longtemps… bien et libre… juste faire ce que moi, pour une fois, j’ai envie, sans aucune influence d’aucune sorte. Douce Lorelei, offre-moi cette liberté, je t’en prie…

A deux pas d’ici, je n’avais pas reconnu mon ancienne vie, mes anciens projets, mes anciens devoirs. Je ne me sentais plus tout à fait moi. Je m’égarais complètement… Un jour je défile dans l’ignorance, un autre la peur me terre dans la plus profonde douleur. Mes souffrances, mes blessures, lui : tout me revient en pleine figure. J’aimerais tant pouvoir mettre juste un peu d’ordre dans tout ça mais chaque chose que je fais, je n’en suis même plus sûre. Je mélange tout. Je me demande si mes propres cauchemars n’ont pas été réalité. L’est-il lui-même ? Ais-je eu envie de le tuer un jour ? Ais-je eu envie de l’embrasser une soirée ? Ais-je eu envie de lui appartenir une nuit ? Ais-je envi de récidiver ? Il était ma seule attache à la réalité aussi futile soit-elle… Quand peut-on voir son plus grand cauchemar devenir la plus douce des sécurités ? Quand je pouvais enfin prononcer son nom. Il m’échappait, si faible, dans un murmure, presque inaudible sauf pour nous.

Je fermais les yeux. Je respirais un grand coup. Si je devais lui donner une image, je lui donnerais celle de la rose. Il était doux, tentant, brûlant, piquant, dangereux et comme chaque femme qui s’est un peu trop laissé charmer par la beauté de ses pétales, je veux m’y piquer à chaque fois. Je ferais mieux de lui arracher chaque pétale jusqu’à ce qu’il suffoque. J’aurais dû. Je ne le pouvais plus…

« Pardonne-moi… »

Je lâchais sa main et sans me soucier de ma baguette, je préférais reculer avant de trop en souffrir encore une fois. Reculer, ne plus le regarder, penser à me retourner, vouloir fuir, juste : former ce royaume de solitude. Je ne me sentais plus la force de lutter… Peu importe la passion de nos anciens baisers… Peu importe la façon dont il me rend vivante... Peu importe mon attache, ce que je pourrais ressentir si je m’écoutais... Je préférais être libre sans souffrance, sans aucune émotion, que d’être de nouveau asservie par mes tourments.
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par la plume de Remus J. Lupin ϟ Posté Dim Mar 23 2014, 11:51



L’impression qu’elle est désormais plus louve que femme est renforcée par son attitude ô combien agressive et le périmètre de sécurité qu’elle a instauré entre nous. Car il est bien là, aussi visible pour moi qu’il n’est invisible pour tout autre. Cet espace vital qu’elle a délimité inconsciemment pour se protéger de celui qu’elle perçoit comme une menace, autrement dit moi. Cette zone où si je fais l’erreur de pénétrer, elle n’hésitera pas un instant à attaquer. Mon regard se pose brièvement autour de nous, évaluant son diamètre, et je suis surpris de le sentir varier au fur et à mesure qu’elle me regarde. Un instant, son agressivité se renforce, comme prête à me sauter dessus au moindre faux pas, puis l’instant d’après, elle semble plus fragile que je ne l’ai jamais connue. Plus fragile encore que la nuit où elle sonna à ma porte car, cette fois-ci sa faiblesse n’est pas physique mais psychologique. C’est comme si elle cherchait à déterminer dans quelle mesure m’écouter – voire même me laisser en vie – est une option intelligente. Comme si un duel faisait rage en elle entre deux entités opposées concernant l’attitude à adopter.

Je reste par conséquent immobile, la laissant faire son choix sans la brusquer, mais non sans observer de très près la moindre de ses réactions pour ne pas être pris de court une seconde fois. Elle a l’air particulièrement instable – plus encore que jamais – et je ne tiens nullement à en faire les frais. Je ne peux en effet pas renier l’inquiétude qui s’est emparée de moi depuis que nos regards se sont croisés et que je n’ai pas reconnu la femme face à moi mais j’ai un fils qui a déjà perdu sa mère à la maison, ma priorité reste donc ma propre survie. Il ne subira pas les conséquences de mes actes, pas si je peux l’empêcher.


-Je porte ce nom. C’est tout.

La réponse est neutre, impassible, comme s’il s’agissait d’un détail sans importance, une obligation sociale à laquelle elle s’est pliée mais qui ne la concerne pas vraiment. Je ne peux retenir une moue désappointée, j’avais espéré provoquer une réaction légèrement plus notable. De quel type, je ne savais pas exactement. Cependant, en l’interrogeant sur ce lien que je ne nous connaissais pas, j’avais supposé qu’elle réagirait d’une façon ou d’une autre, me permettant de mieux jauger son caractère et d’agir en conséquence. La suite de ces paroles ne m’en apprend pas plus, si ce n’est la confirmation qu’elle me vouvoie. Je m’intéresse donc plutôt à la façon dont elle s’occupe de la plaie sur sa main, constatant sans grande surprise pour une lycane qu’elle a de réelles notions de premiers soins. Basiques certes, mais efficaces néanmoins.

Tout à l’observation de ses talents de Guérisseuse, je remarque immédiatement lorsqu’elle se relève et mon instinct de protection se fait de nouveau entendre, me conseillant de m’attendre à tout. Je suis néanmoins surpris lorsqu’elle fait mine de s’approcher, lentement mais sûrement, de moi. Je la laisse faire, ne ressentant pas d’hostilité latente, seulement une énorme incompréhension, une pointe de curiosité et une volonté farouche de déchiffrer l’énigme que je présente. Petit à petit, elle remplit la distance qui nous sépare, sans pour autant me regarder fixement, comme si elle voyait à travers moi, son esprit perdu dans des contrées qui ne me sont pas atteignables.

Finalement, elle pose sa main sur ma joue et je dois faire taire Moony qui ne sait si ronronner ou hurler à la mort. Un léger frisson me parcourt néanmoins, son odeur proche, si proche, qu’il m’est impossible de ne pas me souvenir de la dernière fois où nos deux corps étaient enlacés. Je quitte cependant mes souvenirs lorsque le bruit d’un objet tombant au sol attire mon regard vers sa baguette, désormais délaissée sur le bitume. Je cherche alors de nouveau à croiser ses yeux pour essayer de comprendre ce qui a pu provoquer une telle réaction alors qu’elle était l’incarnation de la méfiance jusqu’ici. Malheureusement, ces derniers sont fermés. Je m’apprête par conséquent à tenter de la ramener à la réalité mais le murmure qui atteint mes oreilles m’en empêche.

Remus. Aucun doute que quelque chose a changé. Ne serait-ce que parce qu’elle se souvient désormais de mon prénom. Mais ce n’est pas tout. Tout son corps semble avoir abandonné la tension qui le caractérisait jusque-là, s’abandonnant dans mes bras dans une attitude des plus inhabituelles si j’en prends pour modèle nos rares rencontres. Pourtant, la souffrance et la peine que j’entends dans ses propos m’empêchent de la juger. Le protecteur en moi me hurle de la rassurer, de lui dire que tout ira bien, même si je ne sais pas de quoi elle cherche à se faire pardonner. De m’avoir sauvé la vie ? D’avoir provoqué la première once de désir en moi depuis la mort de Dora ? Parce que, personnellement, même si j’ai mis beaucoup de temps à le reconnaître, je ne regrette pas cette nuit. Je n’aurais pas voulu que Dora reste seule pour le restant de ses jours si j’avais péri avant elle, j’en déduis donc sans peine que l’inverse est tout aussi vrai. J’ai juste mis un certain temps à l’accepter, car cela signifiait que la vie avait poursuivi son cours et que, même sans sa présence à mes côtés, je pouvais à nouveau être heureux. Or, pendant longtemps, j’ai craint… que dis-je, j’étais terrifié à l’idée de la trahison que mon bonheur représenterait.

Mais j’ai mûri. Et, si je ne sais pas ce que Clélie représente pour moi, si je n’ai pas la moindre idée de si je veux que notre relation s’approfondisse seulement, je sais que la nuit qu’elle m’offrit me délia enfin des chaînes qui me retenaient prisonnier d’un passé révolu et rien que pour ça je lui en serais éternellement reconnaissant. Alors, pour lui rendre la pareille, je suis prêt à chercher à comprendre quel traumatisme elle a vécu, quelles horreurs elle a dû affronter pour s’effondrer ainsi. Notre futur - si tant est qu’il existe - peut attendre, je dois tout d’abord m’assurer qu’elle en ait encore un. Je cherche donc à l’entourer de mes bras pour la réconforter mais elle échappe à mon étreinte.

Je ne suis cependant pas prêt à la laisser s’en tirer si facilement. Je ne connais que trop bien cette envie de se voiler la face, de considérer que tout va bien et que, même si ce n’est pas le cas, les autres n’ont pas à subir mes problèmes. Heureusement pour ma pomme, James et Sirius ont fini par me convaincre de la nécessité de se confier à un ami de temps à autre, de ne pas chercher à tout affronter seul, sinon on finit par imploser. Or, pour autant que cette option soit parfois tentante, je ne laisserais pas Clélie choisir la voie de la facilité. Mon bras s’étend donc avec la rapidité qui caractérise notre nature commune et je la retiens. Puis, sans perdre de temps, je l’attire tout contre moi.

Je sais qu’elle va se débattre, qu’elle va croire étouffer mais je ne lâcherais pas. Elle a besoin de réaliser que tout le monde ne lui veut pas du mal, que je ne veux que comprendre ce que, pour peu qu’elle l’admette, elle désire, elle nécessite même, raconter. Je me penche donc à son oreille et lui demande dans un murmure :


-Qui fuies-tu ?


Car c’est bien là toute la question. Fuie-t-elle un passé qu’elle craint ? Me fuie-t-elle ? Ou pire encore se fuie-t-elle elle-même ?
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(#) ♣ Re: You're more than a memory

par la plume de Invité ϟ Posté Mer Mar 26 2014, 22:49





Il me retint si rapidement. Ma surprise était lisible sur mon visage. Il m’attirait alors à lui, tout contre lui. J’aurais pu me sentir prisonnière. Je n’avais pas cette sensation. Une part de moi voulait se débattre mais je n’en avais pas la force. Lorelei se sentait étouffée mais une part de moi se laissait effondrer. J’étais prise entre deux volontés. J’avais la sensation de ne plus me reconnaitre. Où était la battante, celle qui lui aurait appris qu’on ne me saisit pas si rapidement sans conséquence ? J’avais l’âme en morceau. Toute barrière s’était baissée une fois. Je sentais aujourd’hui toutes les conséquences de mes faiblesses. Pouvais-je parler de mauvaises choses ? Ne suis-je pas en vie grâce à lui ? Je cédais face à lui parce qu’une partie de moi en avait tout simplement besoin. Je sentais que je pouvais avoir confiance. A quand le revirement de situation ? A quand l’animal qui se retournera contre lui ? Il me demandait ce que je fuyais. Le savais-je ? Tout était assez flou. J’avais des brides. Je ne voulais pas me souvenir. Je ne voulais pas le revivre. Il me forçait à le faire. Quand je sentis les choses revenir, je tentais de me défaire de ses bras mais il tint bon. Par pitié ne me force pas à me rappeler. Laisse-moi partir, passer cette vie et attendre la mort…

Je voulais passer ma vie enfermée dans le silence. Je ne voulais plus rien ressentir. Je préférais devenir cette ombre. J’étais effrayée de sentir la douleur de l’âme après celle du corps. Je ne voulais pas revoir ce cauchemar. Quel être ne serait pas devenu fou à croire qu’il n’y a plus aucun espoir et qu’il ne faut plus attendre que la mort qui ne cessait de trainer le pas ? Il ne pourrait comprendre. Dans la douleur j’ai égaré ce que j’étais. C’est quand on n’a plus aucun espoir que l’esprit tombe. C’est quand on pense que c’est la fin, que notre âme se renferme. Je n’avais été plus qu’une coquille vide. Les cris s’étaient affaiblis. Je n’avais plus attendu qu’une seule chose : en finir.

Je nous voyais si différents. Il avait la chance d’avoir des amis, un fils. Qu’avais-je ? Je ne pouvais compter que sur moi et raser les murs. Je ne voyais pas à quel point il m’offrait la lumière pour battre mes propres ténèbres. Je préférais me cacher. Je tremblais… Une part de moi voulait hurler, crier jusqu’à perdre ma voix. Je ne voulais pas me souvenir… Je ne voulais pas reconnaitre la vérité. J’avais tout simplement peur et oublier était ma seule issue.

Le dos contre son torse, je fermais les yeux. Les larmes, trop longtemps retenues, étaient en train de me menacer de couleur. Qu’il me laisse seule ! Qu’il me laisse partir ! Je tentais une dernière fois. Je faiblissais à chacun de ses entêtements. Qu’il ne s’en fasse pas. J’avais l’habitude d’être seule, si seule. Je n’avais aucune famille. J’avais tout perdu le jour où la lune embrassa la bête au fond de moi. J’ai cru à de l’amour pendant des années mais je n’étais qu’une esclave. Je n’avais rien. Plus rien.

Laisse-moi mourir…

Je sentais les larmes tomber. Elles coulaient sur mon visage. Mon dos s’affaissa contre son torse. Je cédais… Je n’avais plus la force de lutter. Soutenue par ses seuls bras, j’aurais pu m’écrouler sur le sol sans lui. Les larmes étaient le seul témoin de ma déchirure. J’avais mal. Je pleurais en douceur. Je reposais ma tête sur son cœur.

« Je t’en supplie, emmène-moi loin d’ici. »

Avant que je ne trouve la force de me baisser, de ramasser ma baguette, de me renfermer et de transplaner pour fuir. Je laissais ma main s’entrelacer dans ses doigts. Je fermais les yeux, lui faisant entièrement confiance sur l’instant. J’étais simplement face à mes peurs. Je n’avais plus aucun équilibre sur ma vie. Il était mon maintient. Rien n’allait plus. Si je ne me reposais pas sur lui, je savais la suite de cette histoire. Les côtes d’Angleterre n’étaient plus que mon dernier espoir si Lorelei ne reprenait pas le relais. Je n’hésiterais pas regarder dans le vide et laisser mon corps plonger. Il était dans la nature de l’homme de chercher la paix. La mienne n’était-elle pas dans le fait de redevenir poussière ? Ma vie n’était qu’une succession de servitude. Je n’avais pas l’habitude d’être libre… Je perdais pied face à l’étendu de mes possibilités. Trop longtemps torturée, je ne savais pas le bonheur que pouvait apporter la vie. Les souffrances étaient mon lot quotidien. Qu’est-ce que l’amour ? Qu’est-ce que l’amitié ? Qu’est-ce que le plaisir de sentir une personne être là pour vous ? Il exhaussa mes prières. Loin de cette rue aussi sinistre et dangereuse qu’a pu l’être ma propre vie, je retrouvais un semblant de sérénité. Mes seules demandes à cet instant furent celle de mon âme :

« Ne m’abandonne pas… »

Réalisait-il le prix qu’il serait à payer s’il acceptait ? Je n’étais pas stable. Je pouvais déraper. J’avais subi des choses inimaginables pendant trop longtemps… Il me faudrait du temps avant d’être de nouveau stable. Y arriverais-je cependant un jour ? Il avait un fils, un enfant à protéger. Ne serais-je pas un danger pour cet être ? J’aurais pu certes l’avoir été un millions de fois… Mais qui peut prédire la réaction d’un animal sauvage ? Qui peut contrôler un lycanthrope qui a perdu la raison ? Qui peut dire ce dont est capable le loup qui goutta au sang ?

Aussi étrange que ça puisse paraitre, je n’étais plus capable de quitter ses bras. Je dus rester ainsi pendant de longues minutes, de longues très minutes qui se transformèrent bientôt en une heure avant que je ne finisse par arriver à respirer sans que les larmes ne coulent. A cet instant – volonté de sa part ou de la mienne, je ne me souvenais plus – j’étais face à lui. Mon front contre son torse, les yeux fermés, je ne réalisais pas encore que cet endroit était en train de devenir mon refuge. Mes mains tremblaient encore un peu. Je mis mes bras en douceur autour de son cou. J’étais loin de me relever mais je faisais le premier pas… jusqu’à la prochaine chute. Mon regard se relevait lentement vers le sien. Prenez cela comme vous le désirez. Un geste désespéré ? La naissance d’un sentiment ? Mon nez toucha le sien avec délicatesse. Le caressant, hésitante, je venais déposer un baiser sur ses lèvres. Il était un tout, le reflet de ce que je ressentais. Une part de moi me traitait d’inconsciente. Je n’avais jamais ressenti ça auparavant. Mon cœur soupirait de bien-être. Je pouvais me trouver milles raisons de me traiter d’idiote même la louve ne pouvait nier sa passion pour lui.

Il avait bien des noms. Il avait l’image d’une renaissance, d’un espoir. Il avait le doux parfum de la sécurité. Il avait le toucher de la délicatesse. Il avait un tout qui formait un sentiment de liberté. Sentait-il à travers ce baiser cette sensibilité ? Cette nuance ? Cette différence ? Quand mes lèvres s’écartèrent des siennes, je n’en restais pas moins hésitante. Est-ce une bonne idée ? Avais-je raison de lui faire confiance ainsi à chaque moment de faiblesse ? Mon cœur avait déjà sa réponse. Je baissais le regard.

« Je te dois beaucoup… » Je reportais mon regard dans le sien. « Alors que je ne le mérite même pas. Tu es loin de savoir ce que j’ai fait, ce que j’ai voulu faire et ce que je suis capable de faire… »

Je déviais de nouveau le regard. Une part de moi avait envie de vomir face à l’horreur de ses souvenirs. J’avais le sang sur les mains. Je n’étais qu’un monstre, une bête incontrôlable. Je semblais si calme… si méprisable mais je n’avais pas la certitude d’avoir le contrôle sur moi-même. Comment alors pourrait-il l’avoir sur moi ? Je le sous estimais sans m’en rendre compte. J’eus un sourire ironique sur le visage. Je relevais le regard vers lui. Allait-il dire quelque chose ? Je le coupais en lui disant dans le plus sérieux du monde, ma main sur sa joue :

« Embrasse-moi… »

Je n’étais pas très encline à parler de mes problèmes, de mes cauchemars, de mes peurs ou de mes douleurs. Je voulais juste… le temps d’un instant : oublier.

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Des cernes, des traces de dent … un loup-garou ! Nan, juste un père célibataire …
© AVATAR : Me
CELEBRITE : Jude Law

Féminin Sagittaire Cheval
AGE : 33
HIBOUX : 1012
AVADAKEDAVERISE[E] LE : 24/06/2012
GALLIONS : 518
AGE DU PERSONNAGE : 43 ans
PROFESSION : Professeur de Sortilèges
Remus J. Lupin
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par la plume de Remus J. Lupin ϟ Posté Sam Mar 29 2014, 19:27



La peur, l’incertitude, l’inquiétude. Un mélange explosif que je sens grandir en elle à chaque geste, chaque tentative de fuite. Chacune de ses pores dégage un fumet corrosif qui en dit bien plus long que ses maigres paroles. Elle veut être ici. Elle veut être ailleurs. Je doute cependant qu’elle sache seulement où est cet ailleurs. Sa seule spécificité est d’être le lieu de l’oubli, du déni. Cet autre part bienfaiteur dont nous rêvons tous lorsque les problèmes du passé nous rattrapent. Ce lieu qui n’est pourtant que chimère, éphémère et voué à disparaître malgré tous nos efforts pour le retenir. Cet endroit où les disparus reviennent, où les plaies se referment et où la réalité n’a pas de droit d’entrée. La dimension de laquelle je faillis ne pas revenir après la mort de Dora, prêt que j’étais à abandonner amis et famille pour le fol espoir de rester à ses côtés. Je refuse par conséquent de permettre à la femme qui me retourna la dernière partie de moi encore attachée à ce passé désormais inatteignable de plonger à son tour. Car bon nombre de remontent jamais.

Enfin, des sanglots secouent son corps que je retiens toujours fermement contre le mien. Je la laisse donc pleurer sans rien ajouter, sachant combien se libérer du poids de la peine en l’extériorisant est nécessaire pour commencer à envisager un futur. C’est également la raison pour laquelle je me plie à ses exigences lorsqu’elle me demande de l’emmener loin. Car cette fois-ci, ce n’est pas la fuite qu’elle désire mais l’intimité qu’elle recherche. Un lieu où pouvoir s’effondrer en paix sans le risque d’un inconnu qui, passant, briserait son moment. Je réalise d’ailleurs que, par cette demande, elle s’abandonne à moi de la façon la plus dangereuse qui soit. Elle me rend responsable de son bien-être et je m’étonne à m’en trouver honoré. Car ce n’est pas l’attraction de Moony qui guide mes gestes, non c’est bien plus profond encore. C’est l’enfant solitaire en moi qui voit en elle celui qu’il fut à une époque, celui qui aurait rêvé d’avoir une épaule sur laquelle pleurer quand il allait mal et que personne ne comprenait.

Ainsi, serrant encore plus mes bras autour de ses épaules, je nous transplane dans mon jardin secret, le seul endroit au monde où je me sens en paix lorsque mon cœur souffre. Elle est la quatrième personne à qui j’y autorise l’entrée. Les premiers furent James et Sirius, puis vint Dora et désormais Clélie. Je ne sais même pas vraiment pourquoi je fais cela. Une part de moi sait pertinemment qu’il pourrait s’agir de la pire erreur de ma vie mais l’autre est incapable de lui refuser le refuge qu’elle demande par ses sanglots silencieux. Nous atterrissons donc dans une clairière ombragée, à quelques kilomètres du cottage de mon enfance. Il s’agit du lieu de ma première rencontre avec Greyback, celle qui fit de moi l’un des leurs, l’un des siens, un lycanthrope. Personne ne comprend vraiment pourquoi c’est l’endroit où je suis capable de retrouver la paix intérieure mais moi si. Ici, je suis au plus proche de l’enfant insouciant que je fus avant ce jour fatidique, ici je suis à la frontière entre celui que je suis et celui que je voudrais être et c’est ce qui me permet de faire le point.

Fidèle à la promesse silencieuse de ne pas l’abandonner que je lui ai fait, je la laisse par conséquent se décharger de toute sa peine et sa douleur par l’exorcisme de ses larmes, me contentant de la retourner doucement pour qu’elle puisse venir enfouir sa tête contre mon torse, ma veste nous protégeant tous les deux des froideurs de la bise nocturne. Je ne sais combien de temps passe ainsi mais je me sens bien, apaisé. J’ai l’impression pour la première fois depuis longtemps d’avoir fait le bon choix. Tandis que cette quasi-inconnue dont je suis pourtant plus proche que bien de mes connaissances se décompose dans mes bras, mes soucis me semblent soudain plus lointains que jamais. Les tensions grandissantes entre espèces, les échauffourées constantes entre élèves de la Confrérie et de l’Orde junior, mon fils qui me manque en permanence, mes meilleurs amis que je vois si peu, tout cela s’efface progressivement pour ne laisser plus que nous deux.

Au bout d’une éternité, elle relève la tête, comme vidée de ses forces et ses bras viennent s’enrouler autour de mon cou, tandis que ses lèvres frôlent doucement les miennes. Cela change complètement de nos étreintes passées. C’est doux et timide, fragile et plein d’espoir et surtout c’est humain, ô combien humain. Plus rien de la férocité qui nous caractérise tous deux, juste une tentative inquiète de se rapprocher de moi en tant qu’elle-même. Et une fois de plus, elle nous mets d’accord Moony et moi car je le sens qui ronronne tout au fond de moi, satisfait de cette tendresse à laquelle il n’est plus habitué depuis la mort de Dora. Mais la magie se rompt bien vite car voilà qu’elle reprend la parole et commence à me dévoiler par énigme des bouts de ce passé qui l’a rendue si terrifiante, si attirante. Je l’écoute s’auto-flageller et un sourire amer se dessine sur mes lèvres. Si seulement elle savait ! Je ne sais certainement pas ce qu’elle a fait mais que sait-elle de moi ? A-t-elle la moindre idée de la violence qui peut se déchaîner en moi lorsque Moony et moi laissons notre colère nous envelopper dans un voile aveuglant ? Vit-elle ce qu’il restait du corps de Greyback une fois que nous en eûmes fini avec lui ? Me mettrait-elle sur un tel piédestal si elle découvrait que j’avais failli abandonner mon fils de deux ans pour ne pas avoir à affronter la peine de perdre ma moitié ? Se sentirait-elle autant en sécurité si elle savait à quel point j’ai failli ? Je n’ai cependant pas l’occasion de lui expliquer qu’elle est loin d’être la seule à regretter certaines de ses actions car elle prend les devants une fois de plus et exige que je l’embrasse.


-Non.

La réponse est sortie toute seule, d’une naturalité effrayante. Et le plus inquiétant est que je ne désire en rien la changer désormais que j’en réalise pleinement son implication. Au contraire, je suis on ne peut plus sûr d’avoir fait le bon choix. Néanmoins, je ne veux pas qu’elle profite de ce refus pour s’enfuir. Ce serait trop facile. Je ne m’éloigne donc pas d’elle et l’emmène s’asseoir sur une souche qui n’était pas là lors de la dernière visite. Puis je commence à m’expliquer.

-Non je ne t’embrasserais pas. Car je connais déjà ton corps et ce n’est pas lui qui m’intéresse maintenant. C’est ton âme que je veux découvrir. C’est elle qui a besoin de guérir, de se confier et il est hors de question que nous nous laissions une fois de plus aller à nos pulsions et que tu en profites pour oublier. Si c’est ce que tu désires, alors je suis désolé mais je ne suis pas ton homme. Je ne te retiens pas.


Et sur ces mots, je lâche son bras, tout en retenant mon souffle. Car malgré mon calme apparent, je réalise sans difficulté que je ne veux absolument pas qu’elle s’en aille. Je veux en savoir plus, toujours plus, sur la femme qui sut me tirer de l’apathie de mon quotidien à chacune de nos rencontres. Je veux apprendre tout ce qu’il y a à savoir d’elle. Car j’ai la très nette impression d’avoir enfin rencontré quelqu’un qui est à même de comprendre – réellement comprendre – les épreuves que j’ai eu à affronter depuis cette fatidique nuit où Fenrir Greyback croisa ma route pour la première fois.
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par la plume de Contenu sponsorisé ϟ Posté



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