Je crois que j’ai trop bu. J’ai un air cadavérique sur le visage. Je suis d’une pâleur à en faire réveiller les morts. J’ai hyper mal dormi, cette nuit. Hier soir, je suis allé boire un verre avec Mary, mon ancienne collègue de Sainte-Mangouste et je pense que j’ai pris un verre de trop. Cela fait presque trois mois que j’ai démissionné de Saint-Mangouste. Trop de conflits intérieurs. J’en étais arrivé à un point tel que je ne pouvais plus exercer mon métier comme si de rien était. Ma dispute avec Théo y avait été pour beaucoup, je dois l’admettre. Je devais arrêter de me mentir à moi-même et partir, tout plaquer pour tout recommencer, ailleurs. Dans la Ruelle de l’Espoir. Harold Tanner avait été content lorsque je lui avais appris la nouvelle. Je ne serais plus à mi-temps mais bien à plein temps là-bas. Pourtant, ravi de ce que je faisais, je faisais peur à voir. Trois mois qu’il était parti. Trois mois que je n’avais pas eu de nouvelle. Mes lettres étaient restées sans réponse. Je me sentais vide. Tellement seul, et incapable de remonter la pente. Il me manquait. Je sais que j’aurais du tout lui avouer. Cela avait couté la vie à Dorian, et je ne voulais pas le perdre, Lui. Et cela en prenait le chemin. Je pouvais comprendre sa réaction. Je pouvais admettre qu’il m’en veuille pour lui avoir caché certaines choses. Je n’arrivais juste pas à accepter qu’il me jette comme ça, sans vouloir une explication, sans imaginer une seule seconde que je puisse avoir raison, et son frère tort. Car oui, son frère avait tort. Tort d’être mangemort, tort d’être un connard et tort lorsqu’il prétendait que j’avais voulu le tuer. J’ai mal à la tête. Derniers effets de l’alcool consommé la veille. Mary était passée dans la soirée et m’avait ordonné de la suivre. Je l’avais suivi à contrecœur, n’ayant plus gout à rien, pas même à faire aller boire un verre, pas même à manger. Je ne veux plus lutter. Il me manque.
Je crois que j’ai mal. Mal au ventre. Mal à la tête. Mal au cœur. Je n’ai jamais été autant malheureux que depuis trois mois. Rien, ni personne ne réussit à me rendre ne serait-ce qu’un pauvre sourire, même forcé. Je me suis plongé dans le travail dans la Ruelle, mais même là, je me rends compte que je n’ai plus ce gout d’aider les autres. J’ai tellement mal. Le miroir me renvoie une image d’un déterré. Si Dorian me voyait, il rigolerait sûrement. J’aurais tellement voulu… tellement de choses, en fait. J’aurais tellement voulu qu’il me croit. Je croyais qu’il me faisait confiance, comme moi je lui fais confiance. Jamais je ne me suis moqué de lui. Jamais. Mon téléphone a sonné. Il m’a semblé voir la photo de ma sœur s’afficher. Je n’ai pas répondu. Je n’ai pas envie de lui parler. Je ne veux voir personne. J’ai des cernes. Je manque de sommeil. Je suis encore en pyjama. C’est dimanche, pas besoin de s’habiller. Je me suis passé de l’eau sur le visage pour me donner un semblant de bonne-mine. Autant dire, que j’ai du boulot. Je n’ai plus envie de rien. A part mon canapé. Je crois que je pleure. Encore. Il me manque.
Je crois que je devrais ranger. L’appartement ne ressemble à rien. Je crois que je n’ai pas touché à un balai… depuis… très longtemps. Toute façon, personne ne vient ici, je n’ai pas besoin de faire le ménage. J’ai fini par passer dans le salon. Ma boite à pizza de l’avant-veille est encore sur la table avec une bière moldue entamée. Je ne l’ai même pas fini. Il y a des fringues qui trainent un peu partout. Des papiers et autres… indescriptibles papiers sur le sol. Et j’en ai rien à foutre. Je n’ai pas envie de ranger. Je n’ai plus le gout de rien. Je me suis affalé dans mon canapé, et j’ai pris la bouteille de bière à moitié pleine. Dégueulasse. Elle n’a même plus de bulle. Ses mots m’ont ravagé. J’aurais tellement voulu que cela se passe bien. J’aurais tellement voulu… tellement de choses. Ne jamais y aller. Ne jamais faire parti de l’Ordre. Ne jamais croiser sa route. Et surtout… ne jamais l’avoir rencontré. La vie aurait été moins compliquée. Dorian… aide-moi. Je l’aime tellement. Il me manque.
Je crois que j’ai envie de dormir. Je ne fais que ça, dormir. Et pourtant, je suis toujours fatigué. J’ai allumé la télé. Rien. J’ai éteins la télé. Silence. Pesant et amer. Je voudrais tellement… qu’il revienne. Simplement qu’il revienne. Je suis tellement désolé. J’ai tellement mal. J’aurais tellement voulu que tout se passe bien. J’aurais tellement voulu qu’il ne l’apprenne pas ainsi. Tout est de ma faute. Je le sais. Si j’avais été plus intelligent, je le lui aurais dit. Au risque de le faire souffrir. Le dilemme de ma vie. Tout lui dire, et le voir malheureux. Ou ne rien dire, et risquer qu’il m’en veuille pour ça ? Dans les deux cas, Théodorian est malheureux. Je l’ai rendu malheureux. Je suis malheureux. Il me manque.
Je crois que la porte a sonné. Je ne me suis pas levé. La porte s’est ouverte. « MATTOU ! » J’ai soupiré. Evidemment, je devais m’y attendre, n’ayant pas répondu au téléphone. « Non mais regarde-toi là ? » J’ai grogné sans répondre. « Lève-toi, habille-toi ! On sort ! » Je lui ai lancé un regard noir mais elle ne s’est pas démontée. « Matt… je n’aime pas te voir comme ça » J’ai le droit de la mettre à la porte. Elle s’est assise à mes côtés, en me posant sa main sur la cuisse. « Ecoutes, je sais que c’est difficile ce que tu traverses mais regarde-toi ? Tu n’es plus que l’ombre de toi-même. Tu ne ressembles à rien. J’ai parlé de toi à mon collègue, James Potter. Je sais que tu le vois lors de tes réunions pour l’Ordre. Je voulais de tes nouvelles, vu que tu ne m’en donne pas. » Silence. Je crois qu’elle voulait que je réponde. « Je m’inquiète pour toi, Matthew » Je déteste quand elle m’appelle Matthew. « James m’a dit que tu ne venais même plus aux réunions de l’Ordre. » Oui ma sœur sait que je fais parti de l’Ordre. Elle n’en est pas même si elle soutient notre combat. Il est vrai que cela fait un moment que je n’ai pas mis les pieds à l’Ordre… plus envie de me battre. J’ai juste envie qu’on me foute la paix, que je noie mon chagrin seul. « Matt… s’il te plait… » Ma bouteille de bière pas bonne a valsé contre le mur face à moi. « Qu’est-ce tu veux que je te dise ? » Je crois avoir parlé un peu fort. « Je suis malheureux Kat ! Juste malheureux ! Je ne peux pas vivre sans lui, c’est si dur à comprendre ? » Elle m’a fixé avec ses grands yeux bleus sans un mot. « Il a été là quand j’étais au plus mal. Il m’a soigné quand… bref… il m’a aidé dans le pire moment de ma vie. Sans lui, je n’aurais jamais accepté la mort de Taylor. Avant lui, je n’étais rien. Avec lui, je suis réellement quelqu’un. J’arrive à me contrôler, à me sociabiliser, à tout. Avec lui, j’arrive à tout. Tu comprends ça ? » Elle a hoché la tête, en silence, me laissant exprimer ma rage et ma frustration. Je suis retombé dans mon canapé. « Je veux juste le revoir » Le silence n’était troublé que par sa respiration calme, et son intense réflexion du « comment je vais aider mon petit frère… ». J’ai fini par me lever. « Laisse-moi s’il te plait » lui ai-je balancé. Je veux être seul. Elle est partie. Il me manque.
par la plume de Théodorian L. Tyler ϟ Posté Jeu Oct 12 2017, 23:22
Je suis fou…
ft. Matthew Scott & Théodorian L. Tyler
You better keep that demon outside of your heart, you better keep that demon outside… You better lock up all your doors and start to hide, you better lock up all your doors…
Je vivais dans mon magasin. Depuis la dispute entre Matthew et ma famille. Depuis que j’avais réalisé que tout n’était que mensonge. Pas lui. Pas nous. Moi. J’avais besoin de prendre du recul. J’avais besoin d’arrêter de penser. Je sais que c’était stupide. Sauf que j’arrivais facilement à juste oublier tout cela en buvant. Mon magasin était fermé depuis tout ce temps. Je refusais de voir ni de recevoir aucune lettre. Je refusais le monde entier. Je rejetais le monde entier. Car j’avais cette impression que le monde entier s’était simplement refermer sur moi. Mon monde avait cessé de tourner rond. Mon monde avait complètement changé -et moi aussi. Je savais que je n’étais pas une bonne personne. J’ai été un Serpentard. J’ai fais les quatre cents coups. J’ai coucher par millier. Jamais rien de sérieux. Pourtant, j’ai vraiment cru qu'la vie me donnait une chance de mettre mes pieds aux sol pour de bon. J’ai bêtement cru qu'la vie me tendait les bras et m’avait offert Matthew. J’avais le goût de vomir devant ma propre bêtise. J’ai complètement perdu la raison. Je ne voyais plus rien. Le temps passe, mais je ne le ressens pas. Je ne ressens pas le désir de manger, de boire ou de dormir. Je me cherchais. C’était le plus important pour l’instant. Avant de faire quoi que ce soit avec Matthew, je devais me trouver. Qui suis-je ? Que suis-je ? Je devais remettre les points dans ma vie. J’ai tout simplement perdu ma maison. J’avais l’impression que le jeune garçon, le petit garçon en moi venait juste de perdre sa maison et cherchait en pleurant l’endroit où aller. Combien de temps suis-je ici ? Enfermer dans le noir de mon bureau ? Je ne savais pas. Je ne sais plus. Je ferme les yeux. Je me remémore les souvenirs douloureux. Et celui de mon frère qui tente de venir me parler.
He’ll take you like he took me in the night, too scared to fight, take you like he took me in the night... You got to go, he’s coming for you, please let me go, I need to be saved too...
Je ne sais pas quel jour nous étions, ni si cela faisait un moment que la dispute était arrivé. Je ne sais rien de tout cela. J’étais couché au sol quand il est entrer. Mon frère m’avait secoué. Je me souviens que nous nous sommes battus. Je ne sais même pas qui a gagner, qui a perdu. Dans mon coeur, j’étais le perdant de toute manière. « Mais à quoi tu joue Théo ?! Regarde toi ! Ok, j’aurais dû te parler… j’aurais dû te dire… mais tu me connais non ? Je ne suis pas quelqu’un de méchant. Même si j’ai fais des conneries, même si pour toi je travaille pour le mauvais gars, tout cela n’a aucun sens. Je suis ton frère, Théo. Regarde-moi, pitié » Son visage semblait vraiment brisé par le remord. Pourtant, je me souviens d’en avoir rien eu à faire de ces excuses. Même le sang sur sa lèvre ne m’avait pas réconforter. Je m’étais juste bêtement assis et pleurer de partir. « Théo … je suis toi. Tu es moi. Je t’en prie. Je t’aime mon frère » Rare qu’il m’avouait ce genre de tendresse. Sauf qu’il était déjà trop tard. Depuis longtemps, il fut trop tard. Je l’avais regarder dans les yeux et prononcer d’une voix faible. « Tu es mort pour moi » Et ce fut le cas. Depuis, il n’existe plus. Jake Tyler est mort. C’était ma seule réalité.
You need to watch out for his lies, in those eyes, you need to watch out for his lies…. He’ll drag you in the dirt until you’ve died, full of pride, drag you in the dirt until you’ve died…
J’avais l’impression que depuis tout ce temps, j’avais vécu dans une boîte en carton. Rien de solide, mais assez pour me tenir au chaud. Puis, celui-ci est tomber. Je n’arrivais juste pas à m’y remettre. Je me lève. Depuis combien de temps je portais la même chemise blanche ? Ho attend, elle n’est plus blanche du tout. J’ai dû vomir quelques fois dessus. Va savoir. Une semaine peut-être ? Je me regarde dans un miroir qui traîne dans mon bureau. Je suis dans une piteuse état. Je ne me reconnais même pas. Je frotte mes cheveux. J’ai besoin d’une douche et depuis quelque temps l’eau ne fonctionne plus ici. Il était désormais le temps de partir. Je le savais moi-même. Le temps était venu d’affronter la réalité. Pourquoi mettre le blâme sur quelqu’un quand cette personne n’a rien à y voir. Je laissais le bordel derrière moi pour prendre direction de mon ancien chez moi -chez nous. Je ne savais pas s’il allait être là ou non. Je ne sais même pas si je suis prêt à le voir ou non. Je ne savais rien -comme toujours.
You got to go, he’s coming for you, please let me go, I need to be saved too…
J’ouvre la porte. Elle n’était pas fermée à clef. Signe d’une chose, il était ici. J’entre et je découvre que l’appartement est aussi misérable que moi. Étrangement, cette réflexion me fit sourire. Pour la première fois en plusieurs jours -je me sentais chez moi. C’était ici. Pourquoi je me posais des questions ? Je ferme la porte et mes yeux regardent un peu partout. C’était vraiment le bordel, pourtant j’étais bien. Les souvenirs avec lui me revient en souvenir. J’avais l’impression que je pouvais les vivres en regardant chaque recoin des pièces. La fois ou nous avons unis nos corps sur le sofa. Quand j’ai essayer une nouvelle recette Moldu pour prouver Ô combien je suis un génie. Le repas a finis dans la poubelle, mes lèvres sur celle de Matthew pour l’empêcher de passer ses remarques. Quand j’ai supplier Matthew de faire de la décoration avec moi. Je me souviens bien de ses mimiques qui désapprouve cette idée. Il a finit par le faire malgré tout. Les moments passés dans notre lit, lui qui prenait un malin plaisir de tirer les poils sur mon torse. Je sens une larme sur ma joue. Une bouffée d’air frais venait me rentrer dedans. Je touche un peu mon torse et mon regard croise finalement le sien. Il semble pire que moi. Pire. Brisé. Lui aussi était comme moi … on lui avait volé sa maison. Je lui avait volé -moi. Personne n’avait raison. Personne n’avait tort. J’avais mis ma priorité à la mauvaise place depuis le début. Ma famille était mauvaise. Matthew avait voulu détruire mon frère. Et alors ? L’important… c’est ce que je ressentais pour cette homme. Je m’approche de lui et souffle : « Tu es tout pour moi » Mes jambes le rejoint en peu de temps et je viens l’enlacer contre moi. Mon nez vient se fourrer contre son nez, respirant son odeur. « Je suis désolé. Je suis désolé. Je suis … dé-soler » Ma voix se brisa malgré moi. Je n’arrivais pas à dire quelque chose de plus. Je suis prêt à me faire frapper. J’avais déjà des ecchymose sur le torse et un sur l’oeil. Je l’ai fais souffrir, je peux en prendre un peu plus. Aujourd’hui, il n’y a qu’une chose qui compte : Matthew. « Je t’aime » Je termine cette phrase en lui volant un baiser. Puis, pourquoi pas le faire taire avant de recevoir des plaintes de sa part ? Technique Théo : le baiser du silence.
Assis dans le canapé, j’observais la table devant moi. Je suis vidé. De tout. J’ai fini par me lever pour prendre une bière dans la cuisine. La vaisselle, je ne l’ai pas faite depuis très longtemps. J’ai ouvert ma bière, jetant la capsule au sol. Rien à faire. Je suis retourné m’asseoir dans mon canapé. « Tu es minable Scotty » J’ai injurié la voix dans ma tête. « Et en plus, tu es mal poli ». Va te faire foutre Taylor ! ». Sors de ma tête Dorian Taylor. Sors d’ici. « Alors Scotty. On n’a plus son doudou ? » « Ferme ta gueule » « Allez… Scotty… dis-le… » J’ai avalé une gorgée de bière. « Tu fais peine à voir Scotty ». Je le hais. Il me hante. Sa voix me hante. J’ai lancé ma bière au sol, qui s’est fracassée en mille morceaux. Evidemment, j’ai marché dessus. « SORS DE MA TÊTE DORIAN ! » « Tu devrais aller le voir Matthew » J’ai mal aux pieds. Je me suis coupé avec le verre. Putain. Je te hais Dorian Taylor ! Je te hais ! Il me manque. Théo me manque. Je n’en peux plus de vivre sans lui. Je ne m’étais jamais attaché comme ça à quelqu’un. Jamais. Lui… au diable son frère. Je peux faire une croix dessus. Oublier ce qu’il m’a fait. Juste pour qu’il me revienne. Si je dois quitter l’Ordre ? Tant pis, je le ferais. De toute façon, cela fait deux mois que je n’y ai pas mis les pieds à l’Ordre. Pour lui, j’arrêterais tout. Tout. Si c’est le seul moyen que j’ai pour le revoir alors je suis prêt à tout arrêter. Je me suis retrouvé assis dans mon canapé. DU sang coulait de mes pieds sans que je l’arrête. J’ai mal. Je t’aime Théo. Tellement.
Dorian, ce n’est rien. Tyler ? Je peux l’oublier. L’Ordre ? Je peux l’arrêter. Mais toi… Tu es tout. Je ne peux pas t’oublier. Je crois que je pleure. Encore. J’ai mal aux pieds, au cœur et en plus, je n’ai plus de bière. « C’est compliqué l’amour » J’ai fermé les yeux pour sortir cette voix de ma tête. Cette voix d’un Serdaigle trop prétentieux, qui avait pris bien trop de place dans ma vie. J’ai entendu la porte. Kat… Je ne t’ai pas dit que je voulais être seul ? J’allais balancer quelque chose de peu agréable à ma frangine qui venait encore m’emmerder quand mes mots sont restés coincés au fond de ma gorge. Ma douleur aux pieds s’est estompée, et ma bouche s’est entrouverte me donnant un air de profond débile. Il était là. Devant moi. Aussi miteux et délabré que moi. Si la situation n’était pas aussi désespérée, j’aurais sûrement éclaté de rire en nous voyant tous les deux comme deux cons au milieu du salon. « Tu es tout pour moi ». Je ne sais pas si ses mots m’ont fait du bien, ou rassuré. Il est là. Il a envahi ma bulle vitale, en deux secondes. Je me suis senti agressé et bien à la fois. Je n’aime pas qu’on me prenne par surprise. Je n’aime pas qu’on goute de trop près à ma bulle, surtout en ce moment. « Je suis désolé. Je suis désolé. Je suis … dé-solé. ». Il était là. Des millions de pensées se sont cognées dans mon esprit. Il était là. J’étais content, je ne pouvais pas le nier, surtout lorsque l’on entendait mon cœur battre si vite. Mais… trois mois. Trois mois sans nouvelle. Il me fout à la porte. Il ne donne pas signe de vie durant trois longs mois. Il m’accuse de choses que je n’ai pas faite. Il croit son connard de frère plutôt que moi. Il m’en veut parce que je lui ai caché une vérité qui n’est pas bonne à dire Et là ? Il revient, la bouche en cœur, avec ses mots d’excuses et ses je t’aime. Non. Je ne suis pas d’accord. « Scotty, Scotty, Scotty… Tu es juste désespérant ». J’ai lancé un Ta gueule mental avant de me lever brusquement, ce qui m’a valu de m’arracher une grimace. J’ai du verre dans la plante des pieds et ça fait mal. Ma bulle vitale. J’ai besoin d’air. Je ne veux pas que l’on m’embrasse. Pas comme ça. Je n’avais pas encore ouvert la bouche.
Alors que j’avais été bée de le voir dans les premières minutes, la colère a terminé de s’emparer de moi. « J’en veux pas de tes excuses, de tes je t’aime. De rien ! Je ne veux rien ! Putain Théo ! Tu disparais durant trois mois ! Aucune nouvelle ! Pas une réponse à mes lettres ! Tu es parti trois mois ! Tu m’en veux parce que j’ai omis de te dire que ton frère est un putain de mangemort, qu’il a failli me tuer et qu’il recommencera sûrement parce que je suis un Ordre du Phénix ! Tu combats face à un mort alors que ce combat est gagné d’avance pour toi. Alors oui, j’ai fait des erreurs ! J’aurais sûrement dû te dire la vérité ! Oui, sans doute ! Mais tu n’as pas le droit de revenir comme ça ! Je suis en colère contre toi, moi, tout le monde ! Tu me vires de ta vie comme un malpropre durant trois mois et je devrais te faire la fête quand tu reviens ? Non, désolé, ça ne fonctionne pas comme ça Théo. Putain Théo ! Merde ! J’en ai marre ! Tu ne… Tu ne peux pas… » Si j’avais commencé ma tirade en hurlant, la fin n’était plus du tout aussi forte. Je me suis passé les mains sur le visage. Respire Matt. « Putain Théo… Tu m’as manqué ». J’ai toujours mal aux pieds.