par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Mar Sep 09 2014, 18:32
« quoi encore ? » kyles rulin & matthew scott
C’est un cauchemar. Ça fait presque un mois que je ne suis pas allé au travail. J’ai pas envie. Tout m’énerve. Tout m’ennuie. Je déteste tout le monde. Je me déteste encore plus. J’ai levé la tête de mon canapé. L’appartement est un vrai désastre. Le ménage n’a pas été fait, y’a des fringues partout. La vaisselle déborde dans l’évier, le dentifrice traine ouvert sur le lavabo de la salle de bain, les serviettes trainent parterre. Y’a même un vieux rasoir au sol. L’apocalypse. Et le pire dans tout ça ? Je m’en fous. Totalement. J’ai reçu une lettre de Sainte-Mangouste. Qu’ils aillent tous se faire foutre. Tous autant qu’ils sont. J’en ai rien à faire du travail, ils peuvent tous crever que je ne lèverais pas le petit doigt. J’ai bu une gorgée du scotch que j’ai dans la main gauche. J’ai du descendre quatre bouteilles. Depuis ce matin. Je ne compte même plus celles que j’ai bues depuis un mois.
Théo me manque. Il ne répond à aucune de mes lettres. Je suis sûr qu’il ne les lit même pas. Il doit juste se contenter de les jeter à la poubelle sans même l’ouvrir. Il me déteste. Je lui ai menti. Je sais bien que je n’aurais pas du mais qu’est-ce que j’aurais pu faire ? Lui avouer que son frère qu’il chérissait tant avait manqué me tuer ? Que son père faisait parti des Mangemorts et qu’il avait tué plus de monde que toute l’Angleterre réunie ? Qu’il faisait sans doute parti de la bande qui avait assassiné Dorian ? Non, je ne pouvais pas lui dire ça. Pas plus que je ne pouvais lui dire que je pouvais lui avouer que je faisais parti de l’Ordre du Phénix. Pour qu’il se fasse tuer ? Certainement pas. Les Mangemorts sont comme ça, ils nous atteignent par nos proches. Ils l’ont fait avec Dorian et je ne pouvais pas revivre ça avec Théo. J’ai préféré lui cacher la vérité sauf que maintenant, il est parti et que je suis malheureux. Pire que lors de la mort de Dorian. C’est peu dire. Un hibou est frappé à ma fenêtre. Je lui ai ouvert d’un coup de baguette. J’aurais mieux fait de le laisser dehors.
« Médicomage Scott,
Malgré les multiples lettres envoyées à votre domicile nous sommes sans réponse de votre part. Je suis dans le regret de vous signifier votre mise à pieds à compter d’aujourd’hui. Cependant, afin de vous donner une chance d’expliquer votre attitude, je vous donne rendez-vous mardi 24 juin à 10H. Et je vous conseille vivement de ne pas être en retard.
Médicomage Maximilien Artète Directeur des Blessures par créatures vivantes. »
Oui, j’aurais mieux fait de le laisser dehors. J’ai regardé l’heure. 16H. J’ai faim. Je suis allé dans la cuisine pour me faire un sandwich. Pain, beurre de cacahuète, bacon, salade, tomate. Ah non, pas de tomate, j’ai fini la dernière hier. Faudrait que j’aille faire des courses. Ou pas. J’ai pas envie de sortir. J’ai plus de scotch. J’ai fouillé dans le placard. Une bouteille de whisky pur feu m’a sauvé la vie. J’ai pris mon sandwich et je me suis vautré dans mon lit. Il y a encore quelques affaires à Théo, notamment le tee-shirt avec lequel il dort. Je suis pathétique. J’aurais du tuer son frère quand j’en ai eu l’occasion. Mauvaise idée, il ne m’aurait jamais pardonné. Déjà que je ne suis pas sûr qu’il le fasse… « Je suis innocent ! » C’est vrai quoi… c’est pas moi le méchant… et c’est moi qui prend… ma bouteille de whisky a fini contre mon armoire. Et merde ! Je suis resté allongé sur mon lit, les bras en croix. Je n’ai envie de rien. Enfin si… j’ai envie qu’il revienne. J’ai lancé un informulé et un parchemin suivit d’une plume me sont arrivés dans les mains. Une heure plus tard, une trentaine de boules de parchemin jonchaient le sol. La sonnette a retenti, j’ai sursauté. Je ne veux voir personne. Je me suis retourné de l’autre côté. La sonnette a retenti une nouvelle fois. J’ai soupiré. J’ai grogné. On a sonné une troisième fois. Je me suis levé à la quatrième tentative. Si c'était ma sœur, elle aurait déjà défoncé la porte, c'est quelqu'un d'autre... J’ai ouvert la porte brusquement. « Quoi ? » ai-je crié à mon interlocuteur. C’était Kyles. Il ne manquait plus que lui.
par la plume de Kyles Rulin ϟ Posté Dim Sep 14 2014, 17:28
Bientôt un mois que ma vie a pris un tournant désastreux. Bon peut-être que désastreux est un terme un peu trop fort – personne n’est mort jusqu’à nouvel ordre, quoique au vu de l’absence prolongée de Matt, allez savoir ce qui lui est réellement arrivé – mais en tout cas déprimant. Et le pire est que je ne sais pas comment le gérer pour la simple et bonne raison que la déprime ce n’est pas moi, ça ne me ressemble pas et par conséquent je ne suis pas équipé pour la gérer. Je suis de ceux qui ne se prennent pas la tête, qui acceptent la vie comme elle vient et s’adaptent aux situations changeantes sans difficulté. Mais cette fois-ci, la vie semble avoir réussi l’exploit de toucher juste LA corde sensible, ce point minuscule où mes sentiments profonds se terrent en permanence enveloppés par une carapace protectrice d’un mélange de je-m’en-foutisme et joie de vivre. Et pour autant que j’essaye de passer à autre chose, mes pensées reviennent sans cesse à la lettre d’Alix.
Dans le fond, c’est paradoxal. Pendant deux ans d’attente, j’ai vécu ma vie sans réellement me préoccuper d’elle sauf à quelques instants précis lorsque tel ou tel détail me faisait penser à elle et, depuis qu’elle a définitivement quitté ma vie, je suis incapable de me la sortir de la tête. Elle parasite l’essentiel de mes pensées et ce même si j’essaye de poursuivre mon chemin en paix. Rien à faire en effet, à tous les tournants, dès que mon esprit est au repos, ses mots reviennent me hanter. Le plus idiot c’est que je m’y suis toujours attendu, Erwan était son premier amour et on n’oublie pas son premier amour comme si de rien n’était. Peut-être même que c’est pour ça que je lui ai exigé une réponse la dernière fois qu’on s’est croisés. Parce que j’en avais marre de vivre dans cet entre-deux, ces limbes fondés sur un espoir auquel je n’ai jamais réellement cru pour de vrai. Je partais perdant. Dès le début, j’étais le plan B, le meilleur ami là pour rendre jaloux l’amoureux, le vrai. Sur le moment, j’ai trouvé ça drôle, aventureux même. J’étais jeune, j’étais con. Et puis, j’ai découvert une autre facette d’Alix et j’ai fait l’erreur de succomber moi aussi à ses charmes. Et qu’est-ce que ça m’a apporté ? La perte de mon meilleur ami et un cœur en mille morceaux. Si Gwen me voyait maintenant, elle me trouverait pathétique.
En fait, elle me l’a déjà dit. Je ne sais pas comment elle a appris que je m’étais enfin officiellement fait largué après deux ans, le tout par lettre, alors qu’elle est censé être en plein dans ses examens d’ASPICs, mais le fait est là. J’ai reçu une missive de sa part il y a deux semaines qui me traitait de tous les noms d’oiseaux possibles et imaginables – et croyez-moi ma sœur a un sacré répertoire en la matière – et me menaçait de me le faire regretter si je cite « tu laisses cette salope affecter ta vie plus qu’elle ne l’a fait ». Oui, il faut savoir que ma sœur n’a jamais été une grande fan d’Alix. Entre la rivalité ancestrale entre leurs maisons et le complexe fraternel qu’elle est censée avoir – ce ne sont pas mes mots mais ceux de ses amies – l’influence qu’Alix avait sur moi lui a toujours paru quelque chose de néfaste. Elle était sure qu’en acceptant son plan, je finirais par être celui qui en souffrirait le plus. Et il semblerait bien qu’elle ait eu raison. Sauf que ça ne change rien à mes sentiments. J’en viens même à regretter mon amitié avec Erwan. Pourtant, j’ai passé ces deux dernières années à trouver son attitude totalement gamine mais maintenant que je vais mal pour la première fois depuis très longtemps, avoir quelqu’un à mes côtés de tranquille et compréhensif comme il l’est me ferait du bien.
Parce que n’est pas Gwen qui va me remonter le moral, comme je vous le disais ce n’est pas vraiment le genre de la maison. Et le fait est qu’à part Alix et Erwan, j’avais beau être extrêmement sociable à Poudlard et l’être encore aujourd’hui, cela ne signifie pas pour autant que j’ai la masse d’amis proches. J’ai beaucoup de connaissances, voire d’amis mais pas de confident, personne avec qui partager mes malheurs. Peut-être tout simplement parce que jusqu’à maintenant je n’en avais pas vraiment. Enfin si, il y a Matt. Alors bien sûr c’est un cas à part et je doute qu’il soit le spécialiste de la consolation mais il n’en reste pas moins une sorte de figure fraternelle à laquelle je m’identifie. Je ne veux pas être lui bien sûr, loin de là, on est trop différents pour ça mais il est un peu le grand frère que je n’ai pas. Celui qu’on embête et respecte à parts égales et qui vous supporte en permanence avec une exaspération amusée.
Sauf qu’en parlant de Matt justement ça fait une plombe que je ne l’ai pas vu. Depuis le jour fatidique où en rentrant de la fête de la Citrouille, je suis tombé sur la lettre d’Alix pour être plus précis. Au début j’ai cru qu’il était malade – les saucisses à la citrouille ça ne réussit pas à tout le monde – mais les jours se sont transformés en semaines et des rumeurs ont commencé à circuler sur lui à l’hôpital. Il se serait fait virer. Il aurait fait une tentative de suicide. Il aurait tué un Mangemort. Bref que des stupidités dont les commères de la machine à café raffolent. Matt est après tout un Médicomage brillant mais fondamentalement asocial et ça ne lui apporte pas que des amis. Alors dès que les gens peuvent médire dans son dos, ils s’en donnent à cœur joie. Le problème est qu’hier j’ai appris que son absence n’était vraiment pas prévue et que les supérieurs l’ont mis à pied en attente de ses explications. Soit il vient mardi prochain justifier ses actes, soit il ne sera plus salarié de l’hôpital. Autant vous dire que j’ai un peu paniqué. Non seulement je ne veux pas qu’il perde son job – il est trop bon, ce serait une perte irremplaçable pour le département – mais je suis désormais vraiment inquiet pour lui.
C’est pourquoi je suis désormais en train de sonner incessamment à sa porte. J’espère qu’il est chez lui et n’entend juste pas sinon les voisins vont me détester. Mais la situation est grave, je peux bien supporter deux ou trois regards haineux si ça me rassure sur l’état de mon grand-frère de cœur. Au bout de trois appels sans réponse, je m’imagine déjà toutes sortes de scénarii plus terribles les uns que les autres. Je sonne une quatrième fois, déjà prêt à m’en retourner d’où je suis venu pour tenter de le retrouver d’une autre façon si l’appel reste à nouveau sans réponse lorsque la porte s’ouvre sur un Matt que j’ai du mal à reconnaître.
Il fait peine à voir. Il sent l’alcool à des kilomètres, n’a pas l’air d’avoir pris une douche depuis Merlin seul sait quand, et l’appartement que j’aperçois derrière lui n’est pas dans un meilleur état. Sa voix est sèche et désagréable quand il s’adresse à moi, laissant bien clair qu’il est loin d’être heureux de me voir. Le tout me prend un peu par surprise et je réponds par conséquent avec mon humour habituel teinté malgré tout d’une pointe d’amertume que je ne peux retirer.
-Rien, je venais voir si tu étais mort ou bien s’il y avait une raison qui t’empêchait physiquement de venir travailler mais je vois que ce n’est que ce bon vieux Jack qui barre ta route.
Mon sourire est légèrement tendu tandis que je m’invite à l’intérieur, sans lui laisser l’occasion de me refermer la porte à la figure. Mon regard se porte sur l’état des lieux et une moue de dégoût se dessine sur mes traits et pourtant je ne suis pas particulièrement un fana du nettoyage. Mais là on a dépassé les limites de l’habitable. Cependant, je connais Matt depuis suffisamment longtemps et je le respecte trop pour imaginer ne serait-ce qu’un instant qu’il n’y a pas une raison grave à ce laisser-aller patent. Et, quitte à être venu prendre de ses nouvelles, autant jouer mon rôle de petit frère chiant mais attentif. Je ne sais pas si je serai capable de l’aider réellement mais je vais essayer. C’est que jusqu’à maintenant, je me contentais plutôt de faire rire les gens que de trouver des solutions à leurs problèmes, sans compter que je ne suis moi-même pas forcément prompt au positivisme en ce moment. Enfin, qui ne tente rien n’a rien comme dit le proverbe. Je lui adresse donc un regard plus doux et demande :
par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Dim Sep 14 2014, 18:34
« j'ai mal » kyles rulin & matthew scott
Je n’avais envie de voir personne et surtout pas Kyles. Comprenez bien, je l’aime beaucoup mais honnêtement, là, j’avais autre chose à faire que de le supporter. Je ne supporte personne. Surtout les plus proches. Kyles est l’un des rares qui fait partie du cercle très très privé de mes proches. C’est un peu le petit frère que je n’ai pas eu, c’est pour dire. Mais là, aujourd’hui, non. Je n’ai pas la force de voir quelqu’un. Ni ma sœur, ni lui, ni personne. Le seul que j’accepterais c’est Théo. Au moins, je n’aurais pas l’impression qu’il m’ignore. Je sais bien que je lui ai fait de la peine, mais j’aurais du faire quoi ? La vérité est pire encore que le mensonge. J’ai ouvert la porte, je n’aurais pas du. Tant qu’il n’est pas venu me faire la morale, ça sera déjà ça. Je l’ai accueilli peu chaleureusement, en même temps pour moi, ce n’est pas un comportement inhabituel. Je suis asocial et je compte bien le rester. Je n’aime pas les gens, je les ai toujours détestés. Je me suis toujours demandé ce qui m’avait poussé à devenir médicomage. La lycanthropie de Dorian. Au final, je n’ai toujours pas découvert le remède et quand bien je l’avais trouvé, il n’était plus là pour en profiter. Je suis condamné à soigner des gens que je déteste et qui me détestent. Vous savez, je ne suis pas idiot, je sais bien que l’on me déteste pour ce que je suis. J’aime pas les gens mais ils me le rendent bien et pour tout dire, je m’en fous. Royalement. Aujourd’hui il n’y a que Théo qui compte et je l’ai perdu.
J’allais lui fermer ma porte au nez mais il me connait assez bien pour avoir anticipé la manœuvre et le voilà dans mon couloir. J’ai à peine souri – en fait non, je n’ai esquissé qu’un regard noir – à son humour que je trouve totalement idiot. Qu’est-ce que ça peut bien lui foutre que je ne vienne pas travailler et que je picole en plus. Oui, je picole. Pour oublier. J’en sais rien en fait. C’est ce que font les gens qu’ils ne vont pas bien. Et puis surtout ça me permet de ne pas penser. Quand je pense, je pleure. J’en ai marre de pleurer. S’il revenait, je ne pleurerais plus. Seulement, ce crétin en a décidé tout autrement. Et me voilà maintenant, mis à pied à mon boulot et en compagnie d’un gamin à l’humour spécial qui ne me lâchera pas la grappe tant que je ne lui aurais pas expliqué ce qu’il se passe chez moi. Comme si cela ne se voyait pas. Me suis fait larguer comme un malpropre pour quelque chose que je n’ai pas commis. C’est d’une injustice flagrante. La prochaine fois, je m’y prendrais mieux. Je tuerais son frère comme ça plus de mensonge, il saura qui est son jumeau.
Je n’ai même pris le temps de lui prendre sa veste ou quoique se soit d’autre. Il trouvera le porte-manteau tout seul. Je ne l’ai même pas invité à aller dans le salon, il ira bien sans moi. Je crois que le salon est dans l’état le plus lamentable de l’appartement. Il y a un cadre cassé sur la cheminé. Des assiettes – qui prouvent que j’ai mangé – trainent sur la table basse. Les coussins du canapé sont parterre. Le tapis est jonché de morceaux de lettres. C’est que j’en ai écrit des lettres. Je ne les ai pas envoyées. A quoi bon ? Il ne le lira même pas. Celles qui ont réussi à ne pas finir en boule parterre ont sans doute du finir dans sa poubelle. Théo me manque. Et j’aurais donné tous mes biens personnels pour que ce ne soit pas Kyles qui ait sonné à ma porte mais lui. Juste lui. Je ne demande pas la lune. Peut-être que si finalement. Au passage, j’ai fermé la porte de ma chambre. Pas la peine qu’il voit le désastre d’avant. La bouteille de whisky en s’éclatant sur l’armoire a casé le miroir dessus. Je ne m’en, étais pas rendu-compte, avant de passer devant.
J’ai bougé les vêtements qui trônaient sur le canapé pour lui laisser une place pour s’asseoir. Après, on risquerait de me traiter d’asocial qui ne sait pas recevoir. Je suis déjà asocial, j’ai besoin de rien en plus. Ceci dit, il a de la chance d’être Kyles, je n’aurais sans doute pas fait autant pour quelqu’un d’autre. Je crois qu’il attend une réponse à sa question. Que s’est-il passé ? Théo s’est barré. Je me suis contenté de me servir un verre. « Tu veux quelque chose ? » lui ai-je demandé en lui désignant la bouteille de whisky. Content ou pas, je n’ai que ça. Au pire, il y a de l’eau dans l’évier… enfin s’il arrive à arriver jusqu’au robinet. Je sais recevoir mais il y a des limites à ce que je suis capable de faire, surtout en ce moment. Je me suis vautré lamentablement dans le fauteuil. Il faut dire qu’avec quatre bouteilles de whisky dans le gosier depuis ce matin, je ne suis pas très frais. La position debout est un peu brinquebalante. Je m’assois donc avec une difficulté naissante dans le fauteuil. Que s’est-il passé ? On en revient toujours au-même. Kyles Rulin attend une réponse. Je pourrais lui dire « Rien » mais je sais qu’il ne me croirait pas. J’ai bu mon verre d’une traite avant de m’en resservir un autre. « Tu es venu m’espionner pour le compte des directeurs ? » ai-je demandé, un peu sèchement. Je n’ai simplement pas envie de répondre à la question. Et en plus, je les poings qui me démangent. J’ai envie de frapper quelque chose, ou quelqu’un. Pas spécialement, lui, juste quelqu’un. Pour me défouler. Juste pour me défouler. Comme je le faisais à Poudlard ou durant mes études. Je frappe pour me défouler. Ma sœur m’avait offert un punching ball, pour que j’arrête de m’en prendre au premier qui passait. Je m’étais rendu-compte qu’avec Dorian pois avec Théo, cette envie de frapper pour me défouler m’avait passé. Je dois l’admettre, ils avaient réussi le pari de me rendre un peu moins con et violent. Dommage… c’était bien parti. Depuis que Théo n’était plus là, cette envie irrépressible de violence m’avait reprise. Je me suis levé d’un coup, manquant m’éclater la tronche au sol. L’alcool ne fait pas bon ménage à haute dose. Je crois que j’ai quand même réussi à frapper le mur à côté de la cheminée. Ça a même fait crac. Tant pis. Et puis ce n’est que ma main gauche. Mais je ne suis pas gaucher ? Si. Tant pis. Je me suis retourné vers Kyles avant de tomber assis sur le sol. J’ai la tête qui tourne. « Théo s’est tiré ». Voilà la vérité. Il s’est barré, il m’a laissé tout seul et moi, j’ai mal. Trop mal pour supporter d’aller travailler, pour supporter de voir tous les autres heureux. Et puis j’ai mal à la main.
par la plume de Kyles Rulin ϟ Posté Jeu Sep 18 2014, 22:08
Je sais reconnaître une technique d’évasion quand elle me regarde droit dans les yeux comme en cet instant. Je réponds donc par la négative à la proposition de Matt. De toute façon je n’ai nulle envie d’un verre de whisky. Non seulement ce n’est pas une boisson qui m’attire particulièrement – quitte à taper dans les alcools forts, je préfère encore le gin – mais l’occasion me semble bien mal choisie. Car, pour autant que noyer nos soucis évidents respectifs dans l’alcool puisse apparaître comme une solution alléchante, je ne suis pas venu pour encourager Matt à se laisser aller. Plutôt même le contraire je dirais. Reste à savoir si j’y arriverai, ce qui est une toute autre histoire.
Il finit par s’asseoir et je me sens quelque peu rassuré. Je m’attendais en effet à moitié à le voir s’effondrer au sol à n’importe quel moment s’il continuait à s’acharner à tenter de rester debout. Cependant sa question me prend par surprise et je ne peux empêcher une moue vexée et légèrement attristée qu’il puisse penser ça de moi d’apparaitre sur mon visage. Il me croit vraiment capable de lui faire un coup pareil ? Il s’imagine que je ne vaux pas mieux qu’un mouchard de troisième zone ? Je ne me laisse néanmoins pas démonter. J’ai cohabité avec une Serpentarde pendant trop longtemps pour ne pas savoir qu’ils sont les spécialistes de vous blesser dans le but unique de vous faire partir et d’éviter ainsi un sujet qui les dérange. Alors, je ne sais si Matt avait calculé ou non son ton désagréable mais, quoiqu’il en soit, je n’ai aucune intention d’abandonner si vite. Je me reprends donc tant bien que mal et en revient à me habitudes instinctives, j’ai nommé l’humour comme mécanisme de défense.
-Bien évidemment. Je suis en manque de liquide ces temps-ci alors je me suis dit que ce serait de l’argent facile.
Je sais qu’il n’appréciera pas mon sarcasme, déjà en temps normal il n’est pas un grand amateur alors maintenant c’est sûr qu’il va m’en vouloir. Mais œil pour œil, dent pour dent. Il a décidé de m’attaquer sur ma simple présence alors je ne vais pas lui rendre la vie facile. Ou plutôt je vais la lui rendre encore plus compliquée que d’habitude, ça lui apprendra à douter de moi. Sans grande surprise, il se lève comme pour tenter de ventiler ainsi sa frustration et tangue jusqu’à aller frapper le mur de son poing. C’est tellement cliché et macho comme attitude mais je ne commente pas. Je ne sais toujours pas ce qui lui arrive mais il a clairement l’air d’avoir besoin de ce genre de déferlement de colère alors je préfère encore qu’il s’en prenne au mur qu’à moi. Je dois cependant me retenir de m’élancer vers lui pour le rattraper quand il se laisse tomber assis par terre. Finalement, il lâche la raison de son mal être et je comprends soudain mieux l’état de l’appartement.
Théo c’était le ciment de la vie de Matt. J’ai beau ne pas le connaître personnellement et avoir connu Matt uniquement lorsqu’il était en couple avec Théo, il suffit d’avoir les yeux en face des trous pour réaliser que le boutiquier était la raison pour laquelle Matt n’explose en permanence. Parce que Matt est profondément asocial mais ce n’est pas tout, j’ai toujours ressenti chez lui, une violence latente, quelque chose de malsain qui était savamment maintenu à distance. Or, une des barrières principales entre ce « quelque chose » et le reste du monde était Théo. Donc s’il a disparu du tableau, rien d’étonnant à ce que Matt soit dans un état lamentable, pour ne pas dire pitoyable au sens plein du mot. D’ailleurs, aussitôt qu’il prononce les mots fatidiques mon envie de lui faire regretter son attitude déplorable disparaît. Il est en train de vivre une crise existentielle là et je n’ai pas d’autre choix que de le réconforter ou tout au moins de lui offrir mon soutien si je veux pouvoir me regarder dans la glace demain matin. Je me lève donc du canapé, zigzague tant bien que mal entre les déchets parterre et vient m’asseoir à ses côtés, non sans avoir préalablement enlevé tout objet suspect de ma route. Je pose ensuite doucement une main sur son épaule pour lui donner l’occasion de la retirer si elle le dérange.
-Je suis désolé.
C’est une phrase idiote j’en suis bien conscient mais j’aimerais vous y voir vous à ma place à trouver quelque chose de mieux à dire. De toute façon, j’ai déjà été très clair sur la question, je suis loin d’être un spécialiste ès consolation. Je me contente donc de lui demander :
-Je peux faire quelque chose pour t’aider ?
Honnêtement j’en doute. Le connaissant, sachant à quel point Théo compte pour lui, il a déjà dû tout essayer, mais ça ne coûte rien de demander. Sans compter que j’ai vraiment envie de l’aider. Parce que ça me fait de la peine de le voir aussi détruit. C’est que je ne suis pas aveugle et il affiche sa souffrance au monde entier – bon en l’occurrence je suis le seul présent mais quiconque à ma place verrait la même chose – probablement sans même s’en rendre vraiment compte d’ailleurs. Alors, si je peux faire la moindre chose qui lui permette d’aller ne serait-ce qu’un peu mieux, je suis partant. Totalement même. Mais quelque chose me dit qu’à moins que je ne puisse lui ramener l’homme de sa vie, je ne vais pas pouvoir faire grand-chose pour lui.
par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Ven Sep 19 2014, 10:44
« injustice flagrante » kyles rulin & matthew scott
Ahaha. Ça ne se voit pas mais là je suis mort de rire. « Crétin ». me suis-je contenté de dire en regardant mon verre de whisky. Toute façon qu’il soit là ou non de la part des Directeurs, je n’en avais rien à faire. Enfin si… et puis honnêtement, je doutais fortement que Kyles puisse me faire ça. Il avait beau me gonfler vingt-quatre sur vingt-quarte et sept jours sur sept, on s’entend assez bien pour qu’il ne fasse pas ça, ou alors je ne le connaissais vraiment pas bien.
Seulement, aujourd’hui, je n’étais pas en capacité de réfléchir, ni de penser. La peine y était pour quelque chose, l’alcool aussi. J’ai mal au crâne. J’ai une casquette plombée sur le crâne. Un truc de dingue. Je crois qu’il faut que j’arrête le whisky. Je m’en suis servi un nouveau verre. Demain, j’arrête. Je pensais avoir vécu le pire avec la mort de Dorian. Je pensais qu’après ça, rien ne pourrait plus jamais m’atteindre. J’avais tord. Totalement tord. Théo s’est un peu ma bouée de sauvetage. Non. C’est ma bouée de sauvetage. Lui qui a trouvé la façon de me faire oublier, lui qui m’a permis de vivre plutôt que de survivre à la mort de Dorian. Jamais, je n’aurais pensé aimer quelqu’un plus que Dorian. C’était mentalement impossible et pourtant à en voir mon état aujourd’hui, je viens de prouver le contraire. Et puis, il y a eu ce nom qui est sorti de sa bouche comme un coup de tonnerre. A ce moment-là, j’ai su qui il était et je me suis maudit d’être tombé bien bas. Je manque me faire tuer par un mangemort et je ne trouve rien de mieux que de tomber amoureux du frère jumeau. Je suis tombé bien bas mais le fait est là. Théo, je l’aime plus que moi-même et vivre sans lui m’est impossible. Avec lui, j’avais réussi à contrôler ma violence. Avec lui, la mort de Dorian était parue nettement moins douloureuse. Et aujourd’hui, qu’est-ce qu’il me reste ? Des bouteilles de whisky, une main fracturée et un pote qui ne peut rien faire pour moi. Pathétique.
Désolé. J’ai eu envie de lui faire ravaler ses belles paroles. Qu’est-ce que j’en avais à faire qu’il soit désolé ? Il n’allait pas me ramener Théo, alors ses pauvres excuses ils pouvaient se les garder bien profondément en lui. Désolé ? Ça ne veut rien dire ce mot. Désolé de quoi ? Qu’est-ce qu’il a fait dans l’histoire ? Rien. Rien. Tout est de ma faute, je le sais. C’est moi qui devrais être désolé. Je n’arrête pas de l’être mais je doute qu’il ait lu la moindre lettre que je lui avais envoyée. Moi, Matthew Scott, le type le plus asocial de la planète et qui ne s’excuse jamais – les excuses c’est pour les faibles – ai écrit une lettre pour justement m’excuser. Je suis faible. Sans Théo, je suis faible. Qui peut m’aider ? Personne. A part celui qui me ramènera mon Théo mais malheureusement pour lui, Kyles n’est pas cette personne. J’ai viré sa main. J’ai pas envie de sa pitié et surtout pas aujourd’hui. Mon verre a valsé contre le mur d’en face et s’est fracassé au sol. Et merde… j’ai plus de whisky. « Il pense que je me moque de lui… » J’en rigolerais presque. Si je m’étais moqué de lui, je l’aurais quitté depuis longtemps. C’était ce que je voulais faire avec Dorian. Je m’en souviens très bien. On a, tous les deux, joué à séduire l’autre. L’un pour se venger de la raclée de son meilleur ami, l’autre juste pour que le premier lui foute la paix. Il voulait me séduire pour que j’accepte la vérité, comme quoi j’étais homo. Je l’ai toujours accepté, je ne veux juste pas que les autres le sachent. C’est totalement différent. J’ai voulu le séduire, pour qu’il tombe accro à moi et ensuite le larguer pour qu’il voie ce que ça fait… On s’en est très mal tiré tous les deux. Notre jeu est devenu vrai. On a fini dans le même lit et on ne l’a plus quitté. Si j’avais joué avec Théo, cela ferait longtemps qu’il ne partagerait plus mon lit et surtout personne dans mon entourage ne saurait que je suis gay. Alors si ça, c’est se moquer. Conneries. J’ai tenté un levage mais je me suis résolu à rester assis. Je crois que j’ai les murs qui tanguent. Le réveil va être très dur demain matin.
« Et tu sais, en prime de ne plus le voir, je dois épargner son sale connard de frère ! » Ce n’est pas une injustice flagrante ça ? Epargner son frère. Celui qui a voulu me tuer. Enfin ça, à part les sorciers de l’Ordre personne ne sait que j’ai failli mourir et jusqu’au mois dernier nous étions deux à savoir l’identité du mangemort. Jake Tyler et moi. L’ordre m’avait souvent demandé mais je ne leur avais jamais révélé, je ne voulais pas que cela n’arrive aux oreilles de Théo. « Et le pire dans tout ça, si Jake Tyler me tombe dessus, lui, il n’hésitera pas et il ne m’épargnera pas… » On va demander à Merlin que nos routes ne se croisent pas. J’ai regardé ma main gauche. Je crois qu’elle a enflé depuis toute à l’heure. « Tu ne devrais pas rester ici… » Mise en garde. J’ai envie de frapper. De me défouler. Et franchement, je n’ai pas envie que mon punching-ball se prénomme Kyles Rulin. Mais alors pas du tout.
par la plume de Kyles Rulin ϟ Posté Lun Sep 22 2014, 22:33
Le bruit du verre se fracassant contre le mur en aurait fait sursauté un autre que moi mais j’ai de l’expérience en la matière. Gwendoline est du genre à gérer sa colère vocalement et physiquement – peut-être est-ce là un trait commun aux Vipères ? – et si vous ne la verrez jamais s’abaisser à user de ses poings, les sorts fusent quand la princesse est contrariée. Et avec les sorts tout objet à portée de sa baguette. Je suis ainsi particulièrement habitué à éviter de justesse les théières et autres objets du quotidien. En effet, la miss sait se contrôler en présence de Père et Mère mais elle ne doit pas considérer ma présence comme suffisamment dissuasive car j’ai vu passer devant mon nez plus de mugs en vingt-et-un ans d’existence que bien des personnes.
La phrase qui suit le fracas du verre s’explosant contre le mur est, quant à elle, une nouveauté. Le ton qui l’accompagne également. Là où Gwen crie tout autant qu’elle casse, Matt a l’air complètement défait et sa voix semble remonter d’outre-tombe lorsqu’il lâche enfin la source de son problème. L’homme de sa vie est parti parce qu’il ne croit plus à la sincérité des sentiments de Matt. Ce à quoi j’aurai envie de répondre qu’il est drôlement aveugle mais ça n’aiderait en rien la situation alors je maintiens sagement la bouche fermée, attendant la suite de confidences – si suite il y a bien entendu – avant de décider comment réagir.
-Et tu sais, en prime de ne plus le voir, je dois épargner son sale connard de frère !
Là je suis tout de suite plus démuni. Je ne savais déjà pas que Théodorian avait un frère mais encore moins que Matt le détestait au point de vouloir en finir avec sa vie. Parce que quelque chose me dit qu’il n’était pas métaphorique lorsqu’il parlait de l’épargner pour le coup. Non, la haine que je perçois dans ses paroles est bien trop intense pour être due simplement à une querelle enfantine. Il y a là bien plus et a vu des déchirures qui minent notre société actuelle – ce n’est pas parce que je m’y intéresse pas que je ne sais pas pour autant qu’elles existent merci bien – je crains de deviner quel serait le problème. Divergences d’opinion comme dirait le politiquement correct. Par précaution, je ne demande pas de précisions, craignant trop d’empirer encore plus une situation déjà peu enviable. Parce que je ne suis pas stupide, vu la façon dont il vient de s’exprimer il m’a plus ou moins avoué que le frère de son petit ami en veut à sa vie. Parle d’une histoire compliquée ! A côté mes soucis avec Erwan et Alix semblent bien ridicules.
En parlant d’eux, je me rends compte que depuis que je suis arrivé, j’ai réussi à ne pas penser une seconde à eux. Apparemment se concentrer sur les problèmes des autres est recommandé pour oublier les siens. Ça ne veut cependant pas dire que je souhaite que les soucis de Matt continuent pour me débarrasser des miens. Parce que, que je le veuille ou non, ils ne vont pas disparaître, j’ai bien été largué et maintenant je peux être certain que, en plus ou moins de temps, Erwan et Alix vont finir ensemble et ç’en sera dégoûtant tellement ce sera beau à voir. Bref, je m’égare. Surtout que Matt vient de me demander de quitter les lieux tout en regardant avec insistance sa main blessée. Je lui jette donc un regard halluciné ? Il me sous-estime vraiment aujourd’hui. Cette fois-ci je ne me retiens pas de lui dire ce que je pense de sa proposition.
-Et puis encore ? Sans compter que je ferai un piètre Guérisseur si je laissais un patient dans ton état seul, je n’abandonne pas mes amis. Et si c’est pour ma santé que tu t’inquiètes, je crois que je saurai me défendre, merci bien. Le combat à la moldu ce n’est pas mon fort mais je n’hésiterai pas une seconde à me servir de ma baguette si tu fais signe de perdre les pédales. Je n’ai aucune espèce de problème de conscience à m’en servir contre des patients récalcitrants et pour l’instant tu m’as tout l’air d’être exactement ça : un type qui a besoin d’aide et la refuse.
Et bah dis donc, je ne sais pas d’où ce petit discours est sorti mais ça ne me ressemble pas. On pourrait presque croire que je suis sérieux. Or, habituellement, à part au boulot le sérieux et moi on n’est pas trop proches. Il faut croire qu’à situation exceptionnelle, moyens extrêmes. Je m’empare donc délicatement de sa main salement amochée et sort ma baguette pour lancer un sortilège de diagnostic. Et, en attendant le résultat, je pose la question qui fait mal. Mais bon, au point où on est, il me déteste probablement déjà plus qu’il ne l’a jamais fait donc autant continuer sur ma lancée.
-Tu as tenté d’aller le voir pour justifier tes actes ?
C’est vrai ça, ça a l’air con dis comme ça, mais se confronter à l’être aimé quand les choses ne vont pas bien est loin d’être aisée. Or, une discussion en tête en tête permet toujours d’au moins confronter ses points de vue, là où une lettre – option clairement choisie par Matt si j’en crois le nombre de brouillons qui peuplent le sol de son salon – peut facilement être jetée sans la lire. A moins d’user d’une Beuglante bien entendu mais c’est rarement la solution adéquate pour régler une dispute. C’est même tout le contraire.
par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Mer Sep 24 2014, 15:35
« je ne parle jamais de ma vie... » kyles rulin & matthew scott
C’est quoi ce laïus à deux gallions ? Je le déteste parce qu’il a raison. J’ai besoin d’aide mais je n’en veux pas de son aide. Et puis, pour être honnête, jamais je ne lui ai demandé d’être mon ami… c’est lui qui le pense. Je n’ai pas d’ami et c’est bien mieux comme ça. J’ai haussé les épaules alors qu’il s’est emparé de ma main. Je me suis contenté de rester silencieux. De toute façon, tout ce que je pourrais dire risquerait de corrompre le peu de relation que j’ai avec lui, aujourd’hui. J’ai toujours détesté que l’on se mêle de mes affaires. Parce que j’ai des secrets et que je ne veux pas que tout le monde les découvre et parce que je déteste ça. Je ne m’occupe pas de la vie des autres alors pourquoi les autres le ferraient ? Je ne leur demande rien, ils ne me demandent rien, on ne se doit donc rien.
Mais soyons sérieux cinq secondes, il croit vraiment que si je décide de m’en prendre à lui, je lui laisserais le temps de se servir de sa baguette ? J’ai cassé la gueule à plus d’un sorcier à Poudlard et aucun n’a eu la possibilité ne serait-ce que d’attraper sa baguette. Qu’il se fasse donc du souci pour sa gueule d’ange, je n’ai pas pour habitude de laisser partir mes victimes comme ça et si vraiment il veut jouer à être ma victime qu’il reste ici mais qu’il ne vienne pas pleurer après parce que je lui aurais détruit le nez. Je ne suis pas quelqu’un de gentil, je ne l’ai jamais été. Seuls Dorian et Théodorian ont réussi à ce que ma violence soit encrée au fond de moi et ne ressorte pas. Malheureusement, plus aucun des deux n’est là pour veiller à ce qu’elle reste là où ils l’ont mise.
La question aurait pu paraître des plus logiques mais allez savoir je ne l’ai pas du tout aimée. J’ai retiré ma main d’entre ses doigts et je me suis levé. Loin de lui. Et puis d’abord pourquoi cela serait à moi de justifier mes actes ? Pourquoi devrais-je aller m’excuser de faire parti de l’Ordre et de sauver des mômes qui n’ont rien demandé à personne ? Pourquoi devrais-je épargner un type qui, lui, ne le fera pas si jamais on se croise ?
J’ai shooté dans la table basse. Aie. J’avais oublié que j’étais pieds-nus. Dans la bataille pied-nu contre pied de table en bois, c’est le pied en bois qui est déclaré vainqueur. J’ai une irrésistible envie de le secouer comme un prunier, de lui serrer le gosier pour qu’il arrête de parler. Juste pour qu’il arrête. Juste pour qu’il me laisse tranquille. C’est exactement ce que j’ai envie de faire avec Jake Tyler. Au moins, Théodorian pourra m’en vouloir pour quelque chose. Et lui ? Qu’est-ce qu’il peut comprendre ? Je ne parle jamais de ma vie, encore moins de ma vie privée. Il sait que je suis avec Théo parce qu’il a fini par le découvrir. Je ne me souviens pas de le lui avoir dit. A Kat, oui. C’est ma sœur. Elle sait tout de moi. A Mary ? Aussi. Après ma sœur, c’est la personne pour qui j’ai le plus de respect et à qui, je peux difficilement cacher des choses. Parce qu’elle ne juge pas. Parce que jamais, elle ne fait une réflexion désagréable. Elle se contente juste d’un sourire, d’un je suis contente pour toi, d’un alors comme ça va ? Sans jamais, montrer une quelconque hostilité. Avec Kyles, bien que je l’adore, et que je ferais beaucoup pour lui, il reste la personne qui m’énerve le plus lorsqu’il décide de faire le crétin congénital en ma présence. J’ignore pourquoi il m’adule autant mais le fait est là. Il m’agace profondément lorsqu’il fait le fan effarouché. Il a deviné que je sortais avec un garçon. J’ai dit son nom pour qu’il arrête de me gonfler avec ses « Alors, t’es célibataire ? Dis-moi… allez, je suis sûr que tu as quelqu’un en ce moment » et autres questions aussi bêtes les unes que les autres. J’ai avoué. Pour qu’il me laisse tranquille. Et le voilé, aujourd’hui, à me donner un conseil aussi stupide.
Evidemment que j’ai essayé. Je lui ai écris et franchement s’il me connaissait, il saurait que c’est un exercice que je ne pratique jamais. Et puis, il ne veut plus me voir… alors si je débarque, il n’ouvrirait même pas la porte. Et le problème dans tout ça, j’ignore où il vit depuis un mois. Vu que son appart’ c’est celui que j’habite en ce moment même. Chez son Anthony.Alors lui, il doit être content que je ne sois plus aux basques de son petit protégé… Il ne m’a jamais aimé. Cela tombe parfaitement bien, moi non plus. J’ai mal au pied. « J’ignore où il vit en ce moment » ai-je fini par lancer en m’asseyant dans le canapé. Ma main droite a attrapé mon pied gauche pour le masser un peu et faire partir la douleur mais vu la violence avec laquelle j’ai frappé cette pauvre table, je doute que la douleur parte aussi vite.
« De toute façon, il ne veut plus me voir. Il parait que je suis égoïste et enfantin… que je me moque de lui faire du mal. » J’ai éclaté de rire. « Conneries. Si je voulais lui faire du mal, j’aurais dit la vérité depuis très longtemps et jamais on n’aurait fini ensembles… » Mon rire cristallin continua. Nervosité. Pour éviter de me mettre à chialer comme un gamin. Peut-être. « Non mais c’est vrai j’aurais du lui dire ! J’aurais du. Je crois qu’il aurait adoré ! Hey salut Théodorian Tyler ! Tu sais que ton frère est un mangemort ? Ah non ?! Maintenant si ! Et tu sais aussi que c’est lui qui m’a fait cet énorme trou à l’abdomen ! Tu sais la blessure que tu as tenté de soigner sans succès ! Tu sais celle qui s’ouvre régulièrement ?! Et bien c’est lui, le salopard ! Oh et tu sais aussi pourquoi il m’a fait ça ? Non… parce que je suis membre de l’Ordre du phénix ! Tu sais les ennemis du Seigneur des Ténèbres celui qu’il chérie tant ! Ah et j’oubliais Dorian est mort parce que justement je fais parti de l’ODP et tiens-toi bien mon chéri, tu risques toi aussi ta vie en me fréquentant ! » J’ai éclaté à nouveau de rire, d’un rire étrange et froid en même temps. Ma voix avait augmenté de volume au cours de ma tirade, virant parfois à l’aiguë. C’est vrai que la vérité est la meilleure. J’ai plus parlé à moi-même qu’à Kyles. En réalité, j’avais un peu oublié qu’il était dans la pièce Quand j’ai croisé son regard, j’ai froncé les yeux. Maintenant, il sait. Je m’étais levé au cours de mon discours. Et oui, ton idole fait parti de l’ordre du phénix… j’ai fini par me rasseoir. « J’ai rendez-vous avec Artète mardi, tu le savais ? » ai-je lancé. Détournement de sujet. Je n’aime pas parler de moi et là j’en ai trop dit, bien trop dit. Stop maintenant. J'ai mal au crâne, à la main et au pied. « Je crois que je vais donner ma démission… » De toute façon, je les déteste tous sauf un, Harold Tanner mais lui, je le vois à l’hôpital de l’Espoir alors je peux bien partir de Sainte-Mangouste, on continuera de se voir.
par la plume de Kyles Rulin ϟ Posté Dim Sep 28 2014, 11:49
-J’ignore où il vit en ce moment
Remarque stupide s’il en est. Quand on veut, on peut. Parce que je mettrais ma baguette à couper qu’il connaît le lieu de travail de son copain. Il a donc deux solutions : soit aller le voir sur place et le chopper quand il est en pause, soit s’il veut plus de tranquillité et d’intimité, il use un peu de sa ruse vipérine et le suit à la fin d’une de ses journées de boulot jusqu’à son nouveau domicile. Le problème majeur de cette option étant que si Théodorian rentre par transplanage, il est fichu. N’empêche que des façons de régler son problème plus productives que de s’en prendre à son mobilier et finir dans un état de santé physique qui laisse franchement à désirer il en a la masse, il suffit qu’il fasse l’effort de les trouver. Sauf que, bien sûr, demander à un mec de réfléchir avec sa tête et pas ses poings quand il est énervé, c’est désirer un miracle. Je l’ai découvert dès mon entrée à Poudlard. J’étais en effet un des rares à qui l’idée de s’en prendre à quelqu’un avec ma baguette ne venait pas naturellement. Si je jetais un sort quelqu’un, c’était uniquement dans le cadre de mes fameuses farcexpériences, autant pour relever un peu le moral des troupes que pour profiter de la connaissance scientifique qui en ressortirait. Mais, si par hasard quelqu’un me pompait sérieusement l’air – ce qui arrivait déjà assez rarement – je ne jouais pas aux apprentis duelliste avec lui ou elle. Il faut croire que c’est le Serdaigle en moi qui trouvait que c’était d’un barbarisme sans nom, sans compter profondément contreproductif. Pourquoi s’énerver pour rien quand on peut consacrer son énergie à régler le problème ?
Alors attention, n’allez pas imaginer que je ne m’énerve pas. Gwen pourra vous confirmer qu’il ne convient pas de me pousser dans mes retranchements parce que je mets alors tout mon intellect au service d’un seul but, vous le faire regretter, mais rares sont les situations que je considère assez graves et/ou ennuyantes pour valoir une réponse de ma part. La plupart du temps, je laisse passer ou alors je m’adonne plutôt à tenter de régler l’inconvénient premier qui dérange mes projets. C’est le côté Serpentard de la famille qui ressort – je rappelle en effet que je suis le premier de nombreuses générations de Rulin à ne pas porter les couleurs de ce cher Salazar – je suis obstiné et déterminé à arriver à mes fins et ce par quasi tous les moyens à ma disposition. On pourrait voir là la fameuse ambition des Verts-et-Argent ; personnellement, j’y vois simplement la preuve de mon intelligence Serdaigle. Comme quoi tout est une question de point de vue.
-Il parait que je suis égoïste et enfantin.
Le premier je ne pense pas, le second ça se discute vu le caca nerveux qu’il est plus ou moins de me faire en ce moment. Mais pas la peine de partager mes pensées. Quelque chose me dit que désormais, il faut que je me taise et le laisse ventiler ses frustrations pour tenter par la même occasion de découvrir le cœur du problème. Et, étrangement, pour une fois, en termes de confidences je suis servi. Moi qui sois habitué à devoir lui tirer les vers du nez un par un, c’est un sacré changement. Bienvenu, rajouterais-je. Les informations qu’ils me donnent me font néanmoins l’effet d’un sortilège en plein ventre. Matt avec l’Ordre ? Je ne l’aurais jamais imaginé. Sa sœur sans difficulté si mes souvenirs de la Citrouille sont bons, mais Matt certainement pas. Et pourtant, d’un autre côté, ça fait sens. Un sens complètement décalé et à la limite de l’illogisme, mais un sens quand même. Quant à l’appartenant du jumeau de Théodorian aux Mangemorts, je ne le connais pas donc ma réaction est en conséquence : nulle. Sans compter qu’aujourd’hui, choisir le camp du gouvernement est plutôt mainstream. C’est même la meilleure façon de cacher ses tendances meurtrières sous une idéologie en vogue. A une époque, j’ai d’ailleurs craint que Gwen ne se laisse embarquer dans ces conneries à cause de ses camarades de maison, quasi tous fils de Mangemort mais, comme d’habitude, je l’ai sous-estimée. Ma sœur est bien trop fière pour se plier aux ordres de qui que ce soit. Si elle écoute déjà à peine Père et Mère ce n’est certainement pas pour offrir sa volonté et son droit d’opinion sur un plateau à notre Ministre.
Mais assez déblatéré sur ma famille parce que Matt est désormais en train d’essayer de changer le sujet. Comme si ça allait marcher ! J’ai grandi aux côtés d’Alix et de ses gènes Potter la poussant à systématiquement détourner la conversation quand elle était inconfortable alors ce n’est pas comme si je ne savais pas comment faire face à ce genre de comportements. Si la question est bénigne, laissez faire pour ne pas trop surcharger l’autre mais, lorsque ce n’est pas le cas, rattraper l’autre avant qu’il ne réussisse à me faire oublier notre sujet initial. Autant dire que nous sommes actuellement dans le deuxième cas de figure. Je laisse donc pour l’instant de côté sa menace de démission pour lui faire part de mon avis extérieur. Qui, par conséquent vaut ce qu’il vaut, mais reste le seul que je suis en mesure de lui offrir.
-La situation était intenable depuis le début je te l’accorde mais, de mon point de vue, maintenant que l’abcès a explosé, il vaudrait mieux en faire sortir tout le pus pour pouvoir ensuite nettoyer la plaie et qu’elle puisse commencer à cicatriser.
Ok, définitivement à force de vouloir oublier Alix et sa foutue lettre, je travaille trop parce que, là, la métaphore médicomagique, je ne sais pas d’où elle est sortie.
-Autrement dit en anglais courant : et si c’était le moment ou jamais de lui dire tout ce que tu viens de me dire pour qu’il est enfin toutes les cartes en main et décide de son attitude en conséquence ? De toute façon, tu ne risques plus rien vu que, selon toi, il t’en veut déjà de lui avoir menti – ce qu’il voit comme une manipulation. Alors dis-lui toute la vérité, ouvre-lui les yeux d’une bonne fois pour toutes. C’est un adulte, il sera capable de décider de s’il veut rester à tes cotés ensuite ou non. Parce que tu ne peux pas lui en vouloir de ne pas comprendre pourquoi toi et son frère vous vous détestez si aucun de vous deux ne lui a jamais rien dit. Maintenant, il est clair que votre raison est particulièrement grave et profonde et si tu veux avoir à nouveau une chance d’avoir un futur avec lui, il faut être totalement honnête. Si tu continues à le traiter comme un gamin qui va se briser à la moindre nouvelle dure, vous ne serez jamais sur un pied d’égalité dans votre relation et il t’en voudra à jamais pour ça. Alors que s’il a toutes les données, son choix aura une véritable valeur et si c’est toi qu’il choisit, c’est qu’il en vaut la peine.
Parce que s’il choisit son frère, autant dire qu’en ce qui me concerne, le gars ne vaut pas les larmes de Matt. Mais là c’est sûrement mon côté petit frère surprotecteur qui parle.
-Quant à démissionner, t’es grand, je ne vais pas t’insulter en te disant ce qui est mieux pour toi. Mais, comme pour le reste, je peux te dire ce que je pense que je ferai à ta place. Ne pas perdre mon revenu. Parce que de deux choses l’une, si vous vous remettez ensemble et que tu es au chômage, t’auras l’air malin. Et, même en mettant ça de côté, t’as vraiment l’intention de continuer à te morfondre dans ton coin et à vivre dans un appartement à côté duquel un dortoir de Gryffondors donnerait l’impression d’être rangé avec soin ? Parce que, si c’est le cas, vas-y, fais-toi plaisir, continues à détruire consciencieusement ta vie.
Mais ne comptes pas sur les autres pour passer derrière arranger tes bouses de dragon. Non parce que je ne suis pas un Poufsouffle. La loyauté pour moi elle se gagne et quelqu’un qui ne fait aucun effort pour aller mieux, il ou elle ne mérite qu’une claque pour se réveiller et ouvrir les yeux sur ce qu’il ou elle fait. Et si ça ne sert toujours à rien et bien je ne vais pas perdre mon temps. Je vous l’ai dit, je ne suis ni un Poufsouffle ni encore moins un Gryffondor. Je ne suis pas foncièrement gentil. Et si j’ai vraiment envie d’aider Matt, je ne l’accompagnerai pas dans sa descente aux enfers s’il décide de continuer à se traiter et à traiter tous les gens autour de lui comme de la merde. Parce qu’asocial c’est une chose, désagréable au possible ç’en est une autre.
par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Mar Sep 30 2014, 11:07
« je crois que j'ai un problème... » kyles rulin & matthew scott
J’avais presque oublié la présence de Kyles si celui-ci ne s’était pas mis à me parler. J’ai arqué un sourcil. J’ai au moins quatre litres d’alcool dans le sang là, tes métaphores très peu pour moi. Je n’ai rien répondu. Tu parles d’une plaie… c’est un gouffre plutôt. Un gouffre que j’ai creusé et dans lequel, je ne peux pas sortir. Pas tout seul. Pas sans lui. Sauf que mon Théo, lui, il en est sorti et que pour le moment il n’a pas vraiment l’envie d’y revenir. J’ai tourné la tête vers lui, dubitatif. Il a vraiment compris ce que j’ai dit ou il fait juste illusion ? Dans tous les cas, il est drôlement doué. J’ai haussé les épaules, le laissant finir sa tirade qui ressemblait plus à une morale cachée qu’autre chose. J’en veux pas de sa morale. Je n’ai pas besoin de lui et je n’ai jamais traité Théo comme un gamin. J’ai juste planqué une vérité qui fait trop souffrir. C’est tout. Qu’est-ce que j’y peux s’il a un frère totalement con et un géniteur qui aurait mieux fait de ne pas déclarer haut et fort qu’il était pour les lois du premier ministre.
Ça fait un mois qu’il est parti. Un mois qu’il connait toute la vérité. Je veux bien que le choix est dur à faire mais tout de même. Et s’il pouvait arrêter de me traiter de malhonnête. Je vais finir par lui balancer mon poing en pleine poire si ça continue. Je ne suis pas malhonnête, je cache des choses. Ce qui – en soi – est totalement différent. A l’heure d’aujourd’hui, la seule chose qu’ignore Théodorian, c’est mon appartenance à la Ruelle de l’Espoir. C’est la seule et unique chose que je ne lui ai pas dites. De un, parce qu’il y avait son connard de frère dans la salle. De deux, la Ruelle de l’Espoir est un lieu secret, qui ne doit être dévoilé sous aucun prétexte. Il en va de la vie de touts les nés-moldus qui y sont planqués. Même dans l’Ordre, certaines personnes ignorent l’existence de la Ruelle de l’Espoir et franchement, je pense que c’est mieux ainsi. Certes, on est nombreux dans l’Ordre à connaitre la Ruelle mais tout le monde n’y a pas accès et ne peut la trouver si personne ne leur dit où elle se trouve. Je ne peux donc pas dire ça à Théodorian qui lui, ne fait même pas parti de l’Ordre. Enfin… je n’ai qu’une envie c’est de revoir Théo, ne serait-ce que pour comprendre son attitude. Oui, je lui ai menti mais je ne suis pas le seul et j’ai fini par être honnête. Son frère, lui, ne l’est toujours pas. Il n’a jamais admis qu’il était mangemort… alors c’est qui le plus malhonnête des deux.
J’ai souri à sa remarque. Dans un sens, il a totalement raison mais il ne sait pas tout. Je ne serais pas au chômage, comme il dit, vu que je travaillerais à la Ruelle de l’Espoir à temps plein. Mais ça il ne peut pas le deviner. « Je sais où aller pour le boulot » ai-je simplement répondu. Et je me morfonds si je veux. Ce n’est qu’en même pas lui qui va me dicter ce que je dois faire ? Je suis malheureux moi, alors ses remarques et sa morale à la con, il peut se les garder bien profond. Je fais ce que je veux de mon appartement et si j’ai envie de détruire ma vie, c’est mon problème. Pas le sien. Et s’il n’est pas content, il connait parfaitement la sortie de ce lieu. Je ne le retiendrais pas. J’ai haussé à nouveau les épaules. J’ai mal à la tête et à la main. Mon pied me fait toujours un peu souffrir mais pas autant que mon cœur. Je crois que lui, c’est pire que tout. Il ne me faudrait pas grand-chose pour aller mieux. Simplement que Théo revienne. C’est aussi simple que ça.
Je devrais aller le voir à sa boutique. Je risque de tomber sur Anthony qui ne me laisserait même pas passer le pas de la porte. Ceci dit, s’il fait de la résistance, je lui donne un petit coup dans le nez, il me laissera passer. C’est Théodorian qui risque de m’en vouloir si je fais ça. Je vais déjà lui envoyer une énième lettre, en espérant qu’il finisse par la lire. Je me suis tourné vers Kyles. « Théodorian connait la vérité, c’est bien pour ça qu’il ne veut plus me parler ». Il a besoin de réfléchir. A quoi ? Au fait que son frère est un parfait connard qui tue sans état d’âme ? Que son compagnon est un mec génial qui sauve les gens ? Y’a pas à réfléchir, le choix est vite fait… entre un connard mangemort et un con phénixien, il n’y a pas besoin de réfléchir, je prends la porte. Sans rire. Le choix est-il si dur à faire ? A vrai dire, j’en sais rien. Mes parents ne sont pas des connards et ma sœur est Auror. On a tous les mêmes idées dans la famille, je n’aurais jamais à faire une croix sur eux. Je ne m’étais jamais posé la question du « Et si ? » Et si mes parents étaient tout l’opposé de moi ? Et si ma sœur avait choisi une autre voix ? Et si je devais choisir entre eux et mon compagnon ? Finalement, le choix est peut-être plus difficile qu’il n’y parait. Surtout qu’il fait parti des gens que l’on peut qualifier de neutre dans ce combat… « Son frère a déclaré que j’avais tenté de le tuer et que je faisais parti de l’ordre, il a bien fallu que je me défende. J’ai donc tout dit à Théodorian pour rétablir la vérité… » ai-je continué. Je n’aime pas les gens qui arrivent à me faire parler. Ma sœur a été la première. Dorian, le second. Théo, le troisième. Et maintenant, ce morveux de Kyles. Ne vous méprenez pas, j’adore Kyles mais il m’énerve quand il réussi à me faire sortir des phrases plus longues que d’habitude. « Pour ce que ça m’a apporté de dire la vérité… » J’ai soupiré. Cela ne m’a amené que des emmerdes. « Je n’ai pas envie d’aller le voir. J’ai été honnête avec lui, je lui ai même écrit pour m’excuser d’avoir dit la vérité ! Qu’est-ce que je peux faire de plus ? Il n’a qu’à choisir son crétin de frère… » J’espérais que non. J’aurais l’air malin, s’il le préférait à moi. Je me serai bien planté durant toutes ses années à ses côtés si je n’avais pas vu qui il était réellement. Mais non, Théo il n’est pas comme ça. Il ne peut pas choisir son frère. Il ne peut pas. C’est sûr. « J’espère juste que ce n’est pas son frère qui a tué Dorian parce que les belles promesses comme quoi je l’épargnerais risque de s’en voler… mais au moins, là, il pourra réellement m’en vouloir pour quelque chose ». Je me suis levé du canapé. J’ai toujours mal à la tête. J’ai besoin d’un café. « Tu veux un café ? » ai-je demandé avant de sortir du salon en tanguant dangereusement dans le couloir. J’ai un équilibre très instable. Et j’ai l’impression que les murs se sont éloignés de moi ou ils se sont rapprochés ? Ils bougent non ? J’ai manqué finir à genoux dans la cuisine. « Merci Table ». Maintenant, il faut trouver le café. J’ai sorti deux tasses de l’évier et j’ai tenté de faire bouillir de l’eau… mais j’ai beau appuyer sur le bouton ça ne s’allume pas. J’aime bien les objets moldus sauf quand ça ne marche pas. J’ai tapé dessus. J’ai fini par suivre le fil. Le voyant s’est allumé quand j’ai branché. J’ai mis quatre cuillères dans chaque tasse. Je me suis retourné pour mettre les tasses sur la table mais cette traitresse c’était avancée. Je me la suis prise dans l’abdomen. J’ai lâché les tasses et je suis tombé assis sur le sol. « Kyles… » Je crois que je ne vais pas réussir à me relever tout seul. J’ai mal à la main et je ne peux pas m’appuyer dessus. Et puis, ça tangue de trop pour je réussisse à me mettre debout. « Kyles… Je crois que j'ai un problème... ».
par la plume de Kyles Rulin ϟ Posté Dim Oct 05 2014, 13:51
Plus Matt parle et plus je réalise à que point je suis inapte à gérer la situation présente. Plus ses problèmes grandissent et plus mon incapacité à trouver les paroles adéquates, sans parler de la solution miracle, devient évidente. Dès que j’ai l’impression d’entrevoir une échappatoire, une minuscule brèche dans son mur de soucis par laquelle m’échapper et lui montrer la voie à suivre, il s’approche par derrière et s’empresse de la boucher. La moindre suggestion est balayée d’un revers de main, comme pour souligner que Matthew est loin d’être stupide et qu’il a déjà pensé à tout. Et, à chaque fois que j’échoue de nouveau, la part de moi qui désire sauter sur l’excuse du tempérament de Matt pour quitter les lieux et ne plus me préoccuper de ses problèmes grandit. Parce que je ne suis pas fait pour consoler les gens. Je sais à peine comment gérer mes propres problèmes, alors ceux des autres ? Laissez-moi rire. Sauf que je suis malheureusement né équipé d’une conscience ou plutôt elle m’a été fournie pendant mon éducation et, désormais, pour aussi attirante que l’idée de tourner les talons et laisser le Médicomage se morfondre dans son coin soit, je me force à rester sur place. A rester et à ne pas recourir aux solutions drastiques. Parce qu’au point où on en est. Je n’ai qu’une envie : aller voir Théodorian et lui dire ses quatre vérités à celui-là aussi.
Alors comme ça, il sait désormais tout depuis un mois ? Bon, bah je comprends qu’il ait eu besoin d’un peu de temps pour assimiler mais un mois c’est suffisant non ? Parce qu’il n’est pas le seul à souffrir merde ! Il s’imagine une seconde l’état dans lequel se trouve Matt ? Non, à tous les coups, il n’en a aucune idée puisqu’il se refuse à lire ses lettres. Ou pire encore il les lit mais s’en fout ! Si c’est le cas, je me ferais un plaisir de lui casser la figure à ce connard. Personne, je dis bien PERSONNE ne blesse un de mes proches consciemment et sans raison et en ressort en un seul morceau. Vous n’avez qu’à demander au premier petit ami de ma sœur. Quoique je ne sais pas ce qui le traumatisa plus : ma vengeance – une visite prolongée à l’infirmerie du château qui me coûta une des rares retenues de ma scolarité que je n’ai jamais regretté - ou celle de Gwen elle-même – le mot « pervers impotent » tatoué à l’encre ineffaçable sur son front pendant une semaine. C’est le temps qu’il fallut au professeur Lupin pour trouver le contresort, quoique vu qu’il était au courant de la façon dont le salaud avait traité Gwen, j’ai toujours soupçonné qu’il avait volontairement retardé sa trouvaille. Ce ne serait pas si étonnant sachant qu’il fit partie des Maraudeurs après tout.
Mais assez de réminiscences, Matt vient de me proposer un café et j’accepte sa proposition. Sauf que lors de son retour de la machine moldue, tout ne se passe comme prévu et il se retrouve bien vite parterre. Puis, il s’adresse à moi dans un ton qui ne lui ressemble pas du tout et qui me fait penser à celui d’un enfant gêné. Je dois alors faire preuve d’une force surhumaine pour retenir un soupir, le geste inconscient de passer ma main dans mes cheveux pour retirer des mèches inexistantes de devant mes yeux trahissant néanmoins ma fatigue. Bon, comme a toujours dit Père : « une chose à la fois ». Quand il est perdu devant une tâche au travail, il prétend tout reprendre depuis le début en s’occupant de chaque étape l’une après l’autre. Or, sachant qu’il est un Langue-de-Plomb particulièrement efficace si j’en crois son poste actuel qui n’est pas dû à son soutien du gouvernement puisqu’il est parfaitement neutre en la question, je vais supposer que ça marche.
-Reste assis, je vais déjà nettoyer un peu la pièce pour que tu ne risques pas de te prendre de nouveau les pieds dans quelque chose dès que tu te relèveras.
Une demi-douzaine de sortilèges de rangement dûment inculqués par Mère durant mon adolescence plus tard et la pièce commence enfin à ressembler à un salon plutôt qu’à un champ de bataille. Le sol n’est par exemple plus un labyrinthe de déchets délaissés et on arrive à apercevoir la plupart des meubles correctement. Ça suffira pour le moment. Je m’assois donc aux côtés de Matt et m’empare délicatement de son poignet. Lorsque j’ai lancé mon sortilège de diagnostic tout à l’heure, il a enlevé sa main avant que je ne finisse mais j’en ai vu suffisamment pour deviner qu’il s’est sûrement fracturé deux ou trois phalanges. Je ne tenterais cependant pas de les lui ressouder sans m’assurer qu’ils sont effectivement brisés avant – je risquerais sinon d’empire la situation – mais je peux au moins, limiter sa douleur. Je lance donc un sortilège d’anesthésie locale sur sa main et son poignet.
-C’est mieux comme ça ou j’augmente la puissance du sortilège ?
Je voudrais bien lui demander aussi s’il a une ou deux potions anti-gueule de bois pour plus tard mais quelque chose me dit que si c’était le cas, il n’aurait pas choisi l’option café. Je garde donc ma question pour moi et en revient à nos moutons.
-Que tu n’aies pas envie d’aller le voir, je comprends. Mais tu préfères vraiment ne pas savoir ce qu’il pense ? Au moins, si vous vous confrontez directement, tu seras fixé.
Et, progressivement, tu pourras tenter de passer à autre chose si l’occasion le demande, finis-je mentalement.
-Je peux t’accompagner si tu veux ? Juste pour m’assurer que tu vas jusqu’au bout. Après je peux disparaître et vous laisser seul, ce que vous avez à vous dire ne me concerne pas. Ou bien je peux rester à l’écart en soutien moral si jamais tu préfères.
Bon, ok que Matt ait besoin de soutien moral semble ridicule mais il y a une semaine je vous aurais dit qu’il était tout bonnement incapable de se mettre dans l’état de délitement où il se trouve en ce moment. Comme quoi tout est possible si les circonstances l’exigent.
par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Mer Oct 15 2014, 17:25
« j'ai juste envie... » kyles rulin & matthew scott
Je crois que j’ai envie de dormir. Ça doit être l’alcool qui me donne cet effet. J’ai fait une grimace à Kyles. Rester assis ne va pas être très dur… c’est une évidence. J’ai haussé les épaules. J’ai mal partout. La pièce se range, un peu. Tiens, je ne me souvenais plus que les murs de ma cuisine étaient blancs. Ils tanguent un peu d’ailleurs, et j’ai l’impression qu’ils se sont rapprochés de moi. J’ai vraiment l’air malin. Vraiment. La situation en serait presque risible et... pathétique. Je suis pathétique. Comment je peux me mettre dans cet état pour un mec ? Jamais, ça ne m’était arrivé. Jamais. Et là… j’ai l’impression d’être un gamin capricieux à qui on a refusé un second cadeau d’anniversaire. Je me déteste. J’ai senti Kyles faire joujou avec ma main. Le pire, c’est que j’ignore pourquoi il est venu et surtout pourquoi il est resté. C’est surtout ça la question. Pourquoi Kyles est resté ? Il aurait pu partir des centaines de fois, et je suis persuadé que je ne m’en serais même pas rendu compte, mais non, il est resté. Avec moi. Pathétique. Je suis pathétique. J’ai secoué la tête. « Non. C’est bon » lui ai-je répondu. Sèchement ? Peut-être. Je me sens tellement mal d’être ainsi avec lui. Je ne suis vraiment pas fait pour avoir des amis, c’est une évidence.
« Que tu n’aies pas envie d’aller le voir » Bien sûr que j’ai envie. J’en crève d’envie, c’est lui qui ne veut pas. Excuse minable. Si je voulais j’irais chez lui. « Mais tu préfères vraiment ne pas savoir ce qu’il se passe ? » Tout à fait. Je ne veux pas savoir. Rien du tout. La vérité n’a jamais été bonne à dire. Je ne veux pas entendre une vérité qui ne sera pas la mienne. Je ne veux pas qu’il m’annonce qu’il préfère qu’on se sépare définitivement. Non, ça c’est impossible. Je ne veux pas savoir. « Au moins, si vous vous confrontez directement, tu seras fixé ». Justement. Je ne veux pas être fixé. Je ne supporterais pas qu’il me quitte. Je préfère ne rien savoir et continuer à me morfondre tout seul chez moi. « Je peux t’accompagner si tu veux ? » J’ai tourné la tête, en arquant un sourcil suspect. Lui ? Venir avec moi ? Comme si j’avais besoin d’un chaperon. Et de toute façon, je ne veux pas aller le voir. Je ne veux pas. « Juste pour m’assurer que tu vas jusqu’au bout » Comme si j’avais l’habitude de pas finir les choses… je l’admets, quand quelque chose ne m’intéresse pas, je ne finis pas.. mais la question ne se pose pas, je ne veux pas y aller. « Après je peux disparaitre et vous laisser seul, ce que vous avez à vous dire ne me concerne pas. » Pour le coup, je suis entièrement d’accord. Cela ne regarde personne. « Ou bien je peux rester à l’écart en soutien moral si jamais tu préfères. » Si je n’avais pas autant bu, j’éclaterais de rire. Un soutien moral ? Je n’ai pas besoin de soutien moral, et surtout pas pour aller voir mon mec. J’ai secoué la tête. « Non, je n’ai pas besoin d’un chaperon » Ok, je pourrais être un peu plus sympathique. Je n’y arrive pas. Je ne suis pas quelqu’un d’affectueux et surtout pas quand je ne vais pas bien. Et là, c’est le cas. Je ne vais pas bien. J’ai envie de vomir, je crois. J’ai attrapé la table pour me mettre debout. J’ai l’impression d’avoir les mollets durs comme du plomb. « Kyles… désolé, je ne voulais pas être désagréable » Je ferais presque des progrès. Je me suis assis sur une chaise. J’ai mal au ventre.
« C’est juste que… j’ai pas envie d’aller le voir, j’ai pas envie de savoir ce qu’il pense… j’ai juste envie… » Je me suis arrêté dans ma phrase, bêtement. « En fait, j’en sais rien de ce que j’ai envie… » C’est con. Je veux le voir mais je ne veux pas savoir. « Et toi, tu n’as pas l’air en forme non plus, je me trompe ? » Je ne suis pas fin psychologue, tout le contraire même mais il est moins souriant que d’habitude. Ceci dit, je peux me tromper, l’alcool n’étant pas le meilleur ami pour comprendre les attitudes des personnes.
par la plume de Kyles Rulin ϟ Posté Dim Oct 19 2014, 19:34
Bon, il semblerait bien qu’on arrive progressivement quelque part. Il est capable de s’assoir seul et sur une chaise qui plus est et il commence à réaliser qu’attaquer systématiquement la personne qui vient vous aider n’est pas forcément l’idée la plus brillante qui soit. Non pas que je considère facile d’être agréable quand on souffre mais il faut savoir se limiter aussi au risque de se retrouver tout seul. En fait, quand j’y pense, il bénéficie peut-être tout simplement aujourd’hui du fait que j’ai grandi aux côtés de Gwen ou plutôt qu’elle a grandi à mes côtés vu nos âges respectifs. C’est que s’en prendre au monde entier pour ne pas faire face à ses propres problèmes semble être une attitude très vipérine. Bien évidemment, je n’aurais jamais la stupidité de prétendre qu’il s’agit là d’une attitude exclusivement réservée aux Vert-et-Argent mais force est de constater que venant d’une famille composée quasi à exclusivement de Serpentards à l’exception notable de votre aimable serviteur, j’ai pu constater qu’il s’agit là d’un comportement dont ils sont très friands. Je suis donc habitué à laisser fuser les remarques sans leur accorder plus d’importance qu’elles en ont tant que ça ne dégénère pour permettre à l’autre de se reprendre peu à peu. Et ça a l’air d’avoir marché une fois de plus. Ce dont je me congratule fortement. Jusqu’à ce qu’il détourne la conversation sur moi.
Et merde ! En arrivant, je m’étais dit que, selon l’état dans lequel je trouverais Matt, on pourrait peut-être échanger sur nos problèmes mais très vite j’ai oublié cette possibilité devant l’étendue des dégâts. Et résultat, maintenant je ne suis pas préparé à discuter de ma vie. Parce que si m’occuper de Matt un instant a pu me faire oublier que je me suis fait larguer – par lettre qui plus est, peut-on faire plus pathétique, j’en doute fortement – dès qu’il remet le sujet sur la table, j’ai le cœur qui se serre de nouveau et je suis certain que ça se voit sur mon visage. Je n’ai jamais été bon pour cacher mes émotions. Que ce soit de la joie, de la tristesse ou de la colère que mon visage présente, je suis comme un livre ouvert. Ce que je compensais par ne laisser aucune trace de mes méfaits quand on était à Poudlard parce que ma culpabilité était toujours écrite noire sur blanc sur mon faciès. J’étais bien trop heureux des résultats obtenus pour les cacher et j’ai toujours considéré qu’une ou deux retenues en valait largement la peine.
Bref, tout ça pour dire que je sais pertinemment que mon sourire est faux et que ça se voit mais je suis incapable de ne pas le lui adresser, comme une sorte de mécanisme de défense. Parce que, s’il y a une chose pour laquelle je suis bon, c’est pour juger les gens et Matt n’est pas du type compréhensif. Si je lui dis ce qui m’est arrivé, il ne va pas compatir. Je ne dis pas qu’il en sera désagréable pour autant mais il ne comprendra pas pourquoi je me suis accroché à cette histoire et encore moins pourquoi je la laisse m’affecter autant maintenant. En même temps, ne dit-on pas que son premier amour est le plus difficile à oublier ?
-Toujours aussi perspicace à ce que je vois. Je me suis fait larguer. Officiellement. Par hibou. Enfin non, pour me faire larguer, encore aurait-il fallu qu’on sorte ensemble. Disons qu’après deux ans, j’ai ma réponse.
Ma voix est dénuée d’émotions parce que je sais que si je me laisse aller, je vais craquer et Matt n’est pas équipé pour gérer ça. Il peut avoir fait un effort en s’inquiétant un peu de l’état de mon moral mais si je lui en demande trop, ça va juste mal finir.
-La bonne nouvelle c’est qu’au moins l’objectif pour lequel toute cette histoire avait commencé a été atteint. Erwan devait être jaloux de mon faux couple avec Alix et cela devait les pousser à enfin sortir ensemble. Mission accomplie. Enfin je crois, je ne sais pas trop. Les connaissant, ils sont foutus de se trouver encore une raison de ne pas se mettre ensemble. Ils ont toujours été aussi compliqués l’un que l’autre. Dans le fond, ce n’est pas étonnant que ça n’ait pas marché entre nous, ni avec l’un ni avec l’autre, je n’ai jamais compris pourquoi ils se compliquaient tant la vie. Enfin, maintenant, il me reste à appliquer mes propres conseils et passer à autre chose.
Je réalise que, malgré toutes mes bonnes résolutions, j’ai ouvert les vannes et déballé ma vie comme si elle intéressait réellement Matt. Je me reprends donc immédiatement en me reconcentrant sur sa main.
-D’ailleurs, soi-dit en passant, je serai toi, je passerai chez un Guérisseur indépendant - vu que j’imagine que tu n’as aucune envie de retourner à l’hôpital avant mardi - pour te faire réparer les mini-fractures que tu t’aies faites. Et le plus tôt sera le mieux.
par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Mar Nov 04 2014, 14:49
« personne ne m'aime... ça tombe bien, je n'aime personne... » kyles rulin & matthew scott
Rien qu’à sa tête, j’ai touché la corde sensible. En même temps, ce n’était pas dur de voir qu’il n’avait pas la forme. Et puis que voulez-vous, je le connaissais assez bien pour comprendre qu’il n’allait pas bien. J’ai beau être le plus asocial de tous les hommes sur cette planète, je n’en reste pas moins médicomage et je peux vous assurer que pour ce métier il faut avoir le sens de l’observation et je pourrais reconnaitre quelqu’un qui n’a pas la forme à des kilomètres, même de dos, s’il le fallait. J’ai fait un grand sourire. La suite me laisse, cependant, perplexe. Bienvenue au club mon lapin. Ceci dit, je préfère la méthode de Théo pour larguer quelqu’un. Par hibou ? C’est plutôt lâche comme attitude. Un peu salope quand même. Bon ok, je parle de la fille Potter mais quand même. Il y a d’autres moyens pour quitter quelqu’un que par hibou ? Bon, j’avoue Kyles et elle n’était pas officiellement ensembles. Sans m’y être intéressé plus que ça, je connaissais les grandes lignes. Kyles, Erwan et Alix sont dans le même bateau. Le premier avait rendu jaloux le second avec la troisième pour que le second déclare sa flamme à la troisième mais le second avait trouvé ça de très mauvais gout et avait fini par déclarer la guerre au premier. Le second avait, voici deux ans, demandé la troisième en mariage. Et depuis, le second attendait, le premier attendait aussi et la troisième ? Elle faisait attendre les deux autres. On pourrait rire de la situation si le premier n’avait pas été Kyles. « Je suis désolé pour toi, frangin » ai-je simplement répondu. A vrai dire, je ne savais pas trop quoi dire. Moi et les histoires de couple ça fait trop, beaucoup trop. J’ai déjà des problèmes avec le mien alors régler ceux des autres et puis, en toute honnêteté, Kylles ne m’avait pas demandé de l’aide, juste exposé les faits. Ça n’empêche que j’étais réellement désolé pour lui, je savais à quel point il aimait Alix Potter et je suis bien placé pour savoir ce que l’on peut endurer quand la personne qu’on aime nous largue comme une vieille chaussette – et encore, j’ai bien plus de respect pour mes chaussettes troués qu’Alix en a eu pour Kyles… non mais c’est vrai quoi, un hibou. Même moi, je n’aurais jamais fait ça…
J’ai presque sursauté quand il m’a parlé du guérisseur, concentré sur autre chose que sur la douleur que me procurait ma main. J’ai levé les yeux vers lui dans un sourire un peu narquois. Un guérisseur… ou pas. J’ai d’autres adresses pour aller me faire soigner qu’un guérisseur indépendant. Moi. Ou Harold Tanner. C’est le seul en qui j’ai vraiment confiance pour qu’il puisse me soigner. Je n’aime pas me faire soigner par quiconque. Ça serait les faire rentrer trop proche dans ma bulle, que j’ai mis si longtemps à construire et à reconstruire. Et puis je me suis bien soigner seul pour ma blessure à l’abdomen que je peux bien me soigner ma main sans trop de problème. C’est nettement moins grave. J’ai hoché la tête. « Je soignerais ça tout seul ». Un petit sort de réparation, une potion de Poussos et le tour est joué. « Je n’irais même pas mardi. J’ai pas envie de les voir ces imbéciles de bureaucrates qui ne comprennent rien. » A vrai dire, à Sainte-Mangouste, j’avais l’impression de ne servir à rien. L’hôpital, même s’il clame son indépendance, est dirigé par Lord Voldemort. Il ne faut pas être Merlin pour s’en rendre compte. Je ne blâme pas le Directeur, je le comprends mais pour moi, un membre de l’ordre et même plus que ça, j’en ai marre de faire semblant. Marre d’être content de sauver des gens qui retourneront traquer les nés-moldus une fois sur pieds. Parce que oui, les personnes que l’on soigne sont pour la plupart des mangemorts et des pro-Voldemort. Alors oui, de temps en temps, un sort du lot mais pour une personne de bien, soignée, j’en soigne vingt mauvaises. J’irais à l’hôpital de la Ruelle de l’Espoir, là où je serais réellement utile. Je n’ai pas fait médicomage pour trier les gens que je soigne. « Et puis je ne serais pas une énorme perte pour Artète, il me déteste alors… » En même temps, à Sainte-Mangouste je crois que seuls Mary et Kyles m’apprécient mais si vous saviez à quel point je me fiche que l’on ne m’aime pas.
par la plume de Kyles Rulin ϟ Posté Dim Nov 09 2014, 10:53
Putain, y va m’faire chialer ce con ! Pourquoi faut-il qu’au moment où je suis le plus fragile émotionnellement il m’appelle « frangin » ? Est-ce qu’il sait seulement à quel point ça me touche ? Probablement que oui. Rectification, certainement que oui. A tous les cas, c’est – consciemment ou non – pour ça qu’il a utilisé ce mot en particulier. Parce que, même sans savoir gérer les soucis amoureux d’un autre, je compte suffisamment pour lui pour qu’il m’adresse ses condoléances sincères. Et me voilà avec ses traitreuses larmes au bord des yeux. Moi dont la bonne humeur perpétuelle est la plus puissante des barrières autour de mon cœur. Une barrière qui joue le même rôle que les remarques acerbes de Matt, m’assurer de garder tout le monde à distance pour ne laisser entrer dans mon intimité que ceux qui en valent la peine. Car être aimable avec tout le monde et ne rien laisser vous affecter ne signifie pas être incapable de sentiments réels. C’est simplement qu’il en faut beaucoup pour atteindre ma corde sensible et par les chaussettes trouées du grand Merlin, Matt vient de le faire en beauté !
Alors, certes, je reconnais volontiers que ma fragilité actuelle lui a énormément facilité la tâche mais cela n’en reste pas moins un exploit. Un dont je me serais aisément passé, mais un exploit tout de même. Alors pour ne pas finir d’ouvrir les vannes au risque de laisser échapper toute la peine que j’ai savamment refoulée depuis la lecture de la lettre d’Alix pour être capable de continuer à fonctionner au jour le jour et ne pas me retrouver dans un état similaire à celui de Matt, je détourne la conversation sur sa main. C’est lâche et n’arrangera pas mes problèmes qui ne feront que ressortir plus tard mais je refuse de les imposer à Matt. Il a déjà suffisamment à faire avec les siens. Après tout, je n’ose imaginer la puissance de sa douleur comparée à la mienne. Alix et moi n’avons jamais été réellement ensemble et j’ai déjà l’impression qu’elle est partie avec la moitié si ce n’est plus de mon cœur alors qu’est-ce que cela aurait été si nous avions été un couple solide comme l’étaient Matt et Théodorian ?
-Je n’irais même pas mardi. J’ai pas envie de les voir ces imbéciles de bureaucrates qui ne comprennent rien. Et puis je ne serais pas une énorme perte pour Artète, il me déteste alors…
Pourquoi ne suis-je qu’à moitié étonné de ses paroles ? Sûrement parce que Matt a toujours été une personne particulièrement obstinée. Tout au moins depuis que je le connais. Sans compter un être profondément libre et indépendant. Alors, s’il n’a plus de raisons de retourner à l’hôpital, rien de ce que je pourrais lui dire ne me le fera changer d’avis. Je réponds néanmoins à sa remarque, avec toute l’honnêteté et le détachement que je possède, et ce malgré l’énorme déception qui commence à pointer son nez à l’idée de ne plus jamais travailler aux côtés de Matt. C’est qu’une fois que vous êtes virés, il est difficile d’être repris. Néanmoins, avant d’être son collègue, je suis son ami et s’il a décidé de ne pas revenir, je ne serais pas celui qui se mettra sur son chemin. Par contre, je lui exposerai les faits tels qu’ils sont pour qu’il prenne sa décision en toute connaissance de cause.
-Tout dépend de comment tu vois les choses. Sur le plan émotionnel, ton départ sera sûrement une victoire pour lui mais, d’un point de vue purement professionnel il va perdre un des meilleurs médicomages du département. Je ne sais donc pas vraiment s’il gagne au change. Et je ne suis pas en train de te faire des compliments parce qu’on est amis. Tu sais que la flatterie ce n’est pas mon truc. Si je t’ai admiré depuis le premier jour, au point de passer outre ton caractère … atypique, rajoute-je avec un sourire narquois, c’est parce que tu es brillant. Tu as beau donner l’impression de ne pas te préoccuper de tes patients, leur santé est ta priorité numéro un. Et ayant travaillé avec la plupart de tes collègues, à l’exception d’Alexandra Jilly, il n’y en as pas qui t’arrive à la cheville. Donc si tu décides de ne pas revenir, ne l’utilises pas comme excuse, fais-le pour toi. Par contre, je te préviens d’avance que les choses soient claires. Si tu crois pouvoir te débarrasser de moi en fuyant Sainte-Mangouste, t’es mal barré, finis-je avec un clin d’œil malicieux.
Puis, réfléchissant une seconde, je rajoute.
-Et ne parlons même pas de Mary. Cette femme peut être terrifiante quand les choses ne se passent pas selon ses désirs. Je l’ai déjà vu réduire un Médicomage de mon département à des bafouillis pathétiques parce qu’il n’avait pas pris suffisamment de précautions avec une brûlure de Crabe-de-feu. Si le type en question savait que j’avais assisté à la scène, tu peux être sûr qu’il se serait empressé de me menacer de toutes sortes d’horreurs pour me faire taire. Malheureusement pour lui, je ne suis pas facilement impressionnable.
par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Mer Déc 10 2014, 12:58
« partir... » kyles rulin & matthew scott
Partir. J’ai juste envie de partir. Sainte-Mangouste n’entre plus dans mes convictions depuis bien trop longtemps mais je n’ai jamais pu me résoudre à abandonner mes patients comme ça, surtout ceux qui en valaient la peine. Il est vrai que j’aurais pu me passer de certains d’entre eux, les mangemorts et les adorateurs de Lord Voldemort mais Merlin disait que tout le monde valait la peine d’être sauvé et que les soignants se devaient de soigner tout le monde sans exception. Neutralité oblige. De toute façon, je ne peux pas laisser mourir un homme sur mon lieu de travail juste parce qu’il n’a pas les mêmes idées que moi, mais c’est dur. Trop dur. Quand je suis en mission pour l’ordre, mon boulot est totalement oublié, enfoui en moi. Heureusement, sinon j’aurais fait un bien piètre membre de l’Ordre. « Tout dépend de comment tu vois les choses. Sur le plan émotionnel, ton départ sera sûrement une victoire pour lui mais, d’un point de vue purement professionnel il va perdre un des meilleurs médicomages du département. » Je sais, je suis le meilleur. J’ai tout fait pour être le meilleur. « Je ne sais donc pas vraiment s’il gagne au change. » Et pour tout dire ce n’est absolument pas mon problème. J’avais besoin d’un déclic pour changer, je l’ai eu. « Et je ne suis pas en train de te faire des compliments parce qu’on est amis. » Tu les fais surtout pour éviter que je ne te foutes à la porte. J’ai fais un sourire moqueur. « Tu sais que la flatterie ce n’est pas mon truc. » Ça c’est sûr… ceci dit, ce n’est pas mon truc non plus. « Si je t’ai admiré depuis le premier jour, au point de passer outre ton caractère » Attention à ce que tu pourrais dire… « atypique » Mouais. Tu as de la chance que je ne sois pas en état… « c’est parce que tu es brillant. » Donc pour ne pas t’avoir dans mes pattes, il aurait fallu que je sois mauvais… et merde j’ai loupé ma vocation… « Tu as beau donner l’impression de ne pas te préoccuper de tes patients, leur santé est ta priorité numéro un. » Moins fort, des gens pourraient écouter… « Et ayant travaillé avec la plupart de tes collègues, à l’exception d’Alexandra Jilly, il n’y en as pas qui t’arrive à la cheville. » Je sais, je sais. « Donc si tu décides de ne pas revenir, ne l’utilises pas comme excuse, fais-le pour toi. » Mais rassure-toi mon pote, je le fais pour moi. « Par contre, je te préviens d’avance que les choses soient claires. Si tu crois pouvoir te débarrasser de moi en fuyant Sainte-Mangouste, t’es mal barré » Et merde.
J’ai souri. « Et ne parlons même pas de Mary. » Mary, ma tendre Mary. Elle me manquera, c’est certain. J’aime travailler en sa compagnie. Avec elle, pas besoin de longues phrases, on se comprend d’un regard. On sait ce que l’on veut, on sait ce que nos patients ont besoin, tout glisse parfaitement sans un seul accro. « Cette femme peut être terrifiante quand les choses ne se passent pas selon ses désirs. » Je l’admets. Mary peut parfois être… terrifiante. « Je l’ai déjà vu réduire un Médicomage de mon département à des bafouillis pathétiques parce qu’il n’avait pas pris suffisamment de précautions avec une brûlure de Crabe-de-feu. » Elle est comme ça Mary. Il suffit juste de suivre son mouvement, comprendre comment elle travaille et surtout être consciencieux dans ce que l’on fait… « Si le type en question savait que j’avais assisté à la scène, tu peux être sûr qu’il se serait empressé de me menacer de toutes sortes d’horreurs pour me faire taire. Malheureusement pour lui, je ne suis pas facilement impressionnable. » Merci, ça je sais. J’ai soupiré avant de me servir un grand verre d’eau. J’ai toujours mal à la tête et je doute qu’il passe rapidement, même avec une potion anti-cuite. J’ai servi un verre d’eau à Kyles. « Je sais, je vais vous manquer à tous les deux mais… » J’ai bu mon verre d’une traite. « Artète trouvera quelqu’un pour me remplacer » Je suis arrivé à un point où je ne peux plus rester là sans risquer de me perdre et je suis bien trop perdu en ce moment pour vouloir m’enfoncer encore plus. Et puis, la Ruelle de l’Espoir a bien plus besoin de moi que Sainte-Mangouste. « Et ne t’en fais pas pour Mary, elle s’en remettra de ne plus travailler avec moi » Je me suis étiré. « Ça ne te dit pas de sortir un peu, j’ai vraiment trop mal au crâne… » J’ai besoin d’air.
par la plume de Kyles Rulin ϟ Posté Dim Déc 14 2014, 12:02
Il paraît que grandir c’est accepter que les choses ne vont pas toujours dans notre sens et apprendre à vivre avec. Raison pour laquelle j’ai toujours cru que j’étais fait pour grandir. Car, contrairement à la façade de sociabilité qui m’accompagne partout où je vais, je ne m’attache pas aux gens. Pas réellement. Ils passent, je profite de leur présence un moment donné et ils repartent. Sans bruit ni éclats. Avec l’idée que quelqu’un viendra toujours les remplacer et me faire découvrir de nouvelles choses encore. En d’autres mots, je suis l’adaptabilité incarnée. Et j’en veux pour preuve qu’après avoir perdu les deux seuls amis proches que j’avais à Poudlard, j’ai continué ma vie. Pas forcément heureux mais certainement pas malheureux. Bien entendu, le rire d’Alix et les conseils d’Erwan m’ont manqué et plus d’un soir, j’ai regretté l’enchaînement d’évènements qui nous a menés à la situation actuelle mais, malgré cela, j’ai su rebondir. J’ai commencé un travail qui me plaît et me suit fait un nouveau cercle de connaissances. Parmi lesquelles Matt. Mais désormais qu’il m’annonce que lui aussi s’en va, je ne sais pas comment réagir.
C’est un nouveau chapitre de ma vie qui se referme et je me surprends à ne pas l’accepter aussi naturellement que les précédents. Pourtant, la partie rationnelle de mon esprit me fait remarquer que cette situation n’est pas vraiment différente. Au début, savoir que le départ de Matt est définitif sera difficile, j’aurais des moments d’amertume, de solitude probablement aussi, mais le temps viendra tout effacer et je retrouverai une nouvelle routine, sans lui. La preuve, Alix m’a annoncé qu’elle partait, qu’on ne se reverrait plus et je suis encore debout. Alors en quoi le fait que Matt arrête de travailler à mes côtés serait pire que cela ? Ce n’est pas comme si je ne savais pas où il habitait. On continuera à se voir, ou plutôt je continuerai à venir le voir. Parce que si j’attends qu’il fasse le premier pas autant faire une croix immédiate sur notre amitié. Et pourtant, toutes ces belles paroles, si sensées sur le papier, sont incapables de contrer le malaise qui s’est emparé de moi à l’idée que, de nouveau, un des rares repères fixes de ma vie est sur le point de disparaître. Ou peut-être est-ce simplement l’accumulation de la lettre d’Alix et de l’état de Matt. Peut-être que j’ai atteint la limite de ce que mon adaptabilité peut supporter sans conséquence. Peut-être qu’après tout, je ne suis pas si prêt que cela à grandir.
Après tout, ces dernières années, j’ai vécu dans un entre-deux sans vraiment rien ressentir. En attente d’une réponse dont je craignais plus que tout la finalité de son arrivée – et objectivement j’avais raison, il aurait probablement mieux fallu que je ne sache jamais –, me contentant de passer entre les gens sans réellement lien de connexion avec eux. Sauf avec Matt. Et découvrir que même cela est fini, c’est un coup auquel je ne m’attendais pas. Ou pour être complètement honnête, un coup que je ne voulais pas voir arriver parce que tous les signes avant-coureurs étaient là. Et, je ne serais pas un Serdaigle digne de ce nom si je n’avais pas été fichu de faire 1+ 1 = 2.
-Ça ne te dit pas de sortir un peu, j’ai vraiment trop mal au crâne…
La voix encore un peu rocailleuse de Matt me tire de mes réflexions un peu trop sombres à mon goût et je lui adresse un sourire dont je ne saurais honnêtement pas dire s’il est factice ou non. En cet instant précis, sortir de cet appartement, prendre un peu l’air, me semble une idée brillante. Parce que si on continue avec les confidences, je sens que je vais craquer et c’est la dernière chose que je désire, encore plus en présence de Matthew. Si le barrage devait craquer, il craquera dans la solitude de mon appartement, quand personne ne pourra assister au désastre et que j’aurais le temps de me recomposer un masque jovial pour continuer ma vie. Parce que si j’ai vécu jusqu’à aujourd’hui sans laisser personne avoir une réelle emprise sur mon cœur à l’exception de Gwendoline mais la famille c’est particulier, je ne vais pas commencer maintenant. Encore moins pour une fille qui a choisi d’aller voir ailleurs si elle y est et pour un ami qui a besoin que je sois le plus fort de nous deux pour le moment.
-Ça marche. J’ai vu un parc pas trop loin en venant. Une petite ballade nous fera le plus grand bien. Parce que si on continue sur cette pente, on va finir comme deux adolescentes pleurnichant sur leurs chagrins d’amour. Et tu sais aussi bien que moi qu’on est bien plus dangereux que deux adolescentes au cœur brisé.
OK, ce n’était pas exactement les paroles que j’avais imaginé dire dans un premier temps mais ce n’est pas faux. Et puis, j’ai besoin de mettre de la distance entre mes sentiments et moi pour notre bien à tous les deux. Sans compter qu’il est temps que Matt goûte un peu à sa propre médecine. Il est brusque et sans tact, je le serai tout autant. Ça marche pour lui, pourquoi ça ne marcherait pas pour moi ? Par contre, avant qu’on s’en aille, un dernier détail me chiffonne.
-Euh… par contre, tu comptes sortir dans cet état ?
Je désigne sa tenue qui a connu de meilleurs jours – un peu comme son appartement.
-Pas que ça me dérange vraiment, mais je ne suis pas certain que la sécurité du parc nous laisse rentrer ainsi dans un endroit où se trouvent des gosses.
par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Ven Jan 16 2015, 10:28
« adolescentes effarouchées... » kyles rulin & matthew scott
Je ne sais pas comment je dois prendre ses mots. J’ai tenté un regard plutôt sévère mais sans grand succès. Plisser les yeux me fait encore plus mal à la tête. J’ai l’impression d’avoir un énorme pivert dans la tête. Pour les non initiés, le pivert est un oiseau moldu qui creuse les arbres pour faire un nid. Et je vous jure qu’en avoir un dans le crâne, c’est douloureux. Je me suis contenté de hausser les épaules. C’est vraiment nul, je n’ai même plus la force d’envoyer une réplique cinglante à Kyles Rulin, le sale gosse qui me sert de frère. Il m’énerve autant que je l’adore. C’est une des rares personnes avec qui je suis « vrai ». Je n’ai pas pour habitude de me dévoiler, je n’aime pas que l’on s’occupe de ma vie privée, et je ne montre jamais ce que je ressens à qui que ce soit – une manière de se protéger parait-il – mais avec lui, je n’ai jamais eu à me « cacher ». Comme avec Kat. Ce sont les deux seuls personnes à pouvoir prétendre vraiment me connaitre. Bien que Kyles ignore que je fasse parti de l’Ordre mais ça, c’est différent. Théo aussi me connait mais différemment. Je me rends compte aujourd’hui que j’aurais du faire une infraction au règlement de l’ODP et avouer à Théo qui j’étais en réalité, peut-être qu’il serait encore là aujourd’hui. Ou alors, il serait déjà parti… mais je préfère ne pas y penser.
Je me suis resservi un verre d’eau. J’ai soif, trop soif. L’alcool ça déshydrate. Autant les sorciers et les moldus sont différents en bien des points mais autant sur la prise de boissons alcoolisées ils ont les mêmes effets secondaires et aucun des deux mondes ne possède la solution miracle pour passer outre. « Euh… par contre, tu comptes sortir dans cet état ? » Sa question m’a sorti de ma torpeur. J’ai baissé les yeux. Franchement, je ne vois pas ce qu’il reproche à ma tenue. J’ai souri, bêtement. A vrai dire, je crois que ma dernière douche date… je n sais plus en fait. Et pour tout dire, je m’en fiche. Je n’ai pas eu le courage, ni l’envie de prendre soin de mon apparence. Je n’ai personne à séduire. J’admets que si je sors dans cet état, je risque de finir dans une cellule froide moldue pour dégrisement. Bon, je pourrais en sortir comme je le veux avec le transplanage mais les moldus trouveraient ça suspect. « Les gens de la sécurité sont si étroits d’esprit » ai-je répondu avant d’aller dans ma chambre chercher des habits propres. Il en reste peu. La plupart étant au linge sale, les autres au sol attendant dignement d’être rangé. Par chance, il me reste un vieux jean troué et une chemise vert-pomme qui ne ressemble à rien. Je suis passé rapidement dans la salle de bain pour me passer de l’eau sur le visage, il parait qu’on dessaoule plus vite. J’en doute. Mais les moldus y croient dur comme fer, je ne vais pas les contredire. Je suis retourné auprès de Kyles. « Je te plais comme ça, chéri ? » ai-je lancé avec une voix d’ado effarouché. Quoi ? Je peux bien m’amuser un peu. Et puis c’est lui qui a commencé avec les ados… Je l’ai embarqué hors de l’appartement. On a croisé la voisine à laquelle j’ai fais un grand sourire. J’aurais pu aussi enlever ses doutes comme quoi j’avais remplacé Théo mais ça m’amuse de voir son regard outré. « Il faudra vraiment que je te présente ma sœur, Kyles, tu vas l’adorer » ai-je lancé en sortant dans la rue. Aucun rapport. Je le sais. « C’est par où ton parc ? »
par la plume de Kyles Rulin ϟ Posté Lun Jan 19 2015, 16:03
C’est drôle de voir Matt agir comme un ado bougon. Ça démontre aussi que le pire est passé. S’il peut grogner au lieu de s’énerver en bonne et due forme, c’est qu’il se sent un peu mieux. Ce qui est rassurant car je ne sais pas comment j’aurais réagi s’il avait continué à s’en prendre à moi comme si j’étais la source de tous ses problèmes. Car il n’y a pas écrit « bon samaritain » et encore moins « bonne poire » sur mon front. Alors, les comportements poufsoufflesques de soutien inconditionnel des amis je ne sais pas faire. Etre là quand quelqu’un a besoin de moi, aucun problème, je répondrai toujours présent. Mais si la personne agit comme un gamin en plein caprice, je me ferai également un plaisir de la remettre un plaisir. Parce que, contrairement à ce que beaucoup de gens semblent penser, à mon humble avis, passer toutes les colères de quelqu’un sous prétexte qu’il ou elle souffre ne me semble nullement une bonne idée. Il faut que les gens réalisent que la vie est injuste et que s’en prendre à tout le monde pour cette même raison est inacceptable. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il faut être un connard sans aucune empathie. C’est donc trouver le juste milieu qui est difficile. D’où mon soulagement désormais que je réalise qu’apparemment je ne m’en suis pas trop mal sorti ce coup-ci.
Je rigole ainsi légèrement lorsque Matt ressort habillé de manière un peu plus présentable pour sortir en public et s’adresse à moi en mode « gay cliché ». J’aurai bien tenté une réplique adaptée mais je ne suis définitivement pas assez calé en mode pour pouvoir ne serait-ce qu’essayer de me moquer de son style. Je me laisse donc entraîner sans résistance hors de l’appartement, un sourire idiot toujours collé sur le visage. C’est que ça fait du bien de rire un peu après l’échange des plus tendus qu’on vient de vivre.
On croise une dame qui nous regarde avec un tel dédain que je ne peux pas m’empêcher de lui lancer un regard du même calibre. Et croyez-le ou non mais je suis très doué en matière de mépris. N’oubliez pas que des générations de sang vert-et-argent coulent dans mes veines. Sans compter qu’il me suffit d’imiter Gwen, ma sœur a le regard hautain facile dirons-nous. Quoiqu’il en soit, mon petit duel de regard prend fin lorsque nous arrivons à la porte d’entrée et je retourne mon attention vers Matt qui me propose de me présenter sa sœur.
-Vu tout ce que tu m’as raconté d’elle, enfin quand des informations sur ta vie personnelle t’échappent bien entendu, rajoutais-je avec un sourire narquois, ce serait avec plaisir. L’aperçu que j’en ai eu à la fête de la Citrouille m’a déjà bien plu, alors une vraie rencontre serait vraiment sympa. Quant au parc, on est à une dizaine de minutes. Je me suis légèrement paumé en arrivant vu que ça faisait longtemps que je n’étais pas venu et, en cherchant mon chemin, j’ai découvert que t’avais un beau parc dans cette direction. D’ailleurs, regarde, on voit déjà les grilles au loin. Soi-dit en passant, t’as une envie particulière ou une simple balade te va ?
Parce que je suis sûr qu’il doit y avoir un bar ou une cafétéria à l’intérieur et vu la soif qu’il doit se taper vu ses excès de ces derniers jours, je me ferai un plaisir de lui payer une boisson. Non alcoolisée bien entendu.
par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Mer Fév 11 2015, 13:32
« un kidnapping, pourquoi pas... » kyles rulin & matthew scott
J’ai regardé la direction qu’il me montrait. J’ai aperçu les grills avec difficulté. Je crois que l’alcool m’empêche de bien voir. J’ai toujours mal à la tête mais l’air frais me fait tout de même un peu de bien. Quand j’irais mieux, je l’emmènerais voir ma sœur. J’étais sûr qu’ils s’entendraient bien tous les deux. A balancer des méchancetés sur mon compte. Comme d’habitude. Et puis, j’emmènerais Théo aussi. Depuis qu’on était ensemble, il avait du la voir trois fois. Pas plus. En fait, c’est Théo qui avait raison. Je ne partage rien. Je compartimente tout alors qu’avec lui, je ne devrais pas. C’est ma moitié, mon âme sœur et je ne lui permets même pas d’entrer dans la vie de ma sœur, dans la mienne non plus sinon je lui aurais dit pour l’Ordre. « Marchons » ai-je simplement répondu. Jusqu’au prochain bar. J’ai soif. L’alcool donne soif et là je suis entrain de mourir desséché. On a pris la direction du parc que je distinguais entre les immeubles. On a croisé des moldus qui m’ont observé avec des airs étranges comme s’ils n’avaient jamais vu un homme complètement défait par l’alcool. J’avais beau avoir des habits propres, personne ne pouvait s’y méprendre. Rien que ma façon de bouger me dénonçait sur mon activité de ces derniers jours. Oui, j’avais bu. Trop. Pour oublier. A croire que c’est une vérité vraie chez les Hommes. Ils boivent pour oublier. Mais, je peux vous le dire, moi qui vient de le tester, cela ne fonctionne pas. Théo, je l’ai toujours en tête et je n’ai toujours pas trouvé comment m’y prendre pour qu’il veuille bien m’écouter. Je ne sais même pas si mes lettres lui sont parvenues. Je suppose oui, maintenant, les a-t-il lues, cela reste un mystère. J’imaginais que non. Vu la manière dont il m’avait traité et surtout la façon dont il avait balancé qu’il ne voulait plus me voir, je doutais fortement qu’il ait pris la peine d’en ouvrir qu’une.
Je me tenais au bras de Kyles, histoire d’avoir un appui et d’avoir l’air un peu plus droit mais il fallait l’avouer le résultat était peu concluant, mais au moins je ne m’écroulais pas tel la crêpe moyenne au sol. Comme un bon à rien. « En fait, je crois qu’il faut que je m’assois » ai-je lancé en voyant un banc à proximité. « Je vais te faire une promesse, je ne toucherais plus une goutte d’alcool » Cela rend trop malade, cette chose. « Comment je récupère Théo ? » Changement radical de sujet. Mais honnêtement, j’étais à court d’idée et vivre sans Théo, ce n’était plus possible. Un mois que je n’avais plus de nouvelle. Un mois qu’il connaissait mon secret. Un mois qu’il savait – enfin – ce qu’il m’était arrivé à l’abdomen. Il m’avait souvent posé la question et j’avais toujours répondu qu’un patient fou c’en était pris à tous le personnel de Sainte-Mangouste et que j’avais reçu une griffe de tarentule qu’il avait à la main mais j’ai toujours senti qu’il ne m’avait jamais cru. Même moi, je ne me serais pas cru. Mais qu’aurais-je pu répondre à sa question ? Que son frère en était le responsable ? Il ne m’aurait jamais cru, il aurait hurlé, et je ne sais quoi d’autre encore… et puis cela aurait fini par lui faire de la peine que son frère puisse être ainsi. Alors j’avais préféré ne rien dire mais aujourd’hui, je me rendais compte que je n’aurais pas du. « Je ne sais plus quoi faire Kyles. Je lui ai même écris mais je n’ai aucune réponse ». Rien. Nada. Même pas un signe de vie du style « Fiche-moi la paix ». « Je ne peux quand même pas le kidnapper juste pour qu’il accepte de me voir » J’ai dit ça sur un ton totalement dépressif et désemparé.
par la plume de Kyles Rulin ϟ Posté Dim Fév 15 2015, 14:38
-En fait, je crois qu’il faut que je m’assois.
Suivant sa demande, on s’approche du banc le plus proche et je l’aide à s’installer tant bien que mal. Je m’installe ensuite à ses côtés, mon bras derrière le dossier du banc au cas où j’aurais besoin de le rattraper s’il venait à se sentir de nouveau faible. Parce que je n’ai pas besoin de mon diplôme d’infirmier pour constater qu’il n’a vraiment pas l’air frais. Et si être assis semble arranger quelque peu ses affaires, je préfère rester sur mes gardes. L’alcool peut en effet se révéler extrêmement traître, y compris lorsqu’on croit aller un peu mieux.
Instinctivement, j’aurais envie de lui conjurer un grand verre d’eau pour calmer la soif intenable qu’il doit très probablement avoir mais je me retiens, me rappelant au dernier instant que nous sommes en plein milieu du Londres moldu et qu’il ne conviendrait pas de briser ainsi le Code International du Secret Magique. Matt a déjà suffisamment de problèmes pour se rajouter une convocation au Ministère pour complicité par-dessus le marché. Bref, je me contente donc de m’assurer qu’il est aussi confortable que possible et alors que je m’apprête à lui proposer d’aller nous acheter à boire au bar le plus proche, il prend la parole.
-Je ne sais plus quoi faire Kyles. Je lui ai même écris mais je n’ai aucune réponse. Je ne peux quand même pas le kidnapper juste pour qu’il accepte de me voir.
Je n’aime pas du tout le ton déprimé avec lequel il prononce sa dernière phrase. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé avec son copain mais je ne vois de quel droit il se permet de lui faire autant de mal. Parce que la moindre des choses avant de briser une relation unilatéralement c’est d’écouter les raisons de son partenaire. Sinon on ne peut pas se dire amoureux merde ! Bref, mieux vaut que je me calme sinon je vais perdre inutilement mon sang-froid. Et, si mes sentiments fraternels pour Matt me crient d’aller dire ses quatre vérités à Théodorian, je sais que, même si c’était possible, Matt ne me le pardonnerait jamais. Après tout, non seulement ce ne sont pas mes affaires mais, qui plus est, ça n’arrangerait rien. Sans compter que je ne sais pas ce qu’il s’est passé et connaissant le caractère de Matt, il est plus que probable qu’il est une bonne part de responsabilité dans le drame en cours. Néanmoins, ce n’est pas d’une leçon de morale dont il a besoin maintenant mais de conseils amicaux alors je vais tenter de faire de mon mieux, mais sans lui mentir pour autant.
-Non, définitivement, le kidnapping est une idée catastrophique. Par contre, te rendre à son travail et l’obliger à t’écouter me semble une option viable. S’il ignore tes lettres, tu as tout de même le droit de t’expliquer. Il te doit au moins ça après tout ce que vous avez vécu ensemble. C’est trop facile de décider de son côté qu’il ne veut plus rien savoir de toi sans te laisser au minimum une chance de raconter ta version des faits de l’évènement qui a amené votre rupture. Si, après cela, il ne veut toujours pas de toi, honnêtement, je ne vois pas ce que tu peux faire de plus. Mais, s’il est ne serait-ce que la moitié de l’homme merveilleux que tu m’as décrit les rares fois où son nom est apparu dans nos conversations, si tu parles avec lui, ça le fera réfléchir. De là à imaginer un retournement de situation immédiat, personnellement je ne crois pas aux contes de fée, mais avec du temps, il n’est pas impossible de croire que vous puissiez reconstruire une relation basée sur la confiance.
M’arrêtant là, je jette un coup d’œil suspicieux à deux adolescents faisant des figures sur une planche à quatre roues – ils vont finir par se casser quelque chose, parole d’infirmier – à quelques mètres de nous, avant de me permettre de rajouter :
-Maintenant, je ne sais pas quel est le problème mais, puisque tu m’as demandé mon avis, j’ai un seul conseil à te donner. Sois honnête. Ne lui cache rien, sinon tu le perdras sans possibilité de le retrouver.
En effet, l’essentiel des gens considèrent qu’une relation, en particulier amoureuse, doit être basée sur l’absence totale de secrets. De mon côté, je considère que c’est en demander un peu trop dès le début. La confiance s’acquière peu à peu. Mais je reconnais sans peine que, s’il arrive un moment où on ne sent toujours pas prêt à tout confier à l’être aimé c’est qu’il y a probablement un problème quelque part. Et, à partir de là, il faut voir si on est prêt ou pas à le régler ou bien si la relation compte peut être moins qu’on ne l’avait initialement imaginé.
par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Lun Mar 16 2015, 08:11
« ça m'énerve » kyles rulin & matthew scott
Je crois avoir haussé les épaules. Etre honnête. Pour ce que cela m’a apporté l’honnêteté. J’ai croisé les doigts n m’accoudant sur mes genoux, l’air pensif. « C’est parce que j’ai été honnête qu’il est parti alors pour ne rien lui cacher, je repasserais ». Il n’y a aucun doute, c’était nettement mieux avant. Les deux adolescents font des acrobaties sur une planche à roulette. Un jeu moldu un peu dangereux mais très agréable. Ma sœur en faisant quand on était plus jeune. Elle disait que ça forgeait l’équilibre. Les balais aussi ça forge l’équilibre. Personnellement, je n’en ai jamais fait, ça ne m’a jamais inspiré mais comme le balai, ça ne m’inspire pas plus. La terre ferme, il n’y a que ça de vrai. Sans avoir le vertige, je n’aime pas spécialement lorsque mes pieds ne touchent pas le sol. Et puis, je laisse ça à ceux qui aiment, Dorian et Kat, pour ne citer qu’eux.
« Un homme merveilleux… je l’ai cru mais franchement là, il est plutôt crétin qu’autre chose. Je n’ai pas choisi le fait que son frère jumeau soit un mangemort, je n’y peux rien moi si son père l’est aussi. Et ce n’est quand même pas ma faute si un membre de l’Ordre l’a tué… et en plus, je devrais être malheureux pour lui » Il est vrai que j’étais désolé pour Théo qu’il ait perdu son père mais je n’allais quand même pas pleurer la mort d’un mangemort, ça serait un comble…
« Il faudrait que je pleure la mort de son père, moi ? Je n’ai déjà pas pleuré pour la mort de mes grands-parents, c’pas pour le faire sur le cercueil d’un mangemort » Je suis en colère contre Théodorian. A croire que dans l’histoire, il n’y avait que moi comme fautif. Même son frère s’en est moins pris dans la tronche que moi. « Je n’y suis pour rien moi, s’il possède une famille de merde » Un des ados a failli louper sa figure. Il s’est rattrapé de justesse au lampadaire. Il a sans doute du se faire mal à la main. Tant pis. « Tu sais quoi ? Je donnerais tout pour revenir en arrière et ne jamais aller rencontrer sa famille, rien de tout ça ne serait arrivé. On n’était bien plus heureux quand il ignorait qui j’étais ». Je me suis étiré. « On va boire un verre et on parle d’autre chose, ça te dit ? » J’en avais marre de parler de Théo et cela ne faisait que m’énerver un peu plus. Et à la vue de sa réaction, il ne méritait même pas que je m’énerve pour lui. Et puis, il y a bien d’autres sujets de conversations que ma vie privée, moi qui adore ça, parler de ma vie.
par la plume de Kyles Rulin ϟ Posté Ven Mar 20 2015, 21:46
Je savais qu’il y avait une raison pour laquelle j’évitais de jouer les confidents en temps normal. Les problèmes des autres sont toujours horriblement compliqués à gérer. Parce que, à moins qu’ils ne vous expliquent toute l’histoire – et encore n’avez-vous que leur version de celle-ci – il vous manque toujours des informations pour chercher des solutions possibles. Ainsi, quand Matt m’explique que c’est, exactement lorsqu’il a décidé d’être honnête avec son mec que celui-ci s’est tiré, je ne sais plus quoi penser. Est-ce que ce serait lié au fait que Théodorian s’est senti trahi qu’il ne lui ait rien dit avant ? Ou alors il a juste mal encaissé la vérité et agit désormais comme un gamin de quatre ans refusant de discuter de leurs problèmes ? Ou bien tout simplement tout ce qu’on m’a dit sur les bienfaits de l’honnêteté n’est que pure fantaisie et, dans la vraie vie, il vaut mieux mentir. Que ce soit pour le bien des autres ou pour le sien.
Il semblerait d’ailleurs que Matt en soit arrivé à la même conclusion que moi puisque le voilà qui proclame qu’il rêverait de revenir à l’époque où son copain ignorait tout des affiliations de ses proches et tout était par conséquent plus simple. Au passage, je ne sais pas s’il réalise qu’il vient de me révéler son appartenance à l’Ordre mais je préfère ne pas le faire remarquer de peur qu’il réagisse mal. Après tout, je les connais assez mal mais ils n’en sont pas moins une organisation secrète et totalement hors-la-loi alors vu son état mental actuel qui sait s’il ne va pas décider que plutôt que de prendre le risque que je le dénonce, il vaut mieux me descendre. Bon, je vous l’accorde la probabilité d’une telle décision est de moins de 1% mais elle existe. Matt est et restera toujours un Serpentard et les Vert-et-Argent ont un don pour se protéger envers et contre tous. Bon, son copain semble être l’exception qui confirme la règle mais vous m’avez compris. Je viens d’une famille de Sang-Pur qui a tout fait pour rester neutre – et par conséquent ne pas aider l’Ordre et les Né-Moldus – et on ne s’en cache pas. Résultat, on n’est pas au plus haut dans la liste des gens bien selon les membres de l’Ordre.
Enfin, honnêtement, ça faisait déjà un certain temps que je soupçonnais Matt d’appartenir à l’Ordre et ça ne change rien à l’admiration que j’ai pour lui. Personnellement, je ne pourrais pas m’engager sur les champs de bataille comme il le fait mais il faut dire aussi qu’on n’a pas été élevé pareil et surtout qu’on ne vient pas du même milieu social. Ce qui ne veut pas dire que je n’aiderais pas quelqu’un qui en aurait besoin – je suis infirmier de profession vous vous souvenez ? – mais que j’ai toujours eu beaucoup de mal à choisir clairement un camp. Parce que qu’est-ce qui me dit que tous les partisans de Lord Voldemort le sont par conviction ? La peur pour ses proches joue certainement aussi beaucoup dans les actions de la majorité silencieuse. Ça ne justifie pas forcément leurs choix mais ça les explique. Et puis, côté Ordre, on ne peut pas dire qu’ils font dans la dentelle non plus. Ils ont tout autant des morts sur la conscience que les partisans du Seigneur des Ténèbres. La différence étant évidemment les gens qu’ils tuent et les circonstances dans lesquelles ils en arrivent à tuer. Mais, il n’en reste pas moins que la ligne entre eux et leurs adversaires est moins tranchée qu’ils ne voudraient parfois le croire eux-mêmes.
Bref tout ça pour dire que si j’évite de discuter politique avec des partisans de n’importe lequel des deux camps c’est parce qu’on est rarement. Alors, forcément, lorsque la proposition de Matt de laisser enfin de côté tous ces sujets lourds de conséquences arrive, je m’empresse de sauter dessus. Un peu de normalité ne nous fera pas de mal, ça pour sûr.
-Je te suis. C’est ton quartier après tout. Et puis, si j’ai encore suffisamment de souvenirs de mes cours d’Etude des Moldus avant qu’ils ne soient supprimés, je n’irais pas jusqu’à prétendre que je suis un spécialiste des boissons moldues. Alors autant que tu commandes avant que je ne cause un incident diplomatique sous prétexte que j’aurais demandé du Whisky Pur Feu, rajoutais-je avec une pointe d’autodérision.
En même temps, je n’exagère qu’un peu. A chaque fois que je me rends dans le quartier de Matt, je découvre de nouvelles inventions moldues qui me laissent toujours des plus perplexes. Et vous connaissez l’étendue de ma curiosité alors je pourrais passer ma journée à les observer pour chercher à comprendre comment tout cela fonctionne. Non pas que j’y trouve un intérêt pratique – rien ne remplacera jamais l’utilité de la magie à mes yeux – mais le défi théorique que la compréhension du monde moldu représente ne cessera jamais de m’attirer.
par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Jeu Mar 26 2015, 09:31
« tu vas en être raide » kyles rulin & matthew scott
Ravi qu’il accepte ma proposition, je me suis levé, Kyles à ma suite. Je l’ai entrainé dans un bar de l’autre côté du parc. J’habitais ce quartier depuis que j’étais sorti de Poudlard. Avec Do’, on avait trouvé marrant de s’installer chez les moldus. Juste pour faire la nique aux élus sorciers. Avec Do’, on a toujours été des rebelles et venir dans un quartier que les politicards sorciers détestaient, c’était la plus grande des rébellions à nos yeux. Et aussi, mais ça Dorian ne l’aurait jamais avoué, cela nous permettait d’être à l’abri des journalistes. Bah oui, quand on est un grand joueur de Quidditch, on fait la une de Quidditch-Magasine*A prononcer avec une voix d'adolescente effarouchée*. Ceci dit, les journalistes arrivaient toujours à avoir des photos de lui et de moi –beurk- sans que l’on ne comprenne comment ils s’y étaient pris. Il était très rare de nous voir ensembles, Do’ et moi. Do’ aurait dit que c’était de ma faute si l’on ne nous voyait que rarement ensembles – et je ne l’aurais absolument pas nié. Je venais à ses matchs et c’était déjà pas mal, pour moi le scroutt à pétard des temps modernes. Bref, ce quartier, je l’aimais bien. Il était tranquille, les gens ne se préoccupaient pas de la vie de leurs voisins, on pouvait se balader tranquillement sans tomber sur un sorcier tous les trois mètres et surtout c’était un moyen pour moi de ne pas oublier Dorian. J’avais beau aimer de tout mon être Théodorian, Do’ était, est et resterait mon premier Amour et rien que pour ça, je n’aurais jamais pu l’oublier. Cessons d’être sentimental, je vais finir par me mettre à chialer comme une gamine.
J’ai entrainé Kyles dans le Bar des Trois Villes. Je n’ai jamais compris pourquoi il s’appelait ainsi, et lorsque je l’avais demandé au gérant, il m’avait répondu qu’il n’en avait aucune idée, que le bar s’appelait ainsi lorsqu’il l’avait racheté et qu’il n’avait pas changé le nom. Bref, un mystère parmi tant d’autres. Les moldus sont pleins de mystères. J’ai toujours vécu dans le monde moldu – de part ma mère – et sorcier – de part mon père- mais je n’aurais pas la prétention de connaitre les deux mondes par cœur. Je me sens tout de même plus à l’aise dans le monde sorcier, mais j’aime le monde moldu, beaucoup plus calme, plus serein aussi. Mais, il n’empêche que le monde moldu regorge de mystères que je n’ai jamais réussi à résoudre, même avec ma mère dans les parages. Ceci le monde sorcier en possède aussi des mystères… mais eux, étrangement, je préfère ne pas les résoudre – des fois que je tombe sur un Mangemort….
La clochette a retenti quand j’ai poussé la porte. J’ai salué Miss Delfie quand je suis entré. C’était la serveuse. Une jolie blonde, courtes sur pattes avec un regard bleu azur qui m’a toujours fait pensé aux yeux d’Albus Dumbledore. Pendant longtemps, j’avais pensé qu’ils faisaient partis de la même famille jusqu’à ce que je me rende compte que c’était des lentilles de couleur – un accessoire moldu qui remplace les lunettes - qu’elle portait. Avec Do’, on allait dans ce bar une fois par semaine, après son match. Il avait toujours envie d’un mojito quand il sortait d’un match. Je lui avais fait découvrir cette boisson moldue, durant une tournée des bars avec ma sœur. On peut dire ce que l’on veut des moldus, ils ont des boissons mortelles. Le Mojito en fait partie. Avec Théo, on venait beaucoup moins régulièrement. On privilégiait les bas hors du quartier. Je crois que par respect pour Do’, je n’avais pas envie d’emmener Théo aux endroits que l’on fréquentait Dorian et moi. C’est peut-être aussi ça qui faisait penser à Théo que je l’aimais moins que Dorian. Faudrait peut-être que je l’emmène un jour. Quand il aurait retrouvé la raison, cet abruti je ferais l’effort de l’accompagner au Bar des Trois Villes.
On s’est installé sur une table près de la fenêtre. J’aime bien regarder les gens qui passent dans la rue, ça me repose. Miss Delfie s’est approchée de nous avec son tablier blanc et son sourire à faire tomber les cœurs. Je sais que l’autre serveur, Gérald est raide dingue de Miss Delfie, mais cette dernière n’a d’yeux que pour le joli jeune homme du nom de Stanley Ruppert, le fils du gérant. Elle a très bon gout, je peux vous le dire. J’ai fait un grand sourire. « Cela fait longtemps que l’on ne t’a pas vu par ici » a lancé Miss Delfie. « Beaucoup de travail » ai-je répondu. « Comment s’appelle l’heureux élu ? » J’ai avalé ma salive de travers, en arquant un sourcil, décomposé. « Lui ? C’est… » ai-je tenté d’articulé entre deux toux « C’est mon petit frère, Kyles… » Miss Delfie a fait un grand sourire en prononçant un « oh… ». J’ai fait une grimace. « J’ignorais que tu avais un frère… » S’il n’y avait que ça qu’elle ignorait, elle pourrait s’avouer fière de me connaitre parfaitement. « Vous voulez boire quoi ? » Je n’ai pas laissé le temps à Kyles de regarder la carte. De toute façon, comme il me l’a dit, il n’y connait rien en boisson moldue. « Deux mojitos ». Miss Delfie s’est envolée vers le bar pour notre commande. « C’était Miss Delfie, la serveuse. On venait souvent ici avec Dorian. Désolé qu’elle t’ait pris pour mon mec ». J’ai fait tourner la carte des boissons entre mes doigts. « Tu vas voir le mojito c’est une boisson de dingue. Do’ en était raide et je suis sûr que toi aussi tu vas adorer »
par la plume de Kyles Rulin ϟ Posté Sam Mar 28 2015, 14:26
Ma proposition est acceptée avec enthousiasme et je me dis qu’avec un peu de chance on va pouvoir laisser les sujets difficiles derrière nous tandis qu’on déguste une bonne boisson. Enfin, du moins j’espère qu’elle sera bonne puisque comme je le disais tout juste à Matt, moi et les alcools moldus on fait minimum trente-deux. Mais je lui fais confiance. Surtout que j’imagine qu’il doit régulièrement aller boire un verre dans son quartier, alors il doit nécessairement connaître les bons endroits pour passer un moment sympa.
Je le suis ainsi jusqu’à un bar nommé les Trois Villes. Instinctivement, je fais le parallèle avec les Trois Balais et me demande si le nom a pu influencer le choix de l’endroit de la part de Matt. Néanmoins, je n’ai pas l’occasion de lui poser la question car nous voilà déjà installés à une table donnant sur la rue. Sans surprise, mon regard est de nouveau attiré par les gamins faisant les idiots sur leur planche à roulettes – va vraiment falloir que j’interroge Matt sur cet étrange objet - mais l’arrivée de la serveuse me tire de mon observation. C’est une belle fille. Je préfère les rousses, pas de surprise de ce côté-là, mais il faudrait être aveugle pour ne pas reconnaître que la jeune femme est des plus mignonnes. Surtout quand elle sourit comme elle fait en s’adressant à Matt.
A l’écoute de sa remarque je manque de m’étouffer de rire. Alors après Matt qui joue à être mon copain au moment de quitter son appart’, maintenant on nous prend pour un couple en plein rendez-vous ? Ça devient vraiment drôle. Je sens que je vais en profiter dans le futur pour embêter encore plus Matt. Jouer les petits amis pots-de-colle, je suis certain que je saurais très bien le faire. Après tout, j’y arrive très bien quand il s’agit de jouer les amis/petits frères chiants alors ce ne sera pas un grand changement. Quoiqu’il en soit, je m’amuse à voir Matt se décomposer devant la serveuse qu’il connaît clairement avant de rectifier sa perception. Elle a l’air quelque peu gênée mais je lui fais un signe de la main et un grand sourire pour lui faire comprendre que ce n’est pas grave du tout. J’aurai aussi pu lui dire que Matt et moi ne sommes pas exactement liés par le sang mais je suis trop heureux qu’il m’ait nommé son frère devant quelqu’un qu’il a l’air de franchement apprécier pour le faire. Elle se reprend néanmoins bien vite et nous demande ce qu’on veut.
Comme promis, je laisse Matt choisir pour nous deux, ne reconnaissant nullement le nom de la boisson si ce n’est que ça ne sonne pas très anglais tout ça. Enfin, je l’ai déjà dit : je lui fais confiance. Je ne peux d’ailleurs pas manquer de le taquiner de nouveau lorsqu’il m’en offre si merveilleusement l’occasion.
-J’ai hâte de goûter ça alors. Et pas d’inquiétude pour l’erreur de la serveuse, j’en suis même flatté. Objectivement parlant, tu ne sors qu’avec de beaux mecs alors qu’elle me prenne pour ton homme fait un bien fou à mon ego.
Et après le coup avec Alix, qu’une aussi jolie pousse me trouve attirant – même si au passage elle s’imagine que je suis gay – est très agréable. Ainsi, quand elle revient avec nos boissons, je lui offre un nouveau sourire radieux avant qu’elle ne reparte s’occuper d’une autre table. Je tourne ensuite mon attention vers la fameuse boisson dont m’a tant vanté les mérites de Matt et la goûte. Et autant vous dire que je ne suis définitivement pas déçu. C’est un véritable délice ! C’est alcoolisé nul doute là-dessus mais avant tout c’est sucré. Et pour finir d’arranger le tout, la menthe ajoute une touche de fraîcheur particulièrement bienvenue. Par curiosité je demande donc la composition.
-Je te l’accorde, t’avais raison. C’est délicieux. Résultat, tu saurais me dire comment ils s’y prennent pour créer une telle recette ? Après tout, ça ne m’étonnerait pas que j’essaye de retenter l’expérience à la maison si je sais où le procurer les ingrédients nécessaires. Je t’inviterai même pour l’occasion si tu veux.
Reste à savoir s’il acceptera vu qu’il est particulièrement casanier en règle générale. Du moins à ma connaissance.
-Sinon, avant d’oublier, c’est quoi ces fichues planches à roulette avec lesquelles les ados là-bas jouent depuis tout à l’heure ? Parce que ça m’intrigue vraiment.
par la plume de Matthew Scott ϟ Posté Jeu Juil 30 2015, 15:29
« un mojito ! un ! » kyles rulin & matthew scott
Miss Delfie nous a apporté notre boisson. Le regard qu’elle me lance indique clairement qu’elle ne croit pas une seconde à mon histoire. Et pourtant… Kyles est bien ce satané petit frère que je me traine depuis des années. Aucun lien de sang, c’est vrai, mais peu importe, si j’avais eu un frère j’aurais voulu qu’il soit comme Kyles. Je n’aurais su dire pourquoi. Sans doute parce qu’il est aussi chiant qu’adorable. Aussi présent qu’absent, aussi moralisateur que je m’en foutiste. Bref, un vrai frangin comme on les aime et que l’on veut protéger et pour qui on ferait tout. Juste tout. J’ai haussé les épaules et me suis intéressé à mon mojito avec un pincement au cœur. J’aurais voulu que Do’ soit là, il aurait pu me conseiller sur comment m’y prendre pour me réconcilier avec Théo. Lui, le Serdaigle, il aurait eu la réponse. Après tout, Dorian était la personne, après ma frangine, à me connaitre par cœur. A connaitre toutes mes réactions, connaitre toutes mes envies et surtout connaitre sur le bout des doigts ce que je détestais. Il aurait su comment m’y prendre avec Théo. Aujourd’hui, je n’ai plus la moindre solution. Patronus et lettres n’ont aucun effet. C’est comme si je parlais à un mur. « J’ai hâte de goûter ça alors. Et pas d’inquiétude pour l’erreur de la serveuse, j’en suis même flatté. Objectivement parlant, tu ne sors qu’avec de beaux mecs alors qu’elle me prenne pour ton homme fait un bien fou à mon ego. » Venant de lui, cela ne m’étonne même pas ses paroles. J’ai souri en secouant la tête. « En tout cas, attention à toi. Miss Delfie est de nature curieuse. Si jamais elle te croise dans le quartier, elle te harcèle… »
J’ai pris une gorgée de mojito. Avec Dorian, on avait une habitude. A celui qui prendrait le plus de temps pour boire son verre. Autant dire que je perdais toujours. J’ai la descente facile. J’ai observé la rue. Une femme blonde aux cheveux longs est passée. Elle ressemblait aux filles que l’on croise dans les magasines. Rien de magique en elle. Juste une belle fille sans rien dans la tête. Pas comme celle qui la suit, une petite rousse à lunettes. Elle n’est pas des plus jolie mais elle dégage quelque chose d’envoutant. Un peu comme une potion de veristaserum qui bout dans son chaudron. Les jeunes et leurs skates continuent de jouer. Il y en a bien un qui va tomber. Un grand noir vient de passer. Beau morceau. Il ressemble au premier mec que j’ai eu dans mon lit. « Je te l’accorde, t’avais raison. » Tu devrais le savoir depuis le temps, Matthew Scott a toujours raison. « C’est délicieux. » Plus que ça même. « Résultat, tu saurais me dire comment ils s’y prennent pour créer une telle recette ? » Si tu arrives à refaire la recette parfaitement, je me fais hétéro. Je ne devrais pas dire ça. Kyles est capable de tout. « Après tout, ça ne m’étonnerait pas que j’essaye de retenter l’expérience à la maison si je sais où le procurer les ingrédients nécessaires. Je t’inviterai même pour l’occasion si tu veux. » On verra pour l’invit’….. peut-être. Ou pas. En ce moment, je ne suis pas sûr d’avoir envie. Ceci, j’ai rarement envie. On verra. Je suis ce que l’on pourrait appeler, chez les Moldus, Monsieur Ours, et chez les Sorciers, Monsieur Scroutt. « Dedans il y a du sucre de canne, des feuilles de menthe, de la glace pilée, une pointe de citron et l’ingrédient le plus important du rhum. Je te donnerais l’adresse d’un magasin moldu qui en vend. » Je n’en connais pas d’autre. Ma sœur, a un ami qui vient de l’île de la Réunion. Un français venu faire ses études en métropole et parti faire un séjour en Angleterre. Il lui en ramène à chaque fois qu’il repart sur son île. Mais je doute que ma sœur prête sa bouteille, même à Kyles.
« Sinon, avant d’oublier, c’est quoi ces fichues planches à roulette avec lesquelles les ados là-bas jouent depuis tout à l’heure ? Parce que ça m’intrigue vraiment. » J’ai rigolé. C’est vrai, ce sport n’existe pas chez les sorciers. Il y a plein de de sports que les sorciers ne connaissent pas. Dommage pour eux car les sports moldus sont bons à connaitre. « Ca s’appelle un skateboard. Là, ce sont de petits joueurs mais quand on s’y connait bien on peut faire tout un tas d’acrobaties avec ça. Les jeunes en raffolent. Il y a des compétitions de skate. Il y a vraiment des personnes douées. Y’en a même qui arrivent à faire des saltos. Je t’emmènerais sur un terrain d’entrainement si tu veux… » Je sais qu’il en existe un dans la banlieue de Londres. « J’en ai fait un peu avec ma sœur quand j’étais petit mais j’ai vite arrêté. Enfin mon père nous a fait arrêter quand on a démoli le nain de jardin de la voisine. » En même temps, il était moche son nain de jardin. Il ne ressemblait à rien mais la voisine, Madame Peterson, vénérait ce truc moche. Avec ma sœur, on avait décidé de faire du skate dans la rue. Juste devant l’allée de la voisine. Elle est un peu en pente à cet endroit-là c’est mieux pour avoir de la vitesse. On est monté tous les deux sur le skate et ce qui devait arriver, arriva ; On a perdu l’équilibre, le skate est parti dans une direction et nous, une autre. J’ai atterri sur la nain de jardin, ma sœur m’est tombée dessus et on a entendu un gros crac. Quand on s’est relevé, le nain de jardin avait perdu la vie. Mon père nous a puni tous les deux, et on a du racheter un nain de jardin à Madame Peterson, cette sale bique.